Le gouvernement poursuit ses efforts pour l’amélioration du pouvoir d’achat des travailleurs. Depuis son arrivé au Palais d’El-Mouradia, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune s’est engagé à revaloriser la grille des salaires, en passant par l’augmentation du SNMG à 20 000 DA, la suppression de l’IRG pour les salaires inférieurs à 30 000 DA et, maintenant, la révision de la grille du nouveau point indiciaire.
Par Akrem R
En effet, le décret portant nouveau point indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires, vient d’être publié au dernier Journal Officiel, datant du 6 avril courant.
Il s’agit du « décret présidentiel n° 22-138 du 28 Chaâbane 1443 correspondant au 31 mars 2022 modifiant le décret présidentiel n° 07-304 du 17 Ramadhan 1428, correspondant au 29 septembre 2007, fixant la grille indiciaire des traitements et le régime de rémunération des fonctionnaires », lit-on sur le texte du JO. Selon la nouvelle grille indiciaire des salaires, la catégorie 1 du groupe D, c’est-à-dire, le plus bas salaire, passera de 200 points à 250, c’est-à-dire que le salaire de base sera augmenté du quart de sa valeur.
En valeur absolue, ce salaire de base, qui était, jusqu’à aujourd’hui, de 200 x 45 DA = 9000 DA, auquel viendront se greffer les échelons, les primes et indemnités, passera à 250 x 45 = 11 250 DA, soit un gain de 2250 pour le salaire de base. La valeur de chaque échelon est aussi définie dans cette grille et a connu, elle aussi, une hausse dans le nombre de points indiciaires. Si nous restons dans le même salaire le plus bas, le salarié qui était à l’échelon 4 bénéficiera d’une augmentation substantielle puisqu’il passera (l’échelon) de 40 points supplémentaires à 50 (une augmentation de 10 points, soit une valeur de 450 DA) et verra, de ce fait, son salaire passer de 10800 DA à 13500 DA, sans compter les répercussions sur les primes et indemnités, calculées sur le salaire de base (pourcentage).
Donc, le plus bas salaire devrait bénéficier d’une augmentation mensuelle d’au moins 2700 DA, uniquement pour le salaire de base et l’échelon (4ème échelon). Les autres catégories bénéficierons du même nombre de points supplémentaires (50), mais la différence se retrouvera dans les échelons et, surtout, dans le calcul des primes et indemnités qui contribueront à l’augmentation du salaire net et donc, du pouvoir d’achat des fonctionnaires.
Bénéfique pour les cadres et haut cadre de l’Etat
Grâce à ces augmentations du nombre de points indiciaires constituant le salaire de base, les fonctionnaires devraient voir leurs salaires augmenter de manière substantielle, mais avec des marges «maigres». Les fonctionnaires nommés par décret (cadre et haut cadre de l’Etat) en seront bénéficiaires avec plus 15 000 DA en plus. «Certes le gouvernement a choisi d’instaurer la justice, en octroyant un même nombre de points supplémentaires pour tous les fonctionnaires, mais les catégories à faible revenu seront comme les corps communs et les ouvriers professionnels moins lotis que d’autres.
Au contraire, cette maigre hausse de 3200 DA sera impactée et absorbée par l’IRG. «C’est injuste d’accorder le même nombre de point, alors que nous ne bénéficions pas du même régime d’indemnité », a déploré Gada Fellah, membre du syndicat Syndicat National des Corps Communs et Ouvriers Professionnels de l’Education Nationale (SNCCOPEN). Il aurait été souhaitable que cette révision de la grille du nouveau point indiciaire soit indexée. En clair, l’augmentation devrait se faire selon la catégorie et le salaire du fonctionnaire, comme cela fait pour les retraités.
« Nous demandons à ce que ce ‘’couac’’ soit rectifié par l’élaboration d’un système indemnitaire spécifique pour les catégories à revenu faible», formule-t-il. Pour sa part, le syndicat national autonome des fonctionnaires de l’enseignement supérieur a affiché son mécontentement quant à cette révision dans la grille du point indiciaire, en la qualifiant de «décevante» et loin des aspirations des fonctionnaires. Dans un communiqué, le syndicat a estimé que cette révision aura un impacte négatif sur les couches vulnérables.
À cet effet, « nous demandons au président de la République de revoir cette décision afin de préserver le pouvoir d’achat des fonctionnaires et surtout les faibles revenus». De l’avis de l’économiste, Ishak Kherchi, cette augmentation n’est pas suffisante et la hausse généralisée des prix ne peut être rattrapée par ce niveau de révision du point indiciaire des traitements des fonctionnaires. « Il faut réviser le point indiciaire fixé actuellement à 45 DA. Seul son augmentation permettra d’arriver à un équilibre», dira-t-il. A.R.