Après quatre jours de tractations, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a nommé, hier, Aymen Benabderrahmane au poste de Premier ministre. Selon un communiqué des services de la Présidence.
Par Akrem R.
M. Benabderrahmane, qui était jusque-là, ministre des Finances, est chargé de poursuivre les consultations avec les partis politiques et la société civile en vue de former le gouvernement, «dans les plus brefs délais». Alors que la troisième force politique issue des législatives du 12 juin dernier, en l’occurrence, le MSP, a décidé de ne pas participé à la composante du prochain gouvernement, Benabderhamane aura devant lui une rude mission dans le choix des ministres de son gouvernement. En effet, il devrait engager de nouvelles tractations avec le parti du FLN, Le pôle des indépendants, le RND, le Mouvement El Bina et le Front el Moustakbel.
À travers cette nomination, la couleur de la prochaine composante du gouvernement s’éclaircit. Les départements ministériels dits «stratégiques», seront dominés par la majorité présidentielle. En outre, pour les départements économiques, c’est Aymen Benabderrahmane qui devrait proposer les profils adéquats pour la gestion de cette période difficile que traverse notre économie. Il va certainement faire appel à des compétences et connaisseurs de la réalité du terrain.
C’est ce que nous avons, d’ailleurs, rapporté dans notre édition du mardi 29 juin, dont des experts et observateurs de la scène nationale ont insisté sur la nécessité de nommer un gouvernement «économique», tout en faisant appel à des compétences ayant la capacité de mettre en œuvre l’ambitieux Plan de relance. Ce dernier, nécessite l’engagement d’un vaste programme de réformes dans le domaine législatif. Un toilettage des lois est revendiqué par des experts et chefs d’entreprises. Pour eux, l’économie nationale est trop «rigide». Outre cet aspect juridique, la mobilisation de sources financières « nerfs de guerre» pour la concrétisation de ce plan de relance, sera le premier défi à relever par le nouveau gouvernement.
C’est ce qu’explique, d’ailleurs, la nomination d’Aymen Benabderahhamne au poste de Premier ministre. Il est appelé à mettre en place les mécanismes nécessaires, dont un nouvel montage et engineering financier à cet effet. Des réformes profondes du secteur bancaire et financier sont en cours de concrétisation. Dans ces différentes sorties médiatiques, en tant que premier argentier du pays, il avait mis l’accent sur l’inclusion financière et la promotion de la finance islamique pour la mobilisation de l’argent circulant dans la sphère informelle, estimée à 60 milliards de dollars. Ainsi, il s’est montré également favorable à la prise de décisions importantes allant jusqu’à une amnistie fiscale pour encourager les détenteurs de ces fonds à intégrer la sphère officielle. En gros, tous les efforts doivent être orientés vers la relance de l’économie nationale, à travers la promotion de l’investissement. Mohamed Sayoud, expert international en investissement, a émis le souhait de créer un département spécial pour l’investissement, dont la mission principale, serait de baliser la route pour les opérateurs économique en leur facilitant les procédures.
A. R.