Le Haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, vice-président de la Commission européenne, Josep Borrell, a affirmé, lundi soir à Alger, que l’Algérie est un partenaire de confiance et un acteur-clé dans la lutte contre le terrorisme, annonçant que l’Algérie et l’UE ont convenu de relancer le dialogue de haut niveau en matière de sécurité.
Par Nadia B.
Ainsi, au plan économique, il a indiqué que l’Algérie et l’UE disposent d’un partenariat qui « fonctionne bien » dans le secteur de l’Energie, affirmant que « 90% des exportations du gaz algérien partent vers l’Europe qui considère l’Algérie comme un partenaire fiable pour avoir été aux côtés de l’Europe dans les moments difficiles ».
« Nous souhaitons développer cette relation avec l’Algérie en nous projetant vers le futur, tout en privilégiant les investissements européens dans le secteur des énergies renouvelables », a-t-il relevé, faisant observer que l’Algérie a un « avenir prometteur » du fait qu’elle dispose d’un « énorme potentiel » dans le domaine des énergies renouvelables.
Selon M. Borrell, « plus de la moitié du commerce extérieur algérien s’effectue avec les Etats membres de l’UE, soit 56% des exportations et 43% des importations », estimant, à ce propos, que les deux parties « peuvent faire mieux ».
Dans le domaine de la sécurité et de la lutte antiterroriste, le responsable de l’UE a estmé «très important de dire que nous avons convenu de relancer notre dialogue de haut niveau en matière de sécurité et que les premières réunions vont se tenir avant la fin de l’année en cours», a déclaré M. Borrell à l’issue de l’audience que lui a accordée le président de la République.
« Cela prouve que l’Algérie est un partenaire de confiance et un acteur-clé dans la lutte contre le terrorisme dans notre voisinage commun», a-t-il ajouté, relevant que l’Algérie a « une longue histoire dans la lutte contre le terrorisme ».
« Nous voulons développer une vision globale et stratégique » en matière de lutte contre le terrorisme, a encore précisé M. Borrell, appelant à « coordonner et soutenir mutuellement les actions sécuritaires et joindre nos efforts pour renforcer la stabilité dans notre environnement et voisinage commun, particulièrement au Sahel ».
« Comme vous le constatez, les sujets sont nombreux pour approfondir notre partenariat et nous avons la volonté de le faire », a-t-il dit, sollicitant, en outre, l’Algérie à se joindre aux efforts engagés pour parvenir à une solution à la crise en Ukraine.
Sur un autre registre, M. Borrell a indiqué que la lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent constituent « une priorité importante aussi bien pour l’UE que l’Algérie», soulignant avoir échangé (avec le Président Tebboune) sur les questions des «avoirs mal acquis» et des « transferts financiers illicites ».
« Je suis absolument convaincu de la nécessité de renforcer notre coopération dans ces domaines avec le gouvernement algérien », a-t-il soutenu.
Par ailleurs, M. Borrell a salué l’élection de l’Algérie au Conseil des droits de l’Homme des Nations Unies qu’il a qualifié d’institution « très importante ».
N. B.
Ali Bey Nasri, expert consultant en export: « L’Europe ne doit pas considérer l’Algérie comme une simple pile électrique »
Les plus hautes autorités du pays s’activent à mettre en œuvre la révision des dispositions de l’Accord d’Association avec l’Union Européenne (UE), en fonction d’une vision gagnant-gagnant. Pour arriver à cela, « il ne faut pas que l’Europe considère l’Algérie comme une simple pile électrique », a commenté, hier, mardi, Ali Bey Nasri, expert consultant en export, ajoutant que « si l’Algérie a un rôle majeur à jouer en Europe sur le plan énergétique, à nous de faire valoir cet avantage, de savoir tirer profit de cette situation. »
Selon M. Bey Nasri, qui intervenait dans l’émission l’Invité de la Rédaction de la Chaîne 3 de la Radio Algérienne, « la crise de l’énergie en Europe a même remis en cause l’exploitation du charbon et du nucléaire. Il y a donc une forte demande. Il nous appartient de définir une stratégie fructueuse et souveraine. »
A ce propos, la négociation de l’Accord d’Association Algérie-Union Européenne doit porter sur l’intérêt de l’Algérie en premier lieu. « Il faudrait revoir plusieurs articles tout en essayant de faire des propositions. Premièrement, revoir les quotas qui nous sont alloués. Deuxièmement, permette à l’Algérie d’exporter sans barrières. Et troisièmement, à l’Europe d’activer tous les articles concernant la recherche, la formation, l’ouverture des grandes écoles aux étudiants et investisseurs algériens », a recommandé l’expert et consultant en export.
En plus de cela, a détaillé M. Bey Nasri, « le plus important est revoir l’esprit de cet Accord d’Association, créer des relations équilibrées. Il vaut mieux s’inscrire dans une approche stratégique et politique que dans une approche strictement commerciale. »
N. B.