Ce que d’aucuns avaient supputé, notamment après la dernière réunion du Haut conseil de sécurité, est advenu: l’Algérie, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, annonce officiellement la rupture de ses relations diplomatiques avec le royaume du Maroc, et ce lors d’une conférence de presse, tenue, hier, mardi à Alger.
Par Farid D.
«L’Algérie a décidé de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc à partir d’aujourd’hui (hier, mardi Ndlr)», a déclaré M. Lamamra.
Comme raisons à cette décision, M. Lamamra a rappelé «la base arrière» d’attaques et d’hostilités contre l’Algérie, déclarant que «les services de sécurité et les prédicateurs marocains lancent des rumeurs malveillantes et des campagnes d’incitation contre l’Algérie» rappelant le summum de la provocation marocaine commise par le représentant marocain aux Nations unies qui a exigé «l’indépendance» de la Kabylie. «Rabat a renoncé à ses engagements dans le processus de normalisation des relations entre l’Algérie et le Maroc», a par conséquent, déplore M. Lamamra, rappelant que le Maroc est devenu une base arrière pour lancer des attaques systématiques contre l’Algérie. «Les dernières hostilités ont consisté en de fausses accusations et des menaces implicites proférées par le ministre juif des Affaires étrangères lors de sa visite au Maroc», a-t-il dénoncé.
Pour plus de poids à la justesse de la décision algérienne, le ministre des AE, a rappelé qu’historiquement jamais l’Algérie n’a décidé de rompre ses relations diplomatiques pour des raisons internes mais toujours pour des considérations de respect de principes à l’échelle internationale. Il a dans ce sens évoqué les cas de la Palestine ou du Zimbabwe.
Par conséquent, concernant la décision de rompre ses relations diplomatiques avec le Maroc, Lamamra a assuré que «ce n’est pas de gaieté de cœur que nous arrivons aujourd’hui au point de suspendre nos relations avec le Maroc. (…) mais si nous en sommes arrivés là, c’est que l’Algérie a trop attendu avant d’agir pour défendre ses intérêts et les questions sacrées qu’elle a tout le temps défendues.»
A une question d’un journaliste quant aux conséquences de cette décision sur nos compatriotes expatriés au Maroc, le ministre des AE a tenu à rassurer: «La rupture des relations diplomatiques n’affecte pas les Algériens établis au Maroc ni les Marocains établis en Algérie. Nous assurons les Algériens établis au Maroc et les Marocains établis en Algérie, qu’ils ne seront pas impactés par la décision que j’ai annoncée aujourd’hui», a-t-il assuré.
F. D.