La PCH compte acquérir 31 médicaments innovants anti-cancer:  1400 milliards de centimes mobilisés

Un budget important sera consacré à l’approvisionnement des hôpitaux en traitements nécessaires à la prise en charge des cancéreux. Selon le Directeur général de la Pharmacie Centrale des Hôpitaux (PCH), Samir Ferhat, 1400 milliards de centimes seront consacrés pour l’acquisition de 31 médicaments innovants.

Par Akrem R

Lors de la présentation d’un exposé devant la Commission de la santé, des affaires sociales et de la formation professionnelle à l’APN, l’intervenant a précisé que l’introduction de ce genre de médicaments innovants est une première en Algérie. Ce qui garantira une meilleure prise en charge des malades cancéreux, dont le nombre ne cesse d’augmenter. 

Selon les statistiques officielles, l’Algérie enregistre annuellement  près de 50.000 nouveaux cas de cancer tous types confondus. Une situation qui oblige les pouvoirs publics à mettre en place des stratégies et politiques, dont notamment le recours à des traitements innovants et à nouer des partenariats pour la production de certains médicaments en local. 

D’ailleurs, des unités de production de médicaments anti-cancer entreront prochainement en production, ce qui permettra d’alléger la facture d’importation de ce type de médicaments, avait déclaré le ministre de l’industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun. Le DG de la PCH a relevé que 31 conventions ont été signées avec des fournisseurs pour avoir ces médicaments au niveau des hôpitaux algériens. Il a indiqué également que 8 médicaments anti-cancer sont en rupture mais seront remplacés par des traitements innovants. Dans le même registre, l’intervenant  a noté que la PCH dispose de 543 produits et médicaments, dont 129 sont en rupture sur le marché. Toutefois, il a rassuré que certains de ces médicaments ne sont pas essentiels alors que d’autres ne sont pas demandés par les hôpitaux et infrastructures de santé. Donc, dira-t-il, ces ruptures n’ont pas d’impact sur l’approvisionnement du marché. D’ailleurs, le taux de disponibilité des médicaments avoisine les 90% et ceux en rupture ne représentent que 9%. C’est un taux minime et qui n’influe pas sur la prise en charge des malades, souligne-t-il.

Les raisons des pénuries 

Le responsable a expliqué, en outre, les pénuries de certains médicaments par plusieurs obstacles et raisons hors de la volonté de la PCH. « Le manque de disponibilité des médicaments est dû au retard dans l’envoi des devis par certains services hospitaliers. Certains services s’appuient sur d’anciens chiffres incorrects. A cela, s’ajoute le non-respect par les fournisseurs des délais d’approvisionnement en médicaments, ce qui a obligé la pharmacie centrale à imposer des amendes financières à toutes les sociétés contrevenantes», détaille-t-il.

Il y a également des retards dans le dédouanement des médicaments importés et l’augmentation des prix de la part de certains fournisseurs qui sont à l’origine de la rupture de certains produits sur le marché national. Le même intervenant a énuméré des retards dans l’octroi des licences et certificats d’importation, l’incapacité de certains fournisseurs à fournir le produit dans les délais et des problèmes liés à la livraison et la distribution. Sans compter le déblocage tardif des quotas par l’Agence nationale du produit pharmaceutique ou l’Agence nationale du sang, ajoute-t-il.

Concernant la situation du stock en médicaments, le même responsable a rassuré sur la disponibilité des médicaments et le fait que la PCH détient un stock pour une durée de 6 mois. « La PCH fournit les hôpitaux et les cliniques privés en médicaments et traitements hospitaliers d’une manière régulière. Elle possède également un stock de sécurité (crises et urgences) pour une durée de plus de 6 mois», indique-t-il, en soulignant que la valeur de ce stock est estimée à 100 milliards de DA. 

Quant aux achats de la PCH par type de médicament, la PCH «a acheté des médicaments anti-cancer pour une somme de 44 milliards de dinars jusqu’au 21 septembre 2023, et 29 milliards de dinars pour le traitement des hémopathies, sachant que ces deux types de spécialités de la médecine représentent un taux de 66% du total des prévisions d’achats».

140 milliards de DA de créances impayées 

S’agissant de la situation de la trésorerie de la Pharmacie centrale, le même responsable a affirmé que les créances impayées des hôpitaux auprès de la PCH avoisinent les 140 milliards de DA. Il a précisé devant les députés membres de la Commission de la santé, que les dettes étaient de l’ordre de 280 milliards de DA, avant que l’Etat intervienne par le paiement de 150 milliards de DA. Quant aux dépenses de la PCH en 2023, Samir Ferhat a fait savoir que la valeur des achats de médicaments à usage hospitalier a dépassé les 171 milliards de DA. L’approvisionnement se fait auprès de 259 fournisseurs étrangers avec 1760 produits importés et auprès de 172 fournisseurs locaux seulement, et ce, en dépit du soutien de l’Etat aux produits et médicaments de la production locale.  Il est à noter que le budget alloué par le Trésor public à la PCH s’élève à près d’un milliard et 200 millions d’euros par an, avec l’entière disposition des pouvoirs publics de le relever en cas d’augmentation des prix des médicaments sur le marché mondial. 

A. R.

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