Par Lyazid Khaber
«L’utilitarisme était la philosophie de l’épargne : il perd tout sens quand l’épargne est compromise par l’inflation et les menaces de banqueroute.»
Jean-Paul Sartre.
Difficile de deviner ce qui attend les maigres bourses. Après plusieurs mois de crise sanitaire ponctuée par des pertes d’emplois et une dégradation du pouvoir d’achat du simple citoyen, l’on annonce à peine un retour aux mesures de confinement qui peuvent être induites par l’arrivée dans le pays du mutant anglais de la Covid-19. La mercuriale, en l’absence de régulation d’un marché livré aux spéculateurs les plus invétérés, subit les feux de la Géhenne, et ce ne sont pas les chiffres de l’Office national des statistiques (ONS) qui diront le contraire. Avec des recettes par foyer en régression, pour cause de pertes d’emplois ou de réductions des salaires, décidées par certaines entreprises, l’Algérien est réduite à vivre avec le minimum. La demande s’est vu régresser à son tour, et c’est aussi le dinar national qui se voit perdre encore de sa valeur, déjà en dégringolade depuis un bon bout de temps. Avec un taux d’inflation moyen annuel en Algérie qui a atteint 2,6% à fin janvier dernier, selon les chiffres de l’ONS, il n’y a, malheureusement, aucun indice qui puisse promettre un rétablissement de la situation. Pis encore, si les produits importés sont soumis aux prix internationaux, et de là, l’augmentation de leurs prix à la consommation, impactés tant par le renchérissement au niveau mondiale, que par la chute de la valeur du dinar, il se trouve que même les produits locaux n’échappent pas à la règle. En effet, les prix des biens alimentaires ont affiché une augmentation de 1,0%, selon l’ONS. Cette variation a été induite, aussi bien par l’évolution des produits agricoles frais que par celle des produits alimentaires industriels. On enregistre des hausses variables pour tous les produits de consommation, pour avoir au final, des hausses de prix de l’ordre de +0,9% pour les viandes rouges, +6,7% pour les légumes et +8,5% pour les poissons. Les prix des produits alimentaires industriels ont connu également une hausse de 0,8%, tout comme les produits manufacturés qui ont, eux aussi, augmenté de +0,3% et les servicesà+0,1%. Ceci dit, la situation est loin d’être prometteuse pour la ménagère, laquelle devra s’armer tant de patience que d’ingéniosité pour pouvoir gérer ses fins de mois. Les pouvoirs publics doivent agir, sans délai pour stopper l’évolution de cette inflation, car si elle ne semble –à première vue- menacer que les petites bourses, il est à se rappeler que sa persistance menacerait le front social. A bon entendeur…
L. K.