(2ème partie)
Par Derradji-Belloum ALKAMA
Expert consultant en Environnement & Développement Durable
Pour une nouvelle vision économique de l’environnement
A très courte terme, l’Algérie doit adopter une stratégie en matière de gestion des déchets ; qui visera au tri, recyclage et la valorisation des déchets dont l’objectif est d’éviter leur accumulation et/ou stockage dans des centres d’enfouicements technique (CET) (ce qui se fait actuellement !) dont la majorité d’entre eux sont en stade avancé de saturation par manque de tri et de récupération ; pour les réutiliser en tant que ressources voir un autofinancement de toute la chaine de gestion des déchets (en tant que matière première recyclé et source financière) et cela uniquement pour le segment des déchets sans cité le reste des segments constituant l’environnement dans sa golabalité.
La prise de conscience est collective, et il est clair que des solutions alternatives sont à envisager, les emplois verts en sont une : nouveaux métiers, nouveaux emplois, nouveaux modèles économiques dans certains cas (générateurs d’emplois et de croissance). Une «piste pour la création d’une industrie de l’environnement». D’où, une nouvelle vision économique de l’environnement.
Le marché des déchets face aux changements géopolitiques dans le monde
Et c’est le débat qu’on évoque aujourd’hui, en misant sur le développement du recyclage, l’Algérie pourrait mobiliser plus de 02 milliards de dollars par an. Les bénéfices économiques et environnementaux du recyclage sont considérables : réduction des importations en matières premières, protection des ressources naturelles contre le gaspillage, opportunités d’approvisionnement en matières premières alternatives, création d’entreprises spécialisées dans la récupération, relance de la production dans certains secteurs autour de la récupération, réduction des déchets et protection de l’environnement contre les pollutions. Elle s’avère une exigence face aux diverses crise économique (les années du COVID19 fermetures des frontières !!??, situation géostratégique actuelle et les mutations à l’échelle globale ; qui vont se répercuter forcément sur l’offre et la demande au niveau mondiale et la rareté à venir de la matière première dans le monde, si on ne prend pas les décisions nécessaires ainsi, les déchets peuvent constituer un alternatif ; comme étant un réservoir stratégique, pourvoyeurs potentiel de matières première recyclé ou de deuxième vie.
Cette article, se veut être une sorte de benchmarking entre modèles de politique de gestion des déchets dans le monde et celui en Algérie pour donner une approche qui permettra de booster à court terme et pourquoi pas ; un processus de mise en place graduelle du système de tri- recyclage- valorisation, principales levier d’une économie de l’environnement porteuse de nouvelles sources financières qui pourrait prendre une place prioritaire dans le processus de la nouvelle vision des autorités algérienne du plus haut sommet du pouvoir, celui d’une «Algérie Nouvelle» avec une diversification économique et c’est là un créneau potentiel dont il est primordiale que Monsieur le Président de la république devrait lui donné le même intérêt stratégique que celui du dossier des start-up à l’instars des pays qui ont fait de ce domaine un véritable levier économique d’une importance capitale ;
La situation change dans le monde avec le développement progressif puis massif de l’industrie et de la consommation. La gestion des matières premières et des déchets devient de plus en plus difficile, les premières devenant trop rares et les seconds trop envahissants à très courte termes face aux crises économiques dont les experts internationaux préviennent avec les changements géopolitiques accéléré que connais-le monde.
Selon un rapport de la Banque Mondiale en 2018, la production de déchets dans le monde représente 02 milliards de tonnes par an. En raison de l’urbanisation rapide, de l’augmentation du niveau de vie et de la croissance démographique, ce volume risque d’augmenter de 70 % pour atteindre les 3,4 milliards de tonnes en 2050, En Afrique subsaharienne, les pays devront même faire face à un triplement de la masse des déchets, avec plus de 516 millions de tonnes contre 174 aujourd’hui. Une catastrophe, d’autant plus que ces pays disposent de peu d’infrastructures pour gérer cet afflux. Si nous n’agissons pas, la planète deviendra un immense dépotoir, d’où l’importance fondamentale du recyclage et d’une bonne gestion des déchets !.
Le marché des déchets en Europe
Un gisement de 2,54 milliards de tonnes de déchets ont été produits en 2016 dans l’Union européenne, par l’ensemble des activités économiques et les ménages. Le marché des déchets en Europe, va devoir se réinventer face à la décision de la chine qui ne veut plus importer certains déchets européens,. De nouvelles législations, en accord avec le principe d’économie circulaire, commencent à voir le jour pour gérer, trier et recycler les déchets produits chaque année.
Tenant compte que l’Europe est pauvre en ressources naturelles, qu’elle importe à prix d’or. D’où son orientation vers la valorisation des déchets. Ainsi, la valorisation des matériaux recyclables et de l’énergie est devenue au cœur de toute politique de gestion des déchets.
A l’autre bout du monde et depuis le 1er janvier 2018, la Chine ; le géant asiatique, qui importait 7 millions de tonnes de déchets plastiques par an pour les transformer en matière première, a fermé ses portes à certains types de matériaux. Plastique, métaux, mais aussi papiers et textiles doivent trouver un nouveau refuge.
Au fur et à mesure que la production mondiale de plastique progresse et que les effets négatifs de ce créneau sur la santé et l’environnement deviennent évident, la Chine est devenue plus sélective elle a aussi promulgué une loi dès 2013 pour refuser les matériaux mélangés avec des aliments, des métaux ou d’autres contaminants. Les importations de déchets plastiques ont par conséquent chuté, jusqu’à l’année dernière, lorsque le plus grand acheteur du monde a averti que ses achats cesseraient complètement.
D.B A
La 3ème et dernière partie dans notre édition de demain