«Pour le virus, nous ne formons qu’un seul groupe. Pour le vaincre, nous devons agir comme une seule communauté.»
Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus
Directeur général de l’OMS
Par Lyazid Khaber
A peine le SARS-CoV-2, communément appelé COVID-19 est apparu en Chine, fin 2019, les scientifiques du monde entier se sont mis au travail. Les mois qui ont suivi, et qui ont vu que le virus est loin d’être circonscrit dans la ville chinoise de Wuhan, ont mis les scientifiques du monde entier sur la ligne de combat, où chacun de son côté, s’affaire à développer tant l’antidote que le vaccin qui serait en mesure de lutter contre la propagation qui s’annonçait déjà envahissante. Les médias se sont emparés de l’affaire, et les grosses manipulations de l’opinion publique internationale se sont mises en place. Un flou total a été imposé au détriment du bon sens qu’impose, logiquement, de telles situations qu’on pourrait facilement assimiler à un véritable état de guerre. Les décomptes macabres noircissaient la longueur des colonnes de la presse mondiale et ornaient hideusement les flashs infos de toutes les télévisions. L’on se rappelle bien les envolées lyriques du marseillais Didier Raoult, mais également de toute la littérature qui, de contradiction en contradiction, annonçait l’apocalypse. Conséquence : peur généralisée, prise de mesures draconiennes de la part de gouvernements pris de courts et n’ayant pas vu venir la catastrophe. L’onde de choc a été amplifiée, soit par incapacité d’y voir mieux, ou par envie d’en tirer profit, comme cela a été le cas notamment en France et dans certains autres pays qui vivaient déjà au rythme de soubresauts internes. Mais, ce qu’il y a lieu de retenir dans toute cette histoire abracadabrante qui n’a pas encore révélé tous ses secrets (pas loin que cette semaine, des scientifiques demandent à la Chine de publier des données manquantes, afin d’éclaircir un faisceau d’indices troublants faisant croire à une fuite de laboratoire), est le rôle joué par les lobbies. Oui, ce sont les géants de l’industrie pharmaceutique qui mènent la danse depuis le début. En effet, et tout en escamotant toute démarche allant dans le sens de trouver un antidote, menant même une guerre médiatique féroce contre tout protocole qui serait efficace pour guérir, le cap a été mis sur le développement de vaccins. Les gouvernements pris au piège de cet embrouillamini, se sont lancés dans une course incommensurable pour l’approvisionnement. C’est ainsi que le spectre repoussant du nationalisme vaccinal entre en scène, avec ses conséquences désastreuses pour les pays pauvres et, in fine, pour le monde entier. Cette situation se verra par la suite, aggravée par l’apparition de nouveaux variants (anglais, nigérian ou encore indien), et c’est à ce moment que l’on se rend compte que l’absence de morale dans la démarche tant des pays puissants que des géants du pharmaceutique, remettant en cause l’argument humanitaire qui plaide en faveur de l’accès équitable à la vaccination, est à l’origine de cette aggravation. A l’heure qu’il est, et nonobstant les images apocalyptiques qui nous parviennent d’Inde, nous avons toutes les raisons de croire que les populations des pays pauvres ne devraient pas être vaccinées avant 2024. Ce qui constituera un foyer pandémique renouvelable, qui ne manquera pas de plomber la société humaine et l’économie mondiale pour quelques années encore. Pour cette raison, la communauté internationale doit agir contre cette situation, loin des prismes de souveraineté et des nationalismes puérils et préjudiciables, et agir pour l’humain.
L. K.