Avec plus de 250.000 tonnes de minerai de fer extraites en une année : La mine de Gara Djebilet confirme son potentiel 

Plus de 250.000 tonnes de minerai de fer ont été extraites de la mine de Gara Djebilet (wilaya de Tindouf) entre 2022 et 2023. Des unités de transformations et de traitement du fer brut seront créées autour du mégaprojet de Gara Djebilet (Tindouf). La première unité pour un traitement primaire du minerai entrera en service en 2024, avec une capacité de 4 millions de tonnes/an.  Une deuxième unité sera également réalisée à Bechar et entrera en service fin 2025, d’une capacité de 1 à 1,3 million de tonnes/an pour la production du concentré du fer.  

Par Akrem R.

C’est ce qu’a annoncé, hier, mardi, le directeur général adjoint de la Société nationale du fer et de l’acier (FERAAL SPA), Belhadj Reda. Il a précisé que cette démarche vise à la création de valeur ajoutée dans l’exploitation de cette importante mine pour la diversification de l’économie nationale.

Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors d’une visite d’inspection à la wilaya de Tindouf et de ce projet, a mis l’accent sur la nécessité d’investir dans la transformation et d’éviter l’exportation de nos richesses à l’état brut. 

Création d’une société mixte algéro-turque en 2024

Le même responsable a affirmé que d’autres unités seront réalisées prochainement, en annonçant le lancement des travaux pour la construction d’une usine pour la production de minerai de fer pré-réduit , avec un partenaire chinois.

Son entrée en production étant prévue pour 2026, cette unité de transformation produira des produits semi finis, dont une partie sera destinée au marché local et l’exportation d’autres quantités vers la Chine.

Il a annoncé également la création d’une société mixte algéro-turque début 2024 pour la réalisation d’une unité de production du concentré du fer destiné au marché local et, ainsi, répondre, principalement, aux besoins du complexe sidérurgique Tosyali à Oran.

Pour l’intervenant, il est plus que nécessaire d’investir dans la transformation pour répondre à la demande du marché local et l’exportation des excédents vers les marchés mondiaux.

En effet, l’entrée en exploitation de ce mégaprojet aura des retombées positives sur le développement local de cette région. Ce projet structurant qui sera réalisé en plusieurs phases va générer quelque 25 000 emplois directs durant cette première phase et pas moins de 125 000 emplois indirects, révèle le DG par adjoint de FERAAL.

Il a fait savoir également, qu’un tissu de PME dans les services, restauration, maintenance et autres, sera créé dans cette région qui devrait abriter une ville minière de 5 000 logements.

Ainsi, ajoute le même responsable, Gara Djebilet boostera le secteur minier, en promouvant de nouveaux projets dans la valorisation des ressources minières.

Défi de réduction de la teneur du phosphore dans le fer 

La concrétisation de ce projet structurant nécessitera la réalisation de plusieurs projets, notamment le chemin de fer pour améliorer sa rentabilité et l’augmentation de la compétitivité du fer algérien sur le marché international. En effet, toutes les conditions sont réunies pour une exploitation économique (extraction et transport du minerai).

Avec le lancement du projet de la réalisation d’une ligne ferroviaire de près de 900 km reliant Tindouf- Bechar et Oran, le problème du transport sera résolu dès 2026.

Lors du dernier Conseil des ministres, le président a ordonné l’accélération de la cadence de réalisation de la ligne ferroviaire minière, Bechar-Tindouf-Gara Djebilet. Il a exigé la réalisation de plus de 2 km/jour pour la livraison du projet dans les délais fixés.

Il ne reste donc  que de relever le défi de réduire le taux du phosphore dans le fer. Des études sont en cours avec le partenaire chinois pour réduire ce taux, indique-t-il, en relevant que des quantités de fer seront importées pour le traitement du minerai de Gara Djebilet.

« L’exploitation de la mine est verticale et ne nécessitera pas beaucoup d’énergie pour l’extraction du brut, dont un traitement particulier est obligatoire pour réduire sa teneur en phosphore estimée à 0,8%. Un taux estimé élevé par les producteurs de l’acier».

Production de 4 millions de tonnes en 2026

Concernant les résultats primaires obtenus dans l’exploitation de cette mine, le DG adjoint de FERAAL a annoncé l’extraction déjà de 250 000 tonnes de minerai. Des quantités qui confirment les études technoéconomiques du projet. En effet, il est prévu la production de 50 millions de tonnes/an en 2040 à plein régime.

« Nous allons commencer la production dans une première étape avec les premières unités en 2026 avec une capacité de production de 4 millions de tonnes /an, avant de passer à la vitesse supérieure (production à plein régime) durant la période de 2033 à 2040 », détaille-t-il.

Actuellement, la production nationale en fer brut n’excède pas les 2 millions de tonnes/an, assurée par les deux mines de Djebel Onket et d’El Ouenza .

En 2013, la production nationale en acier est passée de 1 million de tonne/an, à 6 millions de tonnes en 2023, après l’entrée en production du complexe algéro-qatari à Jijel et celui des Turcs à Oran. 

« Nous devons atteindre une production de 12 millions de tonnes en 2026, soit près de 20 millions de tonnes de matière première. Elle sera assurée principalement par le gisement de gara Djebilet», conclut-il.

L’Algérie ambitionne, ainsi, de faire de la mine de Gara Djebilet un véritable pôle sidérurgique et économique du pays. Toute une stratégie a été tracée pour une exploitation économique de ce mégaprojet pour la relance de l’économie nationale, la création de postes d’emplois et la réduction de la facture des importations en minerai de fer, estimée en 2022 à 1,2 milliards de dollars et qui devrait s’accroitre à 2 milliards en 2026, et ainsi, aller conquérir des parts sur le marché mondial de l’acier.

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