Un programme national pour l’augmentation des superficies agricoles irriguées est tracé depuis des années, notamment celui destiné aux céréales, et ce, dans le but d’augmenter les rendements.
Par Akrem R.
Toutefois, des contraintes entravent l’adoption de la pratique d’irrigation d’appoint des céréales par les céréaliculteurs et multiplicateurs de semences de céréales. C’est ce qu’a révélé une enquête réalisée sur un échantillon de 1000 céréaliers de 15 wilayas (Médéa, Chllef, Tissemsilt, Bouira , M’Sila, Tlemcen, SBA ,Saida, Tiaret, Relizane , BBA ,Sétif, Constantine, Batna et Oum El Bouaghi ) par l’Institut national de vulgarisation agricole (INVA).
En effet, la majorité des céréaliers (80 à 92%) sont informés de l’existence du programme de soutien pour l’acquisition du matériel d’irrigation, mais, en contre partie, on ne trouve que 41% des enquêtés qui adhérent à ce programme. 96% des céréaliculteurs questionnés ont affiché leur intérêt pour l’irrigation d’appoint, contre 4% seulement qui ne l’estiment pas nécessaire.
Parmi les contraintes qui empêchent d’irriguer les céréales, l’étude a mentionné le manque de moyens pour l’acquisition du matériel d’irrigation, manque de savoir faire pour irriguer, absence de ressources en eau pour irriguer, éloignement de la ressource, manque de la main d’œuvre, la superficie de l’exploitation ne permet pas de rentabiliser l’irrigation et le prix de la céréale ceux de l’irrigation.
Ainsi, 21.37% des enquêtés déclarent ne pas disposer de ressource en eau pour irriguer, contre 72% qui déclarent posséder cette ressource, mais l’application de l’irrigation d’appoint se trouve bloquée, notamment, à cause de l’éloignement de la ressource en eau (14.27%); manque de matériel d’irrigation (42,82%); la surexploitation et le vieillissement des puits et forages, (65% disposent de ce type de ressource en eau); l’étiage des oueds (17% disposent de ce type de ressource) au cours des périodes de besoins en irrigation, ajoutée à cela, l’interdiction d’irrigué à partir de cette ressource.
Les principales contraintes
En réalité les kits d’irrigation fournis (se compose de 48 tuyaux et de 24 asperseurs) en acier galvanisé (assez lourds), ils sont, ainsi, mal adaptés pour l’irrigation d’appoint des céréales, car ils permettent d’irriguer à peine 1 ha. Il faut, ainsi, mobiliser de la main d’œuvre pour déplacer le kit sur de grandes superficies (perte de temps et exigeant en main d’œuvre). l’utilisation du pivot et de l’enrôleur dans les zones qui le permettent, est une solution proposée par les céréaliculteurs.
Le matériel octroyé dans le cadre du programme n’est pas complet: des kits sans motopompes et sans conduite d’amenée d’eau dans la plupart des cas, ce qui dissuadent les céréaliculteurs à intégrer le programme de l’irrigation d’appoint des céréales.
Ainsi, les céréaliculteurs trouvent que les prix de références du matériel sur lequel se base le soutien, est insignifiant par rapport au prix réel sur le marché. Ils demandent aux chargés de ce programme de se pencher sur ce problème.
En outre, les céréaliculteurs préfèrent acheter des kits d’aspersion en PVC qui sont plus facile à manier et à déplacer et moins chers que ceux en acier galvanisé. Les exploitations céréalières en majorité, ne sont pas équipés en matériel d’irrigation, en ressources en eau suffisante et les céréaliers, notamment les multiplicateurs de semences, n’ont pas un esprit d’entreprenariat, et attendent toujours les programmes de l’Etat et les subventions qui les accompagnent. Ceci peut s’expliquer par une carence en matière d’accompagnement des services de vulgarisation, dans le sens du changement d’attitudes et de comportements des céréaliers, qui leur permettra une adaptabilité aux contraintes objectives de l’exploitation agricole; l’absence de l’utilisation de solutions alternatives en matière d’énergie électrique, par l’introduction des énergies renouvelable (énergie solaire, éolienne, etc.).
Les vrais contraintes ne se situent pas au niveau des attitudes (l’acceptation et l’appropriation de la pratique de l’irrigation d’appoint par les céréaliers), néanmoins, un effort d’information doit être consenti à tous les niveaux, dans l’environnement du programme : facteurs humains et matériels; les solutions seront trouvées par un travail de proximité avec les céréaliers et leurs représentants (coopératives, associations) pour aboutir à des adaptations du programme, selon les particularités des régions et des zones, quitte à réduire les superficies à toucher, préalablement établies. Aussi l’organisation des céréaliers revêt-elle un caractère stratégique.
A. R.