Le financement participatif (crowdfunding) lancé officiellement : Une nouvelle opportunité pour les startups

De nouvelles mesures complémentaires pour promouvoir l’écosystème des start-up ont été prises. Le financement participatif «crowdfunding» a été lancé officiellement en Algérie. C’est le ministre des Finances, Laaziz Faïd,  qui l’a annoncé, hier à Alger, à l’occasion de l’ouverture de la première réunion annuelle du Comité de régulation et de surveillance des opérations boursières (COSOB). 

Par Akrem R.

Ce nouveau mécanisme d’appui innovant permettra, via des plateformes numériques, une mise en relation directe entre les startups et les investisseurs, notamment pour les particuliers souhaitant apporter des financements, dans le but de soutenir les initiatives entrepreneuriales.

Le ministre a indiqué dans son intervention, qu’après la publication du règlement de la Commission d’organisation et de surveillance des opérations de Bourse (COSOB) n 23-01 du 12 avril 2023 fixant les conditions d’agrément, d’exercice et de contrôle des Conseillers en investissement participatif (CIP), «le financement participatif (Crowdfunding) est désormais encadré et que la collecte de fonds via des plateformes internet est maintenant possible».

En effet, ce règlement intervient en application de la loi de finances complémentaire 2020 (article 45) instituant le statut de Conseiller en investissement participatif (CIP) qui a pour activité principale la création et la gestion, sur internet, de plateformes de conseil en investissement participatif et de placement de fonds du grand public, dans des projets d’investissement participatif.

Le statut de CIP est conféré aux sociétés commerciales créées à cet effet, aux Intermédiaires en opérations de bourse (IOB) agréés par la COSOB, ainsi que les Sociétés de gestion de fonds d’investissement (SGFI). Le CIP propose, à travers sa plateforme, des projets d’investissement participatif basés en Algérie, dont le montant total par projet ne doit pas dépasser 20 millions de DA pendant une période de 12 mois, selon le même décret.

Le ministre des Finances, Laaziz Faid a souligné que ce système «permettra au plus grand segment du public de bénéficier d’un financement participatif à travers des plateformes numériques qui permettent une communication directe et transparente entre les entreprises émergentes en quête de financement et les investisseurs souhaitant apporter ces ressources financières».

Le ministre a indiqué qu’en introduisant le statut de conseiller en investissement par actions, la Commission de Régulation et de Surveillance des Opérations Bourses, en sa qualité d’autorité de régulation du marché financier, vise à apporter une contribution complémentaire au soutien des systèmes entrepreneuriaux en général, en coopération avec tous les acteurs du milieu startup, dans le but de renforcer son écosystème.

Dans ce contexte, le ministre a souligné que ce système constitue l’un des moyens de financer les initiatives entrepreneuriales et les entreprises émergentes, et qu’il vient « en complément des autres mécanismes de financement existants».

Numérisation du système financier 

Le ministre a mentionné le fonds de soutien et de développement du système économique pour les entreprises émergentes, qui couvre les besoins de financement des entreprises émergentes en phase de pré-création, ainsi que des sociétés de capital-risque, qui sont autorisées à détenir plus de 49% du capital des startups. 

En effet, cette politique « ambitieuse et stimulante» donne de résultats encourageants sur le terrain. Des milliers de startups se sont émergées, « dont certaines ont laissé leur marque au niveau international», indique-t-il, en soulignant que la création de startups, notamment dans le domaine de la technologie financière (Fintech), a conduit à un changement dans le paysage financier à travers le monde. Au passage, le ministre a fait savoir que le système financier algérien est en plein mutation. 

Il a franchi une étape importante dans le processus de numérisation, notamment en matière de numérisation des opérations financières et des valeurs mobilières. Les banques notamment ont investi fortement dans ce domaine, en procédant au développement de leur système d’information et aux développements de nouveaux produits bancaires digitaux.

Selon le ministre l’émergence de startups a nécessité l’adaptation des cadres juridiques et réglementaires régissant leur financement afin qu’elles puissent de continuer d’assurer un haut niveau de sécurité pour les entreprises, les transactions et la protection des intérêts des investisseurs.

Pour le développement d’un tissu dynamique de startups

À cet effet, dira le ministre, les pouvoirs publics veillent sur l’appui et le développement d’un tissu dynamique de startups avec de fortes capacités de croissance dans divers secteurs et domaines d’activités à travers le pays.

« Notre politique vise, dans ce cadre, au renforcement de l’esprit de l’initiative à travers l’octroi aux startups et des micro-entreprises des financements et accompagnements adéquats pour la concrétisation de projets à forte croissance», détaille le ministre.

Pour sa part,  le président de la COSOB, Youcef Bouznada, a indiqué  que le développement de l’entrepreneuriat en Algérie a imposé la nécessité de trouver et nouvelles formules de financements adéquates avec les spécificités des sociétés émergentes et innovantes, dont la formule du financement participatif.

L’intervenant a fait savoir que le financement d’une manière générale est la première entrave dont fait face la plupart des entreprises émergentes, notamment auprès des banques qui exigent des garanties, dont les startups ne sont pas en mesure de répondre.

La solution, dira-t-il, vient donc du financement participatif (crowdfunding) consacré dans la loi de finances 2020, permettant aux startups de se financer auprès de grand public et à traversa une plateforme numérique.

En somme, la problématique du financement, dont fait face la majorité des startups, est en passe d’être résolue. 

A.R.

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