La coopération entre l’Algérie et Sultanat d’Oman a franchi une nouvelle étape avec la signature de huit (08) mémorandums d’entente portant sur des secteurs clés tels que l’éducation, la recherche scientifique, les services financiers, l’environnement et le développement durable, le commerce et l’investissement. Ainsi, le déplacement du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à Oman a été fructueux, témoignant ainsi de la volonté de l’Algérie de renforcer sa coopération avec Sultanat Oman.
Par Akrem R.
Cette initiative marque un engagement mutuel des deux pays à explorer de nouvelles opportunités de collaboration et à promouvoir des investissements conjoints.
Les responsables des deux nations ont exprimé leur volonté d’approfondir ces relations pour bénéficier d’avantages réciproques et élargir les horizons de coopération.
Cette démarche souligne ainsi l’importance d’un partenariat stratégique, non seulement au niveau gouvernemental mais aussi dans le secteur privé, pour dynamiser l’économie et favoriser un échange fructueux de connaissances et d’expertises.
Dans le détail de ces accords signés, on citera les domaines de l’Education, de la formation et de l’emploi signés par le ministre omanais des Affaires étrangères et son homologue algérien, Ahmed Attaf.
Un autre accord a été établi dans le domaine de la communication et médias, également signé par le ministre Ahmed Attaf.
De plus, les deux pays ont convenu d’une coopération dans l’enseignement supérieur et la recherche scientifique, un accord signé par Kamel Bedari, ministre algérien de l’Enseignement supérieur.
D’ailleurs, l’Algérie a décidé d’offrir 10 bourses d’études pour des programmes de doctorat, à des étudiants omanais pour l’année académique 2024-2025.
En outre, un mémorandum a été signé dans le domaine du commerce notamment l’organisation d’événements et de conférences, signé par le ministre omanais du Commerce, de l’Industrie et de la Promotion des Investissements, et par le ministre algérien du Commerce, Tayeb Zitouni.
Concernant l’investissement auquel le gouvernement accorde une grande importante, un autre mémorandum d’entente à été signé entre l’Algérie et Oman pour la promotion des investissements.
L’accord a été signé par le directeur général de l’Agence algérienne pour la promotion des investissements, Omar Rakkach.
Stimuler le partenariat entre les deux pays
Par ailleurs, un autre mémorandum dans le domaine des services financiers a été signé par le ministre algérien des Finances, Lazhar Faïd.
Enfin, un mémorandum pour l’environnement et le développement durable a été signé par le ministre omanais de l’Énergie et par la ministre algérienne de l’Environnement et des Énergies renouvelables, Mme Fatima Dahleb.
Dans une déclaration à l’Agence de presse omanaise, le ministre des AE omanais, Sayyid Badr bin Hamad Al Busaidi, a souligné que ces mémorandums font partie d’une stratégie d’échange d’expertises et de connaissances, mettant l’accent sur les priorités de coopération possibles entre les deux pays, et aident à stimuler le partenariat et la synergie tant au niveau des entités gouvernementales que du secteur privé.
« Les relations omano-algériennes connaîtront une croissance et une prospérité accrues, et qu’il y aura des mécanismes de suivi pour ces accords ainsi que des programmes d’exécution pour davantage de bénéfices mutuels entre les deux pays», a-t-il déclaré.
Le même responsable a également mentionné qu’il existe plusieurs entreprises opérant et investissant dans les deux pays, affirmant l’importance de promouvoir et de soutenir cette tendance entre les deux pays, ainsi que le rapprochement dans divers domaines économiques, en particulier l’investissement.
Pour sa part, Ahmed Attaf, ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, a déclaré que la signature de ces mémorandums d’entente entre le Sultanat d’Oman et l’Algérie et Populaire s’inscrit dans le cadre des intérêts communs des deux parties et de l’élargissement des domaines de coopération, soulignant que les mémorandums d’entente signés entre les deux pays frères mettent l’accent sur les priorités qui peuvent être activées pour servir les intérêts communs, visant à porter les relations bilatérales vers des horizons plus larges et plus prometteurs.
Des projets économiques pour renforcer la coopération
La coopération économique entre les deux pays se distingue par un partenariat exemplaire dans divers domaines d’activités, notamment dans le secteur énergétique, avec la réalisation d’un important investissement dans le domaine de la production d’engrais, à travers la société mixte «AOA» pour la production d’engrais (urée et ammoniac), détenue par l’entreprise omanaise, SPGH et le groupe Sonatrach.
Le complexe est entré en production en 2017, donnant chaque année plus de 2,4 millions de tonnes d’urée et 1,350 millions de tonnes d’ammoniac, destinées au marché local et à l’exportation.
D’autres projets ont été également lancés par les deux pays dans les énergies renouvelables (EnR), l’agriculture saharienne, l’industrie pharmaceutique, les ressources minières, et bien d’autres secteurs inscrits au titre des priorités des deux pays.
De nombreux accords signés entre les deux pays visent à soutenir et à encourager les partenariats bilatéraux en matière de commerce et d’investissement, dont l’accord visant à éviter la double imposition, l’accord sur l’encouragement et la protection réciproque des investissements ainsi que l’accord portant création du Conseil des hommes d’affaires omanais et algériens.
Dans le secteur des hydrocarbures, d’énormes opportunités existent pour développer des partenariats dans la recherche de champ gazier, dans la production et le transport d’hydrocarbures.
En avril dernier, le groupe Sonatrach a signé à Mascate un protocole d’entente (MoU), avec la société omanaise OQ Exploration & Production (filiale de OQ Global Integrated Energy Company), en vue d’engager des discussions sur les opportunités de coopération dans les activités d’exploration et d’exploitation des hydrocarbures.
Les deux pays entretiennent aussi des contacts permanents dans le cadre de la coopération Opep et non Opep avec dans l’objectif commun de stabiliser les marchés pétroliers.
Selon les observateurs, l’Algérie et le Sultanat d’Oman disposent d’atouts et de potentialités à même de hisser les échanges économiques et commerciaux, avec notamment des positions géographiques stratégiques.
L’Algérie reste la porte d’entrée Nord du continent africain, avec une importante zone d’influence. Elle est également en face de l’Europe, à une heure de vol de Barcelone ou de Marseille. Quant à Oman, le pays constitue la porte d’entrée des pays du Golfe et est situé à la croisée de la route maritime de la Chine, de l’Inde et du continent asiatique en général.
Oman peut ainsi devenir le Hub des produits algériens exportés vers les marchés du Golfe, de l’Afrique de l’Est et de l’Asie, tandis qu’Alger est en mesure d’assurer une plateforme d’exportation des produits omanais vers l’Europe, le Maghreb et l’Afrique subsaharienne.
En outre, Oman aspire à devenir un précurseur en matière de technologies d’énergies renouvelables, en accueillant de grands projets au monde dans le domaine de l’hydrogène vert, une ambition qui se croise avec celle de l’Algérie qui veut devenir un acteur majeur en Afrique dans ce domaine en mettant en place une importante production orientée principalement vers l’export.
Dans le domaine des transports, la création d’une ligne aérienne entre les deux capitales serait d’une grande utilité pour faire découvrir la richesse des deux pays dans le domaine touristique, et faciliter les échanges économiques de haut niveau.
Dans ce contexte de convergence, les deux pays sont appelés à mutualiser leurs efforts pour mettre en valeur ces atouts en les traduisant en projets de coopération dans les différents secteurs.
A. R.