La presse algérienne face aux difficultés financières : Comment surmonter la crise ?

La presse algérienne traverse, depuis quelques années, une crise financière sans précédent, laquelle s’est vue aggravée par la crise sanitaire de 2020, induite par la propagation de la Covid-19.

Cette situation, liée à des conditions peu favorables menacent son existence et sa diversité. Pour les analystes, la presse nationale n’a d’autres solutions que de diversifier ses sources de financement et ses supports de diffusion, tout en veillant à se moderniser pour s’adapter aux besoins et aux attentes des citoyens en matière d’information.

La «crise financière» qui frappe le secteur de la presse, est principalement liée à la baisse des recettes publicitaires, à la concurrence des médias étrangers et à la mauvaise gestion des entreprises de presse.

Ce dernier point demeure une conséquence directe de l’absence de contrôle et de régulation qui touche le secteur dans sa globalité. En effet, plusieurs médias sont endettés, déficitaires ou en carrément en faillite.

L’Etat qui demeure le grand «bailleur de fonds», non seulement à travers la publicité publique, mais aussi à travers la subvention du papier, ne cesse d’encaisser des coûts, notamment à travers le non-recouvrement des créances fiscales, parafiscales ou encore celles de l’assurance sociale, détenues par plusieurs entreprises de presse. 

Les journalistes quant à eux, sont confrontés à des conditions de travail précaires, à des salaires bas et à des retards de paiement qui dépasse parfois les six mois dans certains organes.

La qualité de l’information s’en ressent, et le lectorat se détourne de plus en plus des médias traditionnels au profit des réseaux sociaux. Cette situation pose bien la problématique de la viabilité du secteur et exige des mesures urgentes pour y remédier, faute de quoi ce sera l’Algérie qui se retrouvera orpheline d’une presse crédible, sérieuse et responsable en mesure de défendre son image à travers le monde.

Réinventer la presse algérienne

Pour sortir de cette crise, la presse algérienne doit se réinventer et se moderniser, en diversifiant ses sources de financement et ses supports de diffusion, et en s’adaptant aux besoins et aux attentes des citoyens.

Elle doit ainsi chercher à attirer de nouveaux annonceurs, à fidéliser ses abonnés, à développer des partenariats, à solliciter des mécènes, à créer des fondations, à recourir au crowdfunding.

Elle doit également investir dans les nouvelles technologies, en créant des plateformes numériques, en développant des formats innovants, en proposant des contenus interactifs, en renforçant sa proximité avec le public.

Le soutien de l’Etat étant déjà acquis, puisque le Président Tebboune, lors de sa dernière sortie a annoncé des mesures avantageuses qui tracent la voie pour un avenir prometteur de la presse nationale. Des mesures que les journalistes et les professionnels de la presse ont apprécié, estimant qu’elles vont donner un nouvel élan à la profession et à la presse nationale.

Enfin, il sera utile de noter, qu’en dépit de toutes les difficultés, la presse algérienne dispose de nombreux atouts pour relever ces défis. Elle a une longue histoire, une grande diversité, une forte créativité, une riche expérience, une large audience, et une haute responsabilité.

Elle a su, dans le passé, produire de l’information de qualité, dénoncer les dérives, donner la parole aux citoyens, soutenir les efforts de développement de l’Etat, et promouvoir les valeurs de la République, de la démocratie et des droits de l’homme.

Sur le plan humain, la presse nationale compte des compétences reconnues de par le monde, et un potentiel énorme dans ses jeunes qui ne manqueront pas de participer activement à élever la voix de l’Algérie et de lui redonner ses lettres de noblesse, dans cette «Algérie nouvelle» qui veut se débarrasser des turpitudes du passé.

L. K.

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