LES TROIS BLANCS : LES POISONS DE L’EXTINCTION HUMAINE
Quels sont les blancs dont il s’agit ? Des spécialistes et experts en nutrition parlent des trois produits à éviter (sel, sucre, gras), mais en vérité ce sont tous les blancs qui sont à consommer avec modération : ces aliments sont nécessaires au corps humain, tout est question de mesure et de pondération.
Toutefois, compte tenu de leurs effets néfastes et de leur impact sur la santé, notre analyse portera, particulièrement, sur les trois blancs les plus usités que sont le sel, le sucre et le gras.
Le sel
Le sel n’est pas nuisible à la santé, pour autant qu’il soit consommé modérément. Cependant, les personnes sensibles à une consommation immodérée peuvent développer des symptômes préjudiciables au bien être mental et social.
Afin de prévenir les maladies cardio vasculaires, les recommandations de l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé) sont de mois de 5 grammes par jour, alors que la consommation de sel dans beaucoup de pays est supérieure à ce taux (8 à 18 gr en moyenne). Ce qui est contraire aux orientations de l’Institution Onusienne.
Bien que le sel soit essentiel à l’organisme humain (il est majeur à de nombreuses fonctions de l’organisme et une déficience en iode peut être source d’anomalies dans le fonctionnement des cellules et des influx nerveux), une consommation excessive représente un risque physiologique avéré (dysfonction rénale, hypertension, enflures, rétention d’eau, complications cardio et cérébro-vasculaires, …).
Il y a lieu, enfin, de se méfier du sel industriel, obtenu par raffinage et contenant des additifs parfois toxiques et préparés chimiquement. Il faut lui préférer le sel naturel et non raffiné. Le sel, sans ajout et sans transformation, obtenu par évaporation de l’eau de mer, constitue un allié plus sûr, oserons-nous dire, pour ses qualités nutritionnelles et sa richesse naturelle.
Le sel peut être à la fois notre meilleur ennemi et notre pire ami, pourrait-on dire : il faut savoir placer le curseur à l’endroit approprié.
Le sucre
Il est crucial de s’éloigner des produits sucrés à fort index glycémique, car ils sont la cause de nombreux soucis de santé : viennoiseries, sodas, gâteaux et bonbons sont à ingérer avec beaucoup de précaution. Outre qu’il fait le lit de certains cancers (pancréas, côlon, estomac), accentue les maladies cardiovasculaires et l’hypertension, le sucre raffiné favorise le diabète et est responsable du taux élevé de triglycérides et de cholestérol. Il est à l’origine de moult désagréments physiques et physiologiques.
Les consommateurs ont une idée incomplète sur la quantité du sucre dans nos aliments. On pense souvent que sa présence se situe dans les produits courants de consommation (friandises, pâtisserie et autre chocolat). Malheureusement le sucre se manifeste, également, dans tous les produits industriels transformés, jusque là insoupçonnés (céréales, sauces, boissons gazeuses et énergisantes, boites de conserve, soupes instantanées, repas surgelés, …).
Le gras
Le gras, bien qu’il s’affirme dans notre nourriture, pourrait provoquer des dépôts dans les artères et partant nuire à la bonne circulation du sang. Pour autant, il existe le bon et le mauvais gras. Dans la première série, on trouve l’huile d’olive, les fruits à coque (amandes, noix, noisettes, …) et les poissons gras (saumon, sardine, thon, …). Dans la deuxième catégorie, on trouve tous les aliments qui contiennent des gras saturés : viande grasse (le gigot de mouton, l’oie, la poitrine d’agneau, …) , viande transformée (celle qui a été fumée, séchée, salée ou badigeonnée d’ajouts conservateurs, pour en préserver l’aspect, le goût ou la couleur), aliments frits, crème glacée et plus généralement tous les produits riches en matière grasse (beurre, fromage, charcuterie, …).
Au total, la conjugaison des trois blancs que sont le sodium, le sucre et le gras est source de maladies, parfois graves, et constitue une véritable bombe calorique. La méfiance à l’égard de ces trois blancs est aussi valable pour tous les produits industriels dont la blancheur attire les cellules sensorielles du consommateur (pâtes, riz, lait, fromage). Au même titre que les opioïdes (héroïne, morphine, …), le sucre crée la dépendance, entraine une envie de consommer, excite les neurones, agit sur le cerveau qui active l’hormone du bien être, de la joie et du plaisir. Peu onéreux et attractifs, ces produits sont préparés à partir d’ingrédients et de compléments alimentaires (agents émulsifiants, stabilisants, épaississants ou gélifiants) qui permettent d’en améliorer l’aspect ou la fraicheur et d’en conférer une texture particulière.
D’après l’OMS, environ 80% de l’alimentation à forte teneur en sodium provient des aliments transformés achetés en grande surface (plats cuisinés, pizzas, quiches, chips, biscuits salés, produits de grignotage, …). Précisément, selon le CRIOC, un centre de recherche et d’information des consommateurs « le grignotage cache souvent une répartition inadéquate de la prise d’aliments sur la journée (absence de petit déjeuner, repas peu équilibrés, peu consistants et trop vite pris, …) ». N’y a-t-il pas là toute une éducation nutritionnelle à prendre en main, pour permettre de modifier nos habitudes diététiques et d’anticiper les risques sanitaires ? Ne faudrait-il pas orienter notre alimentation vers les produits peu ou pas transformés ? C’est-à-dire ceux qui ne passent pas par des étapes de traitement et qui ne subissent pas de modifications chimiques, ceux qui n’ont subi aucune altération ou transformation et qui existent dans la nature à l’état brut (légumes, fruits, œufs, poissons, …).
Dès lors, des produits de substitution sont nécessaires à une alimentation saine et pérenne. Par exemple, les produits raffinés seront remplacés par ceux sui subissent une très faible transformation et qui se rapprochent d’une alimentation naturelle et sans décomposition (riz brun plus nutritif à la place du riz blanc raffiné et dépourvu de fibres, de vitamines et de minéraux ; pain complet fait à partir de grains entiers contenant protéines, minéraux et antioxydants au lieu du pain blanc qui contient sucre et sel et qui est fait à partir de farines blanches raffinées, à indice glycémique élevé, sans nutriment et sans valeur nutritive).
Par conséquent, ne faut-il pas réfléchir à un nouveau paradigme alimentaire ? Aux traditions de nos aïeux et à notre culture culinaire ancestrale ?
Jared Diamond, dans son livre, « le monde jusqu’à hier (2012) », décrit assez bien les populations de Papouasie-Nouvelle Guinée et les modes de vie traditionnels. Parmi les nombreuses choses qui l’impressionnèrent, remarquait-il « il y avait leur condition physique : minces, musclés et actifs physiquement, ils ressemblaient tous à de sveltes culturistes occidentaux », (…). Faut-il y voir un lien avec un régime alimentaire pauvre en matière grasse, sel et sucre ? La question mérite d’être posée. Les prédateurs de la malbouffe, ceux qui s’affranchissent de l’éthique et des règles de bienséance, ne sont-il pas responsables de cette situation ? Sont-ils à ce point, aveuglés par la cupidité, l’avidité et la rapacité ? Forts de ce constat, ne peut-on dire que la fourmi avec ses 250.000 cellules est plus intelligente que les barons de l’industrie agroalimentaire avec leurs 8 milliards de neurones ? Dans ce duel infernal, qui est le plus utile des deux, à l’humanité et à la préservation de la nature (la fourmi ou l’homme)? La question n’est pas anodine, car des scientifiques viennent de découvrir que la fourmi est capable, grâce à son odorat, de repérer l’empreinte olfactive de certaines tumeurs et d’identifier des cellules humaines cancéreuses (revue science). Eh oui ! Pendant que l’une (la fourmi) détecte le cancer, l’autre (l’homme) l’inocule (nourriture transformée et bourrée de produits chimiques cancérigènes).
Dans quel monde vivons-nous ? Le modèle alimentaire, riche en calories, des pays avancés n’est pas souhaitable (agriculture avec pesticides, aliments transformés et additifs synthétiques). Nous sommes submergés par de faux aliments à valeur calorique vide et aux conséquences humaines élevées.
Il est temps d’inventer un autre modèle durable, respectueux de l’environnement et de l’avenir de l’homme. Alors, faisons en sorte de ne pas déranger la nature, plus que cela : la vengeance ne se nourrit pas toujours de patience, prenons en conscience.
L. H.
(*)Docteur en droit