L’investissement en Algérie est en stand by. Des investisseurs, chefs d’entreprises et experts et même des investisseurs étrangers, s’interrogent sur ce retard, appelant à l’accélération de la cadence dans l’élaboration des textes de lois.
Par Akrem R.
Pour l’analyste économique, Mahfoud Kaoubi, le code de l’investissement tarde à venir. «Une chose inexplicable, voire condamnable. Ça fait pratiquement deux années que la refonte du code de l’investissement a été annoncée. Mais, à ce jour, cette nouvelle loi n’est pas encore promulguée. C’est vraiment inquiétant», dira-il, d’emblée.
La mouture élaborée a été retirée, sous instruction du président de la République, Abdelmadjid Tebboune qui a appelé à l’enrichissement des textes de lois, tout en association les experts, les chefs d’entreprises, les organisations patronales et autres, dans la mesure où la concertation a été absente dans l’élaboration de la première mouture. «C’est la raison pour laquelle le Président Tebboune à instruit le ministre de l’Industrie, M. Zeghdar de revoir la copie, en association avec les différents acteurs, experts et organisation patronales. Toutefois, le débat n’a pas encore eu lieu. Le temps de l’administration est trop lourd et coûtera énormément à la collectivité. Il faut aller rapidement et surtout efficacement. D’ailleurs, l’administration est faite pour cela. Moi personnellement, je n’arrive pas à comprendre ce retard. Sincèrement c’est inexplicable».
Pour cet analyste, 6 mois est un délai largement suffisant pour opérer les modifications demandées. L’idéal c’est de faire un benchmark sur les expériences réussies dans le monde et les adapter à notre modèle économique. «On avait déjà un code de l’investissement qui était bon. Il consacrait la liberté d’investir et protégeait les intérêts des étrangers. Maintenant, se pose le problème du mode opérationnel et la gestion des avantages et d’inclure le régime des zones franches. C’est tout ce nous avons attendu, en tant qu’experts et chefs d’entreprises», a souligné, Mahfoud Kaoubi, lors de son passage, hier, sur les ondes de radio nationale «Chaîne III». Un avis que partage, l’enseignant universitaire, Dr Ahmed Saouhalia, affirmant que ce retard compliquera la tâche des pouvoirs publics en vue de la diversification de l’économie nationale et la captation des IDE. « L’élaboration de ce nouveau code a pris beaucoup de temps. Malgré l’intervention du Président en personne, les choses n’avancent pas !», déplore-t-il.
Notre interlocuteur s’est interrogé sur l’insistance du gouvernement quant à l’élaboration d’un nouveau cadre réglementaire régissant l’investissement, du fait que les contraintes ont été levées dans la Loi de finances complémentaire 2020, notamment, avec la suppression de la règle 51/49. « Il aurait été préférable de travailler sur la stabilité juridique pour améliorer l’attractivité de notre pays en matière d’investissements. Si nous avions accélérer l’élaboration de ce nouveau Code d’investissement, on peut dire que nous aurions eu de nouveaux avantages. Mais cette lenteur compliquera davantage l’environnement d’investissement», a souligné Saouhalia. Actuellement, l’investissement en Algérie, ajoute-t-il, a besoin de mesures opérationnelles et d’accompagnement pour les investisseurs. En clair, l’Algérie n’a pas besoin d’un nouveau cadre réglementaire mais de mesures d’accompagnements opérationnelles sur le terrain et d’orienter les investissements vers les secteurs productifs.
A. R.