Les relations économiques entre l’Algérie et le Sultanat d’Oman franchissent une nouvelle étape. À l’occasion d’un forum économique algéro-omanais organisé en marge de la Foire Internationale d’Alger (FIA), Omar Rekkache, Directeur général de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI), a annoncé que les investissements omanais en Algérie pourraient atteindre jusqu’à 10 milliards de dollars à moyen terme. Une dynamique soutenue par l’intérêt croissant des entreprises omanaises pour le marché algérien, et par une volonté commune d’élargir les domaines de partenariat stratégique.
Parmi les projets déjà engagés, l’usine de construction automobile Hyundai, qui a récemment obtenu l’autorisation préalable du ministère de l’Industrie, figure en bonne place. Selon Saad Ben Suhail Bahwan, directeur exécutif du groupe omanais Bahwan pour le secteur automobile, a affirmé que ce projet est d’un investissement initial de 200 millions de dollars, un montant qui pourrait évoluer à la hausse selon les termes finaux négociés avec la firme sud-coréenne.
Le montage industriel sera exclusivement pris en charge par Hyundai et Bahwan, tandis que le partenaire algérien, issu du groupe Halil, sera chargé uniquement de la distribution et du marketing sur le marché national. En parallèle, l’accord prévoit l’importation immédiate de certains modèles Hyundai, dès que le gouvernement algérien aura établi les quotas d’importation.
À cela s’ajoute l’extension du complexe d’ammoniac d’Arzew (Oran), fruit d’un partenariat entre Sonatrach et le groupe omanais Suhail Bahwan, l’un des conglomérats industriels les plus influents du Sultanat.
Autre initiative prometteuse : la création d’une fonderie d’aluminium dans la wilaya de Jijel, un projet à forte valeur ajoutée qui devrait générer plus de 800 emplois directs, selon le DG de l’AAPI.
Le secteur de la pêche n’est pas en reste, avec la mise en place d’une flotte de pêche maritime algéro-omanaise, en partenariat entre un groupe public algérien et une entreprise omanaise, sous la supervision du ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche.
Vers une ligne maritime entre l’Algérie et Oman
Dans le souci de renforcer la logistique et fluidifier les échanges commerciaux entre les deux pays, des consultations techniques ont été engagées en vue de la création d’une ligne de fret maritime. Ce projet est actuellement en discussion entre le groupe algérien de transport maritime GATMA et l’opérateur omanais ASYAD, dans le cadre d’une feuille de route conjointe.
Ce forum a réuni un large éventail d’acteurs économiques et institutionnels des deux pays : le président de la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI), Kamel Hamenni, des responsables du ministère des Affaires étrangères et du ministère de l’Industrie, des représentants de Sonatrach, ainsi que l’ambassadeur du Sultanat d’Oman en Algérie et de nombreux chefs d’entreprises.
Pour M. Rekkache, cette dynamique reflète la volonté de l’Algérie de diversifier ses partenariats stratégiques et de renforcer l’attractivité de son environnement d’investissement, tout en plaçant l’intégration industrielle et la création d’emplois qualifiés au cœur de ses priorités économiques.
A.R.
