Jusqu’à 80% d’exonération fiscale dans le dessalement de l’eau de mer : Des mesures incitatives aux investisseurs

L’Algérie veut accélérer la cadence de la concrétisation du programme spécial de réalisation de stations de dessalement d’eau de mer. Une annonce importante a été faire, hier mercredi, par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune lors d’une de visite de terrain à Boumerdes, Alger et Tipasa.

Par Akrem R.

Les entreprises activant dans ce domaine, de dessalement de l’eau de mer, bénéficieront d’une exonération fiscale à hauteur de 80%. Cette mesure sera introduite dans la loi de finances de 2024, indique le chef de l’Etat dans une déclaration à la presse. En effet, à travers cette mesure courageuse et incitative, le président Tebboune veut la concrétisation de cet ambitieux programme dans les meilleurs délais en vue de la sécurisation du pays en matière de ressource en eau.

La sévère sécheresse, à laquelle fait face le pays, a impacté négativement  la disponibilité des eaux de surface, notamment. Les 80 barrages en service à travers le pays, réalisés à coûts de milliards de DA, ne sont remplis qu’à 32% (moyenne nationale), alors que certains d’entre eux sont quasiment vides, notamment, à l’Ouest du pays, où les précipitations se font rares. Par conséquent, la recherche d’une nouvelle alternative aux eaux de surface s’avère plus que nécessaire. C’est dans cette optique, que le chef de l’Etat a ordonné la généralisation des stations de dessalement de l’eau de mer, en dotant les 14 wilayas côtières de ce genre de stations.

Ce mercredi,  jour de célébration du 61ème anniversaire de l’Indépendance et Fête de la jeunesse, le président de la République a inspecté plusieurs projets de grands équipements à Alger, Tipaza et Boumerdes, où il a procédé également à la pose de la première pierre pour la réalisation d’une station à Boumrdes (Cap Djinet ) et une deuxième à Tipasa (mer Fouka2).  D’une capacité de 300.000 m3 par jour chacune, ces deux stations, une opérationnelle, devrait contribuer à l’amélioration de l’approvisionnement des résidents de Boumerdes et Alger en eau potable.

Tizi- Ouzou doit avoir sa station de dessalement

Il est à noter que ces deux infrastructures sont incluses dans le programme d’urgence 2022-2024, visant à pallier le stress hydrique (cinq mega-stations dans les wilayas d’Oran, de Bejaïa, d’El-Tarf, de Boumerdès et de Tipaza. 

Sur les lieux, le président Tebboune a estimé important d’élargir le maillage des stations de dessalement à toutes les wilayas côtières, dont Tizi-Ouzou, qui n’est pas intégrée jusqu’alors par le plan.

« La wilaya de Tizi-Ouzou doit avoir sa part dans le programme de réalisation des stations de dessalement. Il faut commencer à réfléchir dès maintenant à la réalisation de ce projet à Tigzirt ou à Azzeffoune . Des stations de dessalement seront réalisées au niveau de l’ensemble des wilayas du littoral » a-t-il déclaré à la presse.

Et d’assurer : « Chacune des wilayas du pays bénéficiera de sa part dans le cadre du programme spécial de réalisation de stations de dessalement d’eau de mer », a assuré le président de la République.

Réalisation de 6 nouvelles stations dès 2024

La mise en service de ces cinq stations permettra de sécuriser l’approvisionnement du réseau de distribution d’eau potable par le dessalement de l’eau de mer à hauteur de 42% à l’horizon 2024, avec l’objectif de porter ce taux à 65% en 2030, avec une maîtrise totale des étapes de la réalisation et de l’exploitation de ces projets par des entreprises et des compétences algériennes.

Fin juin dernier, le ministre de l’Hydraulique, en l’occurrence Taha Derbal, avait annoncé que les cinq nouvelles stations de dessalement de l’eau de mer seront réceptionnées en décembres 2024, et 6 autres nouvelles seront lancées au courant de 2024. Elles sont reparties comme suit : trois à l’Ouest du pays (Chlef, Mostaganem et Tlemcen) et 3 autres dans l’Est du pays (Tizi-Ouzou, Jijel et Skikda).

Une fois ce programme finalisé, 60% des besoins nationaux, en matière d’eau, seront assurés par les stations de dessalement de l’eau de mer. Actuellement, les 11 stations opérationnelles garantissent la couverture de 18% des besoins nationaux, soit la production de 601 millions de mètres cube/an.

En somme, l’Algérie est en voie de renforcer sa sécurité hydrique, en répondant aux besoins des populations et également au développement économique du pays, notamment, dans le domaine agricole. D’ailleurs, la sécurité alimentaire passe d’abord par la sécurité hydrique.

A. R.

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