Le Conseil national consultatif de promotion des exportations mis en place:  L’Algérie renforce sa stratégie

L’Algérie est déterminée à promouvoir ses exportations hors-hydrocarbures. Des facilitations et incitations importantes sont accordées aux opérateurs économiques et investisseurs afin de diversifier l’économie nationale, en le libérant de la rente.  Dernier instrument en date au service de la politique de diversification de l’économie nationale, l’institution du Conseil national consultatif de promotion des exportations. Le cap est, donc, désormais, fixé par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune. 

Par Akrem R.

C’est en effet, de passer d’un pays importateur tous azimuts à un pays producteur et ensuite exportateur. Le terrain est balisé pour aller à la conquête des marchés à l’étranger, notamment en Afrique. Cependant, il faut, au préalable, résoudre certains problèmes et entraves, liés, notamment, à la logistique et au système bancaire. Conscient de cette réalité et situation, le gouvernement a décidé de la création d’un Conseil national consultatif de promotion des exportations (CNCPE). 

Un mécanisme institutionnel de haut niveau, dont la mission principale est de faciliter et d’accompagner les opérateurs économiques dans l’exportation et également de la définition, de la régulation et de l’évaluation de la Stratégie nationale en matière de promotion des exportations. 

Il a été installé officiellement installé,  avant-hier lundi, par le Premier ministre, Aïmene Benabderrahmane, conformément aux instructions du président Tebboune qu’il a données en début de juillet  dernier, lors de la cérémonie de la 1ère édition de « la Médaille d’honneur de l’exportateur». Pour l’économiste, Abdelkader Slimani, l’Algérie qui veut accéder au rang de pays émergent, en adhérant à des groupes mondiaux tels que le Brics, doit se préparer convenablement  à cet effet. Un accompagnement adéquat pour les exportateurs est plus que nécessaires afin de dénicher des parts sur le marché international.

Dans son allocution à cette occasion, le Premier ministre a affirmé que cet organe consultatif constituait « un mécanisme institutionnel de haut niveau », qui représente une « station charnière, reflétant la cadence effrénée que le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, a voulu donner aux efforts déployés à même de relever le défi de la promotion des exportations hors hydrocarbures, l’un des grands chantiers de la profonde réforme de l’économie nationale qu’il s’est engagé à réaliser dans son programme».

L’Algérie table sur 13 milliards de dollars en 2023

Pour Benabderrahmane, ces efforts ont permis d’enregistrer, ces trois dernières années, des résultats « brillants » en termes de valeur des exportations hors hydrocarbures, en dépit de la crise sanitaire mondiale qui a largement perturbé l’activité économique mondiale et créé d’importantes perturbations dans les chaînes de valeurs et d’approvisionnement ainsi que sur les marchés mondiaux, notamment sur les marchés des matières premières de large consommation.

Il est à rappeler que les exportations algériennes hors-hydrocarbures sont en courbe ascendante ces trois dernières années, en passant de 2,2 milliards de dollars en 2020, à 5 milliards de dollars en 2021 et 7 milliards en 2022. 

Pour cette année, l’Algérie table sur la réalisation de 13 milliards de dollars. Un objectif réalisable, de l’avis de beaucoup d’experts et opérateurs.

Il a affirmé également que l’installation de ce Conseil est « une nouvelle pierre qui s’ajoute au processus national de développement », relevant que ce Conseil constituera un cadre institutionnel regroupant tous les acteurs de l’exportation, des secteurs ministériels, d’établissements, d’organismes, de représentants de différentes Chambres, d’associations professionnelles et d’associations d’exportateurs de différentes filières. 

Sa composition reflète l’approche participative adoptée par les pouvoirs publics dans la gestion économique, et les futures perspectives visées par le pays en matière d’exportation, a indiqué le Premier ministre. 

Cela se concrétisera par l’accès intégral aux marchés africains et aux autres marchés qui garantissent  les chances de succès aux producteurs et au produit national, d’une part, et le développement de la participation de l’économie de la connaissance, notamment à travers les start-up algériennes qui ont montré de grandes capacités en matière d’innovation et de compétitivité, d’autre part.

Une plateforme numérique des exportateurs

Afin de mener à bien ces missions et réaliser «l’efficacité requise», le Conseil sera doté «d’une plateforme numérique des exportateurs», mise à la disposition des exportateurs et de tous les partenaires, a fait savoir le Premier ministre ajoutant que la plateforme sera, en outre, dédiée aux préoccupations et doléances liées à l’acte d’exporter, au traitement et à la prise en charge « rapide, voire immédiate » de ces préoccupations et doléances formulées par les organes et les institutions.

Evoquant les mesures prises pour l’accompagnement, l’encouragement des exportateurs, la promotion des exportations notamment dans les filières hors hydrocarbures et la promotion du produit local, M. Benabderrahmane a souligné que le Gouvernement s’employait, en application des instructions du Président de la République, à finaliser l’ouverture des annexes de l’Agence algérienne de promotion du commerce extérieur « ALGEX » dans nombre de pays africains. 

Il a relevé, dans le même sillage, les mesures fiscales et douanières prises par l’Etat dont l’exonération de l’impôt sur le revenu global (IRG), de l’impôt sur les bénéfices des sociétés (IBS) et de la taxe sur l’activité professionnelle (TAP). Les exportateurs jouissent de plusieurs avantages douaniers dont le couloir vert et la priorité en matière de traitement de leurs transactions, a-t-il mis en avant.

Concernant les mesures adoptées visant la mise en œuvre d’une politique commerciale adaptée à l’économie mondiale, M. Benabderrahmane a souligné l’importance d’adhérer aux zones de libre échange continentales et régionales, ainsi que celles avec les pays voisins, avec l’adoption d’une approche «basée sur l’anticipation, qui sert les intérêts économiques du pays, et garantit la création de nouveaux marchés pour le produit national», qui aura pour effet le renforcement des capacités en matière de transport et de logistique, ainsi que l’ouverture de nouvelles lignes aériennes et maritimes, permettant ainsi la réhabilitation et la réforme de la gestion des ports, des aéroports, ainsi que des entreprises nationales de transport aérien et maritime avec l’amélioration de leurs capacités.

A.R.

Quitter la version mobile