La production nationale de céréales en hausse de 11% : Un pas vers l’autosuffisance alimentaire

Moisson battage Alger

L’Algérie peut atteindre son autosuffisance alimentaire en développant davantage l’agriculture saharienne. Cette année, la production nationale des céréales devrait connaitre une augmentation de 11% par rapport à 2013, selon les prévisions du département américain de l’agriculture (USDA). Les premières récoltes déjà réalisées dans les wilayas du Sud sont prometteuses.

Par Akrem R.

D’ailleurs, certains spécialistes algériens parlent d’une production de plus de 40 millions de quintaux, soit, près de 50% des besoins nationaux. Cette augmentation est due à des conditions climatiques favorables et au soutien des pouvoirs publics.

Des mesures importantes ont été prises par le gouvernement, en effet, au profit des agriculteurs, notamment, en matière d’accompagnement et subvention des intrants (semences et engrais).

En effet, ces aides se sont chiffrées à près de 130 milliards de dinars, soit, près d’un milliard de dollars. Ceci montre l’engagement de l’Etat et du Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en particulier, à renforcer la sécurité alimentaire du pays, tout en réduisant la facture de l’importation de certains produits agricoles tels que les céréales, le lait, le sucre et les huiles.

Ces produits, en effet, continuent de peser lourdement sur la balance des paiements. Le professeur en agronomie, Brahim Mouhouche, les a qualifiés d’hémorragie de l’économie nationale, d’où, la nécessite d’accélérer les projets d’investissement dans ces cultures stratégiques afin de réduire la dépendance de notre pays aux marchés internationaux, dont les prix ne cessent d’augmenter ces dernières années.

Pour l’enseignant universitaire à l’Ecole supérieure nationale d’agronomie (ENSA), l’Algérie possède tous les moyens pour réduire au maximum ses importations en céréales, notamment.

Il suffit juste d’accorder une importance suffisante au respect des pratiques culturales (itinéraires techniques) qui peuvent, déjà, à elles seules, améliorer les rendements de manière significative.

La production des céréales peut être augmentée de 30%

Dans une déclaration à la radio nationale « Chaîne III», Brahim Mouhouche, a estimé, hier, que cet aspect peut nous permettre de gagner 50% de plus en matière de rendements, ajoutant que « si chaque année nous augmentons la production de 5 à 10%, au bout de vingt ans, on aura pratiquement doublé notre production et on pourra arrêter les importations des céréales».

«Nous disposons des moyens nécessaires pour réaliser notre sécurité alimentaire. Avec l’association de la recherche scientifique, on peut atteindre plus de 30% d’augmentations en production. Nous devons investir dans l’agriculture saharienne», a-t-il souligné.

Dans sa feuille de route, le gouvernement prévoit l’augmentation des superficies agricoles dans le Sud à 500 000 hectares. Des moyens importants ont été mobilisés à cet effet, tout en facilitant l’acte d’investir dans ces régions en mesure de répondre aux besoins nationaux et de contribuer même à la sécurité alimentaire des pays voisins.

En parallèle, un vaste programme est également en place pour l’augmentation des superficies irriguées au niveau des régions du Nord et à l’Ouest du pays où les précipitations se font rares ces dernières années.

Par ailleurs, les investissements dans le cadre de l’agriculture saharienne doivent être réalisés dans les régions du Sud ouest et Centre sud de l’Algérie où l’eau n’est pas chaude et moins salée, comparé aux zones de l’Est Sud, a affirmé l’agronome, en notant qu’en dépit de notre situation géographique conférant à notre pays un climat aride, «nous disposons, en revanche, de l’une des réserves d’eau souterraine des plus importantes dans le monde. Nous devons les exploiter d’une manière intelligente dans le domaine agricole afin de faire face au phénomène de la sécheresse. Nous devons ainsi tirer profit des créneaux et spécificités de chaque région avec l’approbation des technologies nouvelles», dira-t-il.

Investir dans l’industrie de transformation

Le professeur Mouhouche a indiqué, par ailleurs, que l’Algérie produit annuellement 140 millions de tonnes de produits agricoles commentant que «ce n’est pas les 10 millions tonnes de céréales qui vont nous faire peur ».

«Avec l’aide et l’appui nécessaires aux agriculteurs, on pourra augmenter facilement nos rendements et parvenir à la réalisation d’une autosuffisance alimentaire. Nous devons gérer intelligemment les intrants et apprendre à produire économiquement », affirme Pr. Mouhouche, appelant à investir dans l’économie d’eau qui reste une source précieuse que nous ne pouvons pas acquérir avec de l’argent.

«On peut acheter tous les intrants sur les marchés mondiaux, mais on ne peut pas acheter de l’eau. Par conséquent, recommande-t-il, il faut bien rationaliser l’utilisation de l’eau, en généralisant les nouvelles techniques», précise l’intervenant, en mettant en avant les investissements colossaux consentis par l’Algérie dans l’hydraulique. De nombreuses stations de dessalement ont été réalisées, permettant de couvrir entre 27 à 30% des besoins nationaux.

Par ailleurs, le chercheur universitaire a estimé nécessaire d’investir dans l’industrie de transformation (agroalimentaire) pour la préservation des droits des agriculteurs, en leurs évitant des pertes de productions.

A. R.

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