ire risque d’être perturbée : L’indisponibilité des infrastructures en cause
Avec des budgets totalisant plus de 127 milliards de dinars, tel qu’il ressort de la loi de Finances complémentaires 2022, les secteurs de l’éducation nationale (près de 827 milliards de dinars), de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique (plus de 400 milliards de dinars), s’apprêtent à faire face encore une fois, à une nouvelle année académique loin d’être sereine.
Par Mohamed Naïli
En effet, pour ce qui est de l’éducation nationale, après le Satef (Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation) et le Cnapest (Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire), c’est au tour du CLA (Conseil des lycées d’Algérie) d’exprimer ses préoccupations quant aux conditions dans lesquelles le secteur de l’éducation s’apprête à entamer la nouvelle année 2022-2023.
Outre la dégringolade du pouvoir d’achat, due à une inflation inédite, et la hausse spectaculaire des prix des fournitures scolaires, mettant une large partie des parents d’élèves à rude épreuve, les différents syndicats du secteur tirent la sonnette d’alarme notamment sur les retard qu’accusent les nouvelles infrastructures dont la réception a été prévue pour la rentrée de la n’année en cours mais qui demeurent encore inachevées, ce qui motive en partie, selon ces organisations syndicales, le flou sur l’annonce de la date de la reprise des cours dans les trois paliers de l’éducation nationale.
De plusieurs wilayas du pays en effet, des échos parviennent et font part de retards énormes dans l’achèvement des travaux dans de nouveaux établissements réalisés ou des structures déjà existantes et qui ont nécessité des travaux de réhabilitation et censées être livrées avant la rentrée de cette année mais qui demeurent encore à l’état de chantiers.
C’est le cas, par exemple, dans la wilaya de Tizi Ouzou où le Directeur de l’éducation qui, dans son exposé sur les préparatifs de la rentrée devant l’APW et le wali ce jeudi, a fait état de cinq nouvelles écoles primaires, trois CEM, neuf cantines scolaires et le renforcement d’établissements d’enseignement primaire déjà en activité avec 19 classes supplémentaires, mais ces projets connaissent des retards et ne peuvent être livrés à la date prévue. Même constat a été relevé par les représentants des syndicats du secteur que ce soit à Constantine, Oran ou dans certaines wilayas de sud du pays.
Devant cet état de fait, si les dates de reprise des personnels administratifs de l’éducation et des enseignants ont été fixées respectivement à hier 28 août pour les premiers et ce mercredi 31 août pour les seconds, les élèves et leurs parents, quant à eux, sont toujours dans le suspense, ne savant pas la date fixée pour la reprise du chemin de l’école.
Déficit en places pédagogiques
En outre, la question des recrutements pour le renforcement des personnels enseignants dans les trois paliers, elle non plus, n’est pas réglée. Face à une telle situation, le secrétaire général du Satef, Boualem Amoura, ne cache pas son inquiétude et affirme que «le ministère maintient le flou sur la rentrée scolaire, mais aussi autour de questions épineuses comme celle du recrutement d’encadreurs, et la disponibilité des infrastructures scolaires», et estime qu’«il y a plusieurs explications à cette situation, à commencer par le fait que le ministère ne soit pas encore prêt à organiser la prochaine rentrée. Ces infrastructures, dans leur majorité, sont toujours en chantier et ne peuvent être livrées avant le 20 septembre prochain, ce qui peut engendrer une surcharge des classes qu’il sera très difficile de gérer, notamment dans certaines wilayas comme Sétif, Béjaïa, Djelfa ou Alger-Est qui comptent des établissements du primaire avec 800 élèves, des CEM avec 1.500 élèves et des lycées avec plus de 1.600 élèves». Une rentrée qui, ajoute le SG du Satef, «risque d’être difficile en raison du retard dans la livraison des nouveaux établissements scolaires».
Le Cnapest, pour sa part, appelle le ministère de tutelle, par la voix de son porte-parole, Messaoud Boudiba, à en finir avec le flou qui entoure la rentrée de cette année et à fixer la date du 5 septembre prochain pour la reprise des cours, mais, vu les retards énumérés, le secteur semble loin d’être au rendez-vous à cette date. Même son de cloche au CLA qui, dans un communiqué rendu public hier, appelle le département de Belabed à ouvrir des concertations avec les représentants des travailleurs sur la situation qui prévaut au sein de l’institution éducative en cette veille de la rentrée.
Le secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, lui non plus, n’est pas à l’abri des retards dans la livraison des nouvelles infrastructures prévues pour cette année. Pour ne citer que l’exemple de l’Université Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou dont le recteur vient d’annoncer l’indisponibilité des nouvelles infrastructures prévues pour cette année qui sont toujours en cour de réalisation, dont 3.000 places pédagogiques supplémentaires, sur un total de 10.000, qui ne sont pas encore livrées, alors que l’université s’apprête à accueillir pas moins de 10.000 nouveaux étudiants alors qu’elle en compte plus de 60.000 dans les différents cursus.
M. N.