Onzième partie
Remédier à la situation de sous-développement des régions de l’Algérie profonde est sans doute, l’une des promesses les plus audacieuses sur laquelle se sont engagées les autorités politiques, à l’instigation de la Présidence de la République. La nouvelle Algérie doit réussir là où la précédente avait failli, à savoir, réhabiliter en modernisant, quelque 15.000 régions du pays, dites «zones d’ombre» et qu’habitent quelque 8,5 millions d’âmes, soit plus de 20% de la population algérienne !
Par Boubekeur Abid,
Expert et Ex-Cadre du Tourisme
En effet, des populations subissant, depuis des décennies, dans un dénuement aussi insupportable que le manque d’eau courante, de gaz, des services essentiels et élémentaires, d’infrastructures de base, d’activités économiques réelles pour absorber le chômage. C’est là l’essentiel des objectifs des autorités, pourvoir ces populations des moyens vitaux élémentaires qui leur font défaut, en termes d’infrastructures et de services.
Le pari, pour peu qu’il y ait suivi, peut être remporté, surtout qu’en matière de ressources financières, l’Etat est prêt à mettre le paquet et a d’ailleurs commencé à le faire. Cependant, là où il y a matière à appréhender des limites au projet, c’est du fait qu’il ne comporte pas, ou si peu concrètement, de solutions aux questions fondamentales touchant au développement local en général, celles de la bonne gouvernance, du management et de la lutte contre la bureaucratie.
La question se pose, donc de savoir, de quelles garanties peuvent se prévaloir les autorités actuelles, et qui seraient à même de conférer de la crédibilité à un tel engagement? Qui plus est, un engagement à faire sortir de l’ombre ces régions marginalisées. Est-ce des signes suffisants permettant d’espérer que l’action gouvernementale en faveur des zones d’ombre aboutira, et sortirait, enfin, l’Algérie profonde de ses abysses?
Concernant cette industrie touristique souhaitée pour un équilibre régional notamment du grand Sud, même si la liste des avantages potentiels est impressionnante que peut dégagé le secteur, il faut être conscient que l’activité touristique n’est pas la panacée universelle pour assurer sans difficulté la survie d’une économie. Cette situation peut résulter d’un manque d’entreprises ou d’une disponibilité insuffisante de fonds pour lancer de nouvelles affaires.
De ce fait, permettons aux privés d’apporter leur soutien à l’état dans ces régions reculées en investissant dans le secteur touristique avec leur propre argent caché! L’appui du secteur public concernera la mise en place d’une infrastructure capable d’accueillir les touristes nationaux et étrangers (signalisation, réseau routier, voie ferrée, aérodrome, etc.) et d’un climat d’affaires favorable à la création de petites entreprises pour le développement d’un tourisme durable dans ces régions.
L’activité touristique dans ces régions dépend fortement, en outre, de la coopération et de la participation d’autres secteurs existants sur ces lieux, afin d’avoir notamment accès aux services et aux matériaux de base.
1. LA PLANIFICATION TOURISTIQUE EN ZONES DESHERITEES
La politique économique en générale et touristique en particulier qui devraient être planifiées au niveau de ces zones déshéritées, exige la collaboration des experts touristiques, des analystes de marché, des économistes, des planificateurs, des sociologues, des spécialistes en information sécuritaire, des urbanistes, des écologistes, des architectes, des ingénieurs, des Agronomes, des vétérinaires, etc.
Une collaboration qui devra comporter une vérification constante des données, intéressant toutes les disciplines intervenant dans la formulation des plans et des programmes nationaux à moyen et longue terme.
Les pouvoirs publics doivent initier des études permettant à la fois de rééquilibrer les zones touristiques actuelles et les différentes régions, de créer des emplois de reconversion dans le milieu rural et saharien, et de favoriser ainsi la promotion de notre tourisme en générale.
Sur les perspectives à moyen terme d’une politique dynamique du tourisme en zones déshéritées et notamment le grand Sud, qui compte un nombre importante d’atouts et d’attraits touristiques comme développé dans le chapitre précédent, il est indispensable, voire nécessaire, de réaliser une rencontre internationale sur le sujet.
La finalité poursuivie, à travers la politique d’aménagement touristique et la recherche de conditions optimales de développement du secteur d’une part, et la préparation d’autre part, d’un milieu adéquat pour l’élargissement de nos capacités en équipements touristiques. Cette démarche se devait, dès le départ, être menée dans un cadre organisé et en harmonie avec toute activité compatible avec la mise en valeur, là où elles sont les plus significatives, des ressources naturelles et culturelles du pays.
La politique d’aménagement touristique, doit être conçue, en tenant compte de certaines contraintes tant naturelles qu’économiques et sécuritaire pour le grand Sud au centre et son extrême Sud , le Sud-Est sans oublier le Sud-Ouest.
Ce double aspect suppose ainsi, la mise en place d’une stratégie volontariste et rationnelle d’aménagement de l’espace, liée à un souci de sauvegarde du cadre de vie. Il suppose également, que les objectifs d’implantation tant du point de vue capacité que du point de vue coût, coïncident avec les possibilités d’exploitation du marché dans son ensemble.
Les bienfaits du tourisme dans les régions déshéritées
Il rapporte de l’argent au pays, pas seulement dans les dépenses directes au sein du secteur touristique, mais aussi pour les entreprises locales, allant des restaurants aux magasins, de l’artisanat aux loisirs, etc. De plus, l’argent amené dans ces régions par le tourisme peut être utilisé par le Gouvernement afin d’améliorer les routes, les bâtiments, les transports ou d’autres aménagements publics.
Les entreprises de tourisme sont un ensemble extrêmement complexe d’activités et de services, qui recoupe bon nombre d’autres secteurs. Les recettes du tourisme n’engendrent donc pas uniquement des gains directs pour les entreprises du secteur (hôtels, attractions touristiques, restaurants, etc.), elles engendrent également des gains indirects pour d’autres secteurs, tels que l’agriculture, la construction et l’industrie manufacturière.
Le tourisme peut, par exemple, accroître la demande de produits alimentaires locaux et de fournitures pour les établissements hôteliers, et créer de nouveaux marchés pour les produits artisanaux. L’augmentation des revenus et des impôts liés à la création d’emplois et d’entreprises dans ces régions peut servir à entretenir, ou à moderniser, l’infrastructure et les services locaux.
La qualité globale de l’environnement, et l’accès de la région, peuvent également être amélioré, étant donné que les touristes préfèrent visiter des endroits attrayants, propres et non pollués, et à y accéder aisément. Bien géré, le tourisme peut, en outre, susciter un sens de la collectivité et un esprit de coopération, ou contribuer à faire revivre toute une région, un village ou une communauté.
Cas concret «la Gazelle d’Or d’El Oued»
Le village touristique La Gazelle d’Or d’El Oued est né d’un rêve qui a traversé le temps, les douleurs et les attentes. Un rêve d’un demi-siècle porté par un homme qui, dès son jeune âge, regardait les dunes, imaginant y planter des jardins. La Gazelle d’Or, derrière ce nom se cache un gigantesque complexe touristique situé aux portes du Sahara appartenant au promoteur Djillali Mehri. Lieu mythique qui a déjà accueilli de grands évènements internationaux.
En somme, le complexe La Gazelle d’Or est donc l’évolution naturelle d’un projet en extension progressive. Le promoteur a décidé d’ouvrir ces espaces au public et de participer ainsi à l’effort touristique dans lequel s’est engagé le pays. D’où sa décision d’élargir les capacités d’accueil avec la construction de tentes nomades de confort haut standing. Il s’agit d’un véritable joyau touristique qui ne manquera pas d’émerveiller ses visiteurs. Ce méga projet qui a bénéficié d’une enveloppe totale de 10 milliards de dinars a été lancé en septembre 2008, sur une superficie totale de 140 hectares.
Le site touristique de luxe, comporte 87 chambres, 72 bungalows, 51 khaïmas équipées, 14 logements et un pavillon de 384 chambres pour le personnel, selon sa fiche technique. Il dispose aussi d’un terrain de golf de 18 trous couvrant 100 ha, un sauna, des piscines, cinq restaurants, une grande salle de conférence et un musée, ainsi qu’une palmeraie de 150 hectares comptant plus de 20.000 palmiers et oliviers. Il s’agit du plus imposant complexe touristique, réalisé selon les standards internationaux, jamais construit dans le grand sud algérien. Ce site offrira une capacité de 494 lits et à générer dès son ouverture 393 emplois directs.
Un bon exemple d’investissement à encourager pour rendre plus attractif le Sud Algérien.
2. L’IMPACT DE L’ACTIVITE TOURISTIQUE SUR LES AUTRES SECTEURS
On a pu constater, dans les paragraphes qui précèdent, la multitude des variables qui façonnent l’activité touristique, et qui ne manqueront pas d’agir dans le futur: la démographie, l’économie, la météo et le climat, les crises, la configuration des transports, les évolutions mondiales des marchés, les modes de vie, les technologies, les politiques publiques etc., pour n’évoquer que les principales.
Ce qui est moins connu, c’est la manière dont, à son tour, l’activité touristique influence divers aspects de la vie, et joue à son tour le rôle de variable.
La réalité de l’impact touristique est à la fois plus nuancée et plus large: le tourisme impacte directement et formidablement une quantité de domaines, dont on cite ici les principaux:
Les modes de vie: Cette donnée a profondément bouleversé les rythmes de vie professionnelle et familiale, les échanges, les expériences accumulées, les horizons, l’aptitude à la mobilité, les perspectives de la retraite.
La culture: On peut constater que l’impact du tourisme sur le secteur de la culture est considérable. Sans le tourisme, beaucoup de sites culturels, et de manifestations culturelles, seraient en déshérence; mieux, que certains n’auraient même pas vu le jour sans la promesse d’un flux amené par le tourisme. Le potentiel touristique est également à l’origine de très nombreuses créations de sites et de festivals.
La compétition des villes: elle a comme principal enjeu l’exercice d’un pouvoir, avec ses corollaires symboliques, économiques, démographiques et sociaux. À cet égard, le tourisme joue un rôle déterminant, puisqu’il intervient dans ces quatre domaines. Développer son tourisme renforce donc la ville et la région sous ces quatre aspects.
La rénovation urbaine: Le tourisme est devenu le référentiel de l’urbaniste d’aujourd’hui. Ces rapprochements de la station à la ville et de la ville à la station débouchent sur une continuité des styles de vie entre vacanciers et résidents.
L’aménagement du territoire: Nos campagnes et nos régions doivent se tourner vers le tourisme, et souvent faute d’un autre avenir: gîtes ruraux, réhabilitations de centres bourgs, mises en valeur de paysage, rénovation de grands et petits patrimoines, etc.
Les investissements publics dans ces zones doivent avoir le tourisme comme objectif et comme catalyseur, le tourisme doit remodeler nos régions, nos villes et campagnes.
3. LES ZONES FRANCHES ET LE TOURISME
Rôle des zones franches
Une zone franche est un espace géographique présentant des avantages fiscaux afin d’attirer l’investissement et de développer l’activité économique dans l’objectif d’exporter.
Autrement dit, les entreprises qui s’y installent bénéficient d’un environnement fiscal et réglementaire plus favorable que celui en vigueur dans le reste du pays.
Les zones franches peuvent être de nature commerciale, industrielle de services comme elles peuvent être de grands ports ou aéroports. Il s’agit, de construire des plateformes et des pôles industriels dans l’agroalimentaire, de la chimie, du BTPH et l’industrie pharmaceutique, etc.
Les zones franches présentent plusieurs avantages pour l’économie nationale. Outre la stimulation du tissu économique local et régional, ces zones constituent un moyen pour attirer des investisseurs étrangers, avec un transfert de technologie et la création d’un nombre important de postes d’emploi, en raison des charges fiscales allégées.
Dans le but de booster les activités économiques dans les régions du Sud et contribuer au développement de l’économie nationale, une série de mesures et d’avantages seront accordées aux opérateurs économiques dans les zones franches, dont l’exonération des investissements d’impôts et taxes, et toutes opérations d’imputation à caractère fiscal, parafiscal ou douanier, en plus de bénéficier de prêts bancaires avec intérêts réduits.
La création d’une zone frontalière franche pour les activités économiques, une des questions longtemps soulevée par les opérateurs économiques des wilayates concernées, devra faire des régions frontalières d’exportation des divers produits et de conquête des marchés extérieurs. Grâce notamment aux avantages fiscaux qu’elles offrent, ces structures attirent des entreprises internationales qui cherchent à s’étendre dans de nombreux pays. De ce fait, l’introduction sur les marchés Algériens de ces nouveaux acteurs augmente la production nationale et la diversifie tout en ayant un impact majeur sur la réduction du chômage, surtout dans les secteurs manufacturier et agricole.
Un exemple, au Maroc, la zone franche Tanger Med, située au sein du complexe portuaire de Tanger, le plus important d’Afrique, a permis au pays d’attirer plus de 900 entreprises multinationales, de plus de 30 nationalités différentes. Dans un pays comptant plus de 36 millions d’habitants avec un taux de chômage des jeunes, estimé à plus de 25%, plus de 90.000 emplois ont été créés grâce à cette structure.
Pour mettre en place ce système, nos décideurs doit reproduire l’expérience des autres pays qui ont réussi à appliquer ce principe à l’instar de Dubaï (Emirats Arabes Unis), Singapour, Malaisie et Tanger (Maroc). Il suffit juste d’adapter les textes aux spécificités du contexte Algérien.
Rôle du tourisme dans les zones franches
A notre simple avis, le département qui me semble le plus appropriée pour créer ce dynamisme dans ces régions lointaines convoitées et qu’on doit sécuriser, n’est que le Tourisme dans son ensemble, par le biais de ses Directions de Wilayas (D.T.A), l’ANDT, l’ONAT, des chambres de commerce régionales, les entreprises publiques/privées, les banques, les centres de formation, et les universités/centres de recherche, évidement en collaboration avec la population autochtone des régions ciblées et la population Touareg pour le grand Sud.
Pour cela, les pouvoirs publics doivent impérativement:
• Dynamiser les infrastructures de base et préparer des sites,
• Mettre à la disposition des sociétés une main-d’œuvre qualifiée grâce à un système de formation performant et évolutif allant des ingénieurs, aux gestionnaires, aux techniciens spécialisés et ce, grâce aux pôles universitaires,
• Intensifier les courants d’échange à travers différentes expériences entre les régions du pays et l’extérieur notamment nos voisins,
• La mise à la disposition des futurs investisseurs de toutes les commodités nécessaires ainsi que des prestations de services diverses, est fondamentale. Cette symbiose entre ces différentes structures et certains segments de la société civile doit aboutir à des analyses prospectives fondamentales, à un tableau de bord d’orientation des futures activités de la région, afin de faciliter la venue des investisseurs.
Car le risque horizon 2030 avec la pression démographique galopante souvent oubliée, plus de 50 millions d’habitants avec une demande sociale croissante, devant créer plus de 350.00 emplois par an qui s’ajoute au taux de chômage actuel nécessitant sur plusieurs années un taux de croissance de 8%.
4. REGIONALISATION ECONOMIQUE
La régionalisation économique renforce le rôle de l’Etat régulateur, l’efficience économique et contribue à l’unité nationale par la cohésion sociale. Pour un développement plus équilibré et solidaire, afin de rapprocher l’Etat du citoyen, il y a urgence pour nos gouvernants de comprendre le fonctionnement de la société loin des bureaux climatisés et donc sans tabou, d’aller vers la régionalisation économique.
La régionalisation économique comme un mode d’organisation de l’Etat qui confère à la région un rôle et un statut économique propre, caractérisé par une autonomie relative mais non indépendant de l’Etat régulateur central pour les grandes orientations stratégiques tant politiques qu’économiques, cette autonomie étant donc encadrée par l’autorité nationale.
D’une manière plus générale, la mise en place de la régionalisation doit avoir pour conséquence un meilleur gouvernement réel ressenti comme tel par la population, l’argument de base résidant dans la proximité géographique.
Cela signifie qu’il existe une solution locale aux problèmes locaux et que celle-ci est nécessairement meilleure qu’une solution nationale. Les expériences historiques montrent clairement que si la centralisation a été nécessaire dans une première phase, elle a atteint vite ses limites et que ce sont les pays qui ont développé des décentralisations réelles et non des déconcentrations, synchronisant gouvernance centrale et locale, qui ont le mieux réussi leur développement. La régionalisation économique peut nous éviter des tensions et conflits entre le pouvoir central et le pouvoir local notamment pour le grand Sud. A bon Entendeur !
Article prémonitoire «la véritable guerre mondiale est en Algérie»
«L’Algérie est immensément riche. Elle ‘’roule’’ sur de l’or, au sens propre et figuré.» L’or est en effet partout, au sud, au nord, à l’est et à l’ouest. Les côtes algéroises en regorgent. À quelques kilomètres d’Alger, il suffit de se baisser pour ramasser de l’or ! Le sol et le sous- sol algériens n’ont pas fini de livrer leurs secrets. Des métaux, des minerais, de l’énergie fossile, des terres rares, des terres agricoles exploitables même dans le sud, de l’eau à profusion, du soleil à produire de l’énergie pour éclairer le monde. Et de l’uranium, surtout de l’uranium pur dans les vastes étendues de l’Ahaggar et du Tassili ! Or, la profondeur Algérienne en Afrique est également fournie en richesse à un point que l’on ose à peine imaginer ! L’avenir du monde est en Afrique. Les richesses du sol et du sous-sol africain ne laissent indifférent aucune puissance mondiale.
Zbigniew Brzeziski (politologue américain d’origine polonaise) avait en son temps évoqué l’importance de la région des grands lacs africains pour les États Unis. Et l’agenda américain était de sortir la France depuis cette région jusqu’au nord de l’Afrique. Cela a commencé avec l’installation de l’Ouganda comme tête de pont, puis l’installation d’une base arrière au Rwanda en impliquant la France pour l’éteindre dans l’un des plus terribles génocides humains du vingtième siècle, en provoquant la partition du Soudan. L’Éthiopie, l’Érythrée et la corne de l’Afrique sont déjà sous influence américano-sioniste tout comme Khartoum sous «mandat» émirato-saoudien, autant dire Tel Aviv et Washington. Au nord, la Tunisie et le Maroc sont déjà totalement enserrés dans un étau dont ils ont du mal à se sortir.
Mais la clef de la conquête définitive de l’Afrique gît en «la mise sous séquestre» de l’Algérie. Et c’est le nerf de la guerre mondiale actuelle qui ne dit pas son nom. Elle se joue dans les coulisses, dans les laboratoires des services de renseignement, dans les accrochages politiques sourds. Les yeux sont grands ouverts, écarquillés même, mais les bouches sont cousues de peur de révéler l’ampleur des enjeux. Elles commencent à peine à s’ouvrir. La médiatisation de l’Algérie montera en puissance, les enjeux sont trop énormes pour qu’ils restent discrets. Ils sont tellement énormes qu’ils dépassent en importance tous les points de fixation actuels à l’échelle du globe. Il y va de l’avenir de la France et de l’Europe. C’est-à-dire de la fin définitive de la domination américaine et de l’alliance atlanto-sioniste. Il y va des intérêts économiques de la Chine et de la Russie. Tout cela réuni, signifie la fin des équilibres mondiaux hérités de Yalta alors qu’ils étaient sur le point d’être reconduits en y apportant quelques amendements. Le réveil de l’Algérie modifie tous les calculs et rend aphones toutes les puissances qui aujourd’hui savent qu’elles assistent impuissantes à une future recomposition mondiale dont ils ne maîtrisent ni les tenants, ni les aboutissants. Or, aucune puissance n’a intérêt à ce que l’Algérie et le reste de l’Afrique reprennent contrôle de leur destin. Il y va du destin et de l’avenir des équilibres mondiaux actuels qui font de l’Afrique le grand absent à la table des négociations et le grand gâteau dont tous veulent croquer. Comment alors maîtriser ce qui est inéluctable…?
Christophe Magdelaine 7/7/2020 http://www.zejournal.mobi/index.php/news/show_detail/20593
5. CONCLUSION
L’Algérie organise chaque année un salon dédié au tourisme. Or, plutôt que de promouvoir la destination Algérie, certaines agences s’ingénient à faire la promotion de la Tunisie, la Turquie, les pays asiatiques… à l’heure où la crise que vit le pays suppose que l’on réfléchisse à diversifier les sources en devises. Les professionnels d’agence de voyages et de tourisme du Sud, tentent de fédérer toutes les énergies pour faire des destinations Tassili-Hoggar, de Djanet et de toutes les merveilles touristiques du Sud des escapades dignes de ce qui se fait le mieux dans cette catégorie de produits. Même si, sous d’autres cieux, où le tourisme est une seconde nature, les opérateurs ne sont pas aussi marginalisés qu’en Algérie, plus particulièrement dans le Sud du pays.
Certes, des facilitations sont accordées par le gouvernement au profit des voyageurs à destination des régions Sud, dont des rabais sur les prix des billets d’avion, mais elles ne sauraient être une politique de soutien au tourisme local. Les professionnels du secteur sont dans une situation précaire, alors que 8.000 familles vivent du tourisme à Tamanrasset.
La fermeture de certains sites touristiques aux étrangers, pour des raisons de sécurité, a aggravé la précarité des voyagistes locaux. Le secteur vit sa dixième année de stagnation, alors que les promesses de relance tardent à se concrétiser. Si le flux des locaux a augmenté, l’affluence des touristes étrangers à, par contre, beaucoup baissé. Il est important de renforcer et d’enrichir l’offre en matière d’hôtels et de campings.
Outre le soutien à l’investissement, des mesures d’aides pour renforcer les parcs en véhicules adaptés aux régions sud. Celles-ci, réputées être à vocation exclusivement touristique, manquent de formation aux métiers du tourisme et plus spécialement de guide et d’agents de E-tourisme.
A la sueur de leur front, ces voyagistes tentent de faire revivre le Sahara algérien qui est, de l’avis de tous, une destination bien plus qu’une terre pétrolifère. Faute d’une politique de l’Etat en faveur du tourisme, ces voyagistes arrivent à se rémunérer et parfois même à gagner leur vie, mais leur métier demeure précaire et fragile. L’absence de volonté politique se dresse comme une digue devant l’essor de l’activité touristique. Or, il est temps de donner au tourisme sa véritable place dans l’économie et redonner à la destination Algérie ses lettres de noblesse. Une fois que la décision politique est prise, le reste du travail suivra automatiquement.
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