Un malheur n’arrive jamais seul, et ce n’est pas le premier responsable du ministère du Commerce, en l’occurrence, Kamel Rezig qui dira le contraire.
Assez malmené, depuis bien avant le Ramadhan déjà, pour cause d’une spirale spéculative sur les prix, exacerbée par celle d’une pénurie sur des produits de base, le ministre se voit « achevé » par le débrayage des agents de contrôle de son département.
Des agents de contrôle qui au regard de la teneur de leurs revendications, ne peuvent, cependant souffrir quelque contestation quant à la légitimité de leur colère. Percevoir des mensualités oscillant entre 20 000 et 3000 Da, en sous-effectifs (9000 agents pour plus de 2 millions de commerces), entre autres, qui plus est, obligés de se déplacer en pleine pandémie, ils ne sont, à l’évidence pas à envier.
Le ministre est, du coup, sommé de faire face à un autre front que celui inhérent à la régulation du marché et à sa stabilité, le front, non moins périlleux d’une contestation sociale de « ses » fonctionnaires, en un contexte de dures contraintes budgétaires et économiques.
Une autre mission qui s’impose à lui, d’autant plus cruellement, qu’il éprouve, apparemment, toutes les peines du monde à honorer ses engagements publiques quant à ramener à la raison une mercuriale prise de folie et à remédier à des pénuries dues à des raisons autant absurdes économiquement que révoltantes.
C’est qu’il y’aurait donc matière à nourrir davantage d’angoisse puisque avant même cette grève des contrôleurs, la promesse de M. Rezig de ramener le prix de la pomme de terre à 60 Da le Kg, n’a non seulement pas été tenue, mais le tubercule a atteint les sommets sidérants des 100 Da le kg ! Idem, pour d’autres produits (tomate, viande rouge, poulet…), dont au moment, également, où il promettait une baisse des prix, ils prenaient plutôt leur envol.
S’il ne s’agit pas de balayer d’un revers de main les probables effets de nuisance de quelques lobbies tapis dans l’ombre qui s’affaireraient à enrayer le fonctionnement normal des institutions, au point d’en faire payer le prix au citoyen lambda, il ne semble pas judicieux non plus, d’en faire un prétexte pour justifier, ce qui de toute évidence relève aussi en grande partie, d’un déficit flagrant en compétence. Il est grand temps, par conséquent, que chacun affronte, reconnaisse et assume courageusement et sans faux-fuyants ses limites pour avoir plus de chance des les corriger. Parce qu’entre temps, la plus grande victime de nos dénis, demeure le citoyen.
H. O.