Djallal Bouabdallah est un passionné de transformation digitale et de cybersécurité. Actuellement, il est auto-entrepreneur avec Digital Bridges, accompagnant les entreprises dans leur transition numérique et contribuant, du coup, à l’évolution digitale de l’Algérie. Djallal Bouabdallah a une carrière dans les grandes entreprises tech algériennes, un parcours lui ayant permis de perfectionner davantage ses connaissances dans la transformation digitale. Son potentiel dans son domaine, il le met à profit pour ses abonnés, via son podcast « Parole à l’Expert » et sur LinkedIn, où il a été nommé Top Voice 2023. Bouabdallah demeure convaincu que la tech n’est pas qu’un métier, mais une vocation. Ecoutons-le-nous faire part de ses réflexions sur des sujets liés à la transformation digitale et la cybersécurité, mais aussi, sur l’attaque des « bippers » et talkiewalkies au Liban, survenue les 17 et 18 septembre 2024.
Entretien réalisé par Zoheir Zaid
Ecotimes : Les discussions sur la transformation numérique battent leur plein. En tant que spécialiste, qu’est-ce qui manque pour que l’objectif en la matière atteigne son firmament ?
Djallal Bouabdallah : La transformation numérique en Algérie a du potentiel, mais elle fait face à des défis majeurs.
Le manque de coordination entre les différents acteurs, l’insuffisance des infrastructures dans certaines régions, et le besoin de compétences numériques sont autant d’obstacles à surmonter.
Avec Digital Bridges, je constate quotidiennement ces difficultés sur le terrain. Mais je reste optimiste : si nous arrivons à aligner la vision stratégique nationale avec les besoins réels des entreprises et des citoyens, nous pourrons accélérer cette transformation.
C’est un travail de longue haleine qui nécessite l’implication de tous.
Vous avez pris part aux assises nationales de la transition numérique, quels enseignements en tirer et quels aboutissements peut-on mettre en relief à l’issue des ateliers qui s’y sont tenus ?
Les assises nationales de la transition numérique ont été un moment clé pour notre pays. J’y ai participé activement et j’en ai tiré des enseignements précieux. Le principal ?
L’importance cruciale de la collaboration entre tous les acteurs : public, privé, académique et société civile. C’est cette synergie qui nous permettra de relever les défis de la numérisation.
Les recommandations issues de ces assises sont prometteuses, mais leur mise en œuvre reste le véritable défi. Chez Digital Bridges, nous nous efforçons d’appliquer ces principes dans chacun de nos projets.
Le citoyen lambda, surtout lui, doit ressentir l’impact de la transformation numérique dans les aspects de la vie quotidienne. Qu’est-ce qu’il faut faire, à votre avis ?
Pour que le citoyen lambda ressente vraiment l’impact de la transformation numérique, la simplification des démarches administratives via la digitalisation est primordiale.
Il faut aussi améliorer l’accès à internet partout dans le pays et développer des applications mobiles utiles au quotidien. Chez Digital Bridges, nous travaillons sur des solutions concrètes dans ce sens.
L’éducation numérique pour tous les âges est également indispensable. Enfin, il faut encourager l’adoption des paiements électroniques pour faciliter la vie de tous les jours. C’est un chantier immense, mais passionnant.
Vous êtes l’un des plus actifs sur LinkedIn à poster au sujet de la cybersécurité. Selon vous, quelles sont les étapes pour l’adopter à l’échelle ‘’Macro’’ ou ‘’Méso’’ et non seulement à l’échelle ‘’Entreprise’’ ?
L’adoption de la cybersécurité à grande échelle en Algérie est un défi complexe mais essentiel.
L’Agence de la sécurité des systèmes d’information joue un rôle clé, mais son action doit être complétée par une approche multidimensionnelle.
Il faut renforcer la stratégie nationale, investir massivement dans la formation, moderniser nos infrastructures et sensibiliser le public. La coopération internationale est également cruciale.
Chez Digital Bridges, nous intégrons ces principes dans toutes nos solutions. C’est un combat de tous les instants, mais c’est le prix à payer pour une Algérie cyber-résiliente.
Une Ecole supérieure de la cybersécurité est en passe de se mettre en place. Est-ce une bonne idée ? Et surtout comment doit-elle être bénéfique pour l’Algérie ?
La création d’une École supérieure de cybersécurité est une excellente initiative pour l’Algérie. Pour être vraiment efficace, elle devra former des experts de haut niveau capables de protéger nos infrastructures critiques, tout en restant en phase avec les besoins du marché.
La collaboration avec le secteur privé, y compris des entreprises comme Digital Bridges, sera cruciale.
Cette école devra aussi stimuler la recherche et l’innovation, et développer des partenariats internationaux. C’est un projet ambitieux, mais nécessaire pour assurer notre souveraineté numérique.
Z. Z.