Les horreurs continuent, elles ont atteint leur paroxysme. Le haut, le summum de la bêtise humaine. Les révélations qui se succèdent ne sont que le début d’un épisode riche en rebondissements. Elles ont toutes un dénominateur commun: l’appât du gain.
En Algérie, les services de la direction du commerce de Médéa ont mis la main sur un boulanger indélicat. Ce dernier utilisait l’aliment de bétail, pour préparer son pain à base d’orge. Une mise en détention a été ordonnée par le juge chargé de l’enquête, conformément à la législation en vigueur.
Par ailleurs, à Constantine, des abattoirs clandestins, écoulant des dépouilles animales impropres à la consommation, ont été découverts, ici et là, par les éléments de la sûreté urbaine et les services du commerce, en charge de la lutte contre la fraude et les trafics divers. Ainsi, de la viande d’âne a été consommée par de paisibles citoyens, à leur insu.
En Norvège, des contrôles effectués sur des marchandises ont détecté des dérivés de porc dans de la nourriture étiquetée halal. Il s’agit, là encore, d’un cas de fraude évident, même si le fabricant se défend de toute intention malveillante.
En Grande Bretagne, les autorités sanitaires britanniques ont, également, découvert de L’ADN de porc, dans des saucisses au poulet, servies à des enfants d’écoles et de crèches.
S’agissant de porc, comment ose-t-on tromper les consommateurs, sur ce qui est considéré comme un tabou alimentaire?
Nombre de religions édictent des interdits alimentaires: chez les juifs et les musulmans la consommation de porc est prohibée.
La nourriture est «un domaine où la distinction entre le permis et l’interdit, le pur et l’impur, est fondamentale, pour des raisons morales, sanitaires, religieuses, affectives et psychologiques» (dixit Wikipédia).
Et pourtant, que de scandales alimentaires ont révélé la présence de porc, dans des produits qui ne sont pas censés en contenir: dentifrices, bonbons, fromages…
La tromperie est d’autant plus grave qu’elle met en cause des communautés attachées à leur culture, à la pratique religieuse, tirée des préceptes de l’écriture sainte (Coran et Thora).
Séduits et envoûtés par le profit, les mercenaires de la malbouffe pourraient adjoindre, à des plats étiquetés pur bœuf, des punaises, des araignées, des larves d’abeille, des fourmis, des chenilles, des criquets, des sauterelles et, même…de la chair humaine.
N’allez pas dire que c’est de la fiction? Ne soyez pas choqués, ce n’est pas une vue de l’esprit, une pure illusion sans fondement? Oui de la chair humaine !
En Chine, la police a appréhendé un repris de justice, suspecté d’avoir vendu de la viande humaine à la place de la viande d’autruche. Lors de la perquisition de son domicile, les enquêteurs ont trouvé des morceaux de chair pendus, destinés à la vente, sur les étals du marché du village.
Durant la révolution culturelle en Chine, des situations de «cannibalisme politique» ont été rapportés. Telle une substance nutritive des corps d’ennemis de la révolution ont été mangés: c’est l’exo-cannibalisme qui consiste à «déguster» son rival étranger vaincu, lors des prises de guerre.
«Mise en danger de la vie d’autrui par anticipation»
En Chine, toujours, des cas de «cannibalisme fœtal» ont été signalés. Aussi, de riches citoyens chinois se procuraient des fœtus humains, dans un but festif. Eh oui, des bébés ont été consommés, dans une sorte de rituel morbide où l’ambiance est mêlée à la fête. On savoure le repas fœtal, doux et soyeux.
Ce sont des pratiques d’un autre âge, même si le cannibalisme existe encore de nos jours, dans des sociétés traditionnelles d’Océanie, d’Afrique et d’Amérique: Aztèques, communautés de Papouasie Nouvelle Guinée.
Peut-être, qu’inspirés par des faits divers, il y aura dans le futur, des vendeurs de nourriture humaine. Allez donc savoir?
Pour ce faire, ces vendeurs nous passeront des émissions télé sur la culture des anciennes civilisations, en nous rapportant que consommer son ennemi, procure force, santé et prospérité. Ils nous importeront de la viande humaine séchée, en guise de butin de guerre, bien conditionnée et prête à être ingurgitée. Ils nous expliqueront, alors, qu’absorber la chaire de son adversaire, permet de s’approprier ses vertus et sa pureté.
Ici, c’est la responsabilité des pouvoirs publics qui est en jeu. Voilà pourquoi l’État doit intervenir et exiger des intervenants de la chaîne alimentaire, la traçabilité des denrées comestibles, depuis l’origine du produit jusqu’à sa consommation finale. Ceci, pour réduire voire éliminer les risques sanitaires.
Par leur comportement irresponsable, les «criminels alimentaires» anticipent l’extinction des autres. Ils oublient que la mort ramasse tout le monde, le nanti comme l’indigent, le fort comme le faible. Nul n’est à l’abri des soubresauts de la vie, la lumière s’éteindra quand même.
La vente de produits dangereux pour la santé devrait être constitutive d’une nouvelle infraction: «mise en danger de la vie d’autrui par anticipation», pourrait-on dire !
Encore une fois, ce sont la cupidité et le gain honteux qui poussent des individus à la faute coupable. Hélas !
Lies HAMIDI
Docteur en droit