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La ressource humaine dans l’entreprise : Levier d’encadrement de la diversification économique - ECOTIMES

La ressource humaine dans l’entreprise : Levier d’encadrement de la diversification économique

La ressource humaine dans l’entreprise : Levier d’encadrement de la diversification économique

Dans le contexte des grandes mutations économiques que connaît l’Algérie, les différents acteurs (managers d’entreprises, experts, institutions de l’administration économiques) se penchent de plus en plus sur la problématique de l’entité principale, le cœur même de l’animation du monde économique, à savoir l’entreprise. Les zones industrielles du pays, ainsi que les zones d’activité qu’abritent plusieurs communes, dans une tendance déterminée vers une amélioration sensible de leurs services, accueillent de plus en plus d’unités de production et d’ateliers chargés de la fabrication de semi-produits ou de produits finis, et ce, en se délestant progressivement des anciennes contraintes liées à l’attribution du foncier industriel et à l’aménagement général des zones considérées (réalisation des voies de desserte, installation des différents réseaux [assainissement, AEP, fibre optique, gaz et électricité], éclairage public, moyens de communication numériques,…). 

Par Amar Naït Messaoud

L’entreprise, encadrée par une législation moins contraignante, portée vers des incitations fiscales et bancaires (crédits) selon des critères bien définis, commence à développer ses réflexions sur son propre fonctionnement, de façon à asseoir les règles de rentabilité et de durabilité de l’outil de production. Parmi les problématiques conditionnant la bonne marche de l’entreprise vers la réalisation de ces objectifs, celle inhérente à la ressource humaine émerge avec plus de poids et de visibilité.

En effet, au cours de ces dernières années, l’on n’évoque les chances de développement de l’entreprise algérienne qu’en corrélation, bien logique, avec la gestion des ressources humaines, qui demeure l’un des facteurs clefs de tout développement économique. Si le thème du capital humain surgit aujourd’hui d’une façon aussi « envahissante », c’est que, tout au long de ce qui est appelé l’économie administrée, que l’Algérie a connue dans l’intervalle de temps entre l’indépendance du pays et l’ouverture vers l’économie de marché au cours des années 1990, l’assise humaine constituant, le moteur de toute entité économique, a été évacuée au profit d’une vision sociale dictée par les impératifs du moment (dimension idéologique, politique de plein-emploi, compensation des déficits des unités de production par les subventions issues de la rente pétrolière,…). 

L’adéquation entre le système d’enseignement (enseignement général, formation professionnelle, Université) et les besoins réels du marché du travail n’était pas une préoccupation majeure des instances et structures concernées par ce voler.

Le quantitatif et le prestige ont longtemps servi ‘’moteur’’ dans le domaine de la formation. La notion d’adéquation avec le monde du travail ne pouvait visiblement pas prévaloir dans une économie amputée du facteur déterminant de toute organisation économique, à savoir la compétitivité.

Les fondements déterminants de la ressource humaine, vue dans les conditions naturelles de la gestion d’une entreprise, sont, sans aucun doute, la qualification et la compétence. Ce sont deux aspects étroitement liés à la formation (profil, qualité). 

Le poids du paramètre de la formation 

Depuis que l’Algérie commence à travailler sur la diversification des activités de l’économie nationale- pour sortir du piège de la mono-exportation et assurer un niveau respectable de la sécurité alimentaire et de la souveraineté économique-, et depuis que les gestionnaires de l’économie nationale ont orienté la gouvernance économique vers l’entité principale qui est l’entreprise, le paramètre de la formation est venu « bousculer » les calculs du peu de capitaines d’industrie que compte le pays.

Imparablement, dans l’étape actuelle de l’évolution économique du pays, caractérisée par une transition d’une économie rentière vers une économie de production, il n’est pas admis de continuer à fermer les yeux sur la qualité et le niveau de formation, travers qui ont débouché sur un fossé béant entre l’unité de production et la ressource humaine.

Ce qui avait conduit aussi à l’augmentation continue du taux de chômage entre le milieu des années 1990 et le début des années 2000. 

On se rend compte, aujourd’hui, de la réalité complexe que constitue la composante humaine dans l’ossature générale de l’entreprise. La formation- qu’elle soit celle relevant de la Formation professionnelle ou celle assurée par l’Université-ne correspond pas toujours aux besoins de l’entreprise, qu’elle soit de production ou de prestation de service.

Les gestionnaires d’entreprises publiques ou privées, intègrent la donne de la ressource humaine comme pesant d’un poids considérable dans les résultats attendus de l’entreprise sur le plan de la rentabilité et de la qualité des produits. 

Avec l’émergence des entreprises privées et leur ouverture vers des partenariats avec des groupes étrangers, les choses semblent prendre un tournant crucial où sont interpellés tous les acteurs (pouvoirs publics, Université, centres de formation, experts et chefs d’entreprises). 

Et c’est l’occasion, pour l’ensemble des acteurs d’identifier avec exactitudes les vrais besoins de l’économie nationale en main-d’œuvre spécialisée (ouvriers spécialisés [OS], conducteurs de travaux, contremaîtres, chefs d’ateliers, encadrement d’exécution, encadrement de conception).

Il s’agit également de faire procéder à l’actualisation des programmes de formation et de les adapter au nouveau contexte de l’économie où l’un des moteurs puissants demeure la compétitivité. 

Une compétitivité d’autant plus recherchée qu’elle conditionne fortement les ambitions du pays orientées vers l’ouverture sur le marché extérieur (exportations). Bien entendu, ces besoins sont immenses et évolutifs, dans un monde où les échanges et la compétition sont les maîtres-mots. 

Consacrer les valeurs cardinales de la formation

Bien entendu, cette mission d’identification et de réajustement des programmes de formation servira également à moduler de façon pertinente les incitations à la création d’emploi par le truchement des dispositifs du microcrédit et de l’auto-entreprenariat destinés aux jeunes diplômés dans les domaines de l’agriculture, de l’artisanat, de l’agroalimentaire ou du numérique via les start-up. 

En tout cas, on ne peut espérer réhabiliter les valeurs du travail dans les unités de production ou de prestation de services, ni insérer l’économie nationale-en cherchent des alternatives crédibles à la rente en hydrocarbures-dans l’ensemble de l’économie mondiale, sans la consécration de la qualification et de la compétence comme valeurs cardinales dans l’appareil de production.

Dans cette perspective, les réformes devant toucher le domaine spécifique de la formation devront être articulées sur plusieurs volets : profils de formation, contenu des programmes, méthodes pédagogiques, matériel didactique, etc. 

Il serait, par exemple, inutile et contreproductif de former théoriquement des agents techniques ou des techniciens qui n’auraient pas touché, dans des laboratoires bien équipés, le matériel qu’ils seront appelés à manipuler par la suite dans les ateliers ou les usines. 

La politique adoptée au cours des cinq dernières années tente de remédier à ce genre de situation. En effet, parallèlement à l’augmentation du nombre de profils et de spécialités (près de 500) enseignés de façon à répondre aux besoins des entreprises, des dotations en équipements informatiques, électroniques, mécaniques, ont été consenties au profit des centres de formation. 

Reste à concentrer les efforts sur le contenu des programmes, les méthodes pédagogiques et le système d’évaluation de la formation. Ce sont là des défis qu’il importe de relever rapidement au vu des impératifs de redressement économique auxquels fait face notre pays.

A. N. M.

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