Investissements en Algérie : Intérêt croissant des Américains

Investissements en Algérie : Intérêt croissant des Américains

Investissements en Algérie : Intérêt croissant des Américains | Photo : D. R.

Les investisseurs Américains s’intéressent de plus en plus à l’Algérie. L’amélioration du climat des affaires, notamment avec la venue du nouveau Code de l’investissement, garantissant une stabilité juridique d’au moins 10 ans, «met l’Algérie au standard  international en ce qui concerne l’attractivité  pour l’investissement étranger». 

Par Akrem R.

C’est ce que  le président du Conseil d’affaires algéro-américain, Smail Chikhoune  a déclaré, en fin de semaine, sur les ondes de la radio nationale «Chaîne III».  Il a même prédit un flux d’investissements américains vers l’Algérie à l’avenir. 

« Je pense qu’à l’avenir et avec tous ces projets de grande envergure que l’Algérie a mis en place dans plusieurs domaines, les échanges commerciaux entre les deux pays vont s’accroitre davantage. En plus, c’est cela qui va inciter davantage  de PME et de sociétés américaines à se délocaliser vers le marché algérien, en  nouant des partenariats avec des sociétés algériennes dans plusieurs domaines, notamment, l’Energie, les Mines, l’agriculture et les services», souligne-t-il, en faisant savoir que les échanges commerciaux entre l’Algérie et les Etats-Unis sont en nette évolution. 

En 2022, elles (les échanges) ont atteint les 4,5 milliards de dollars, en légère augmentation par rapport au début des années 2000, où elles étaient en dessous des 4,1 milliards. 

«Avec cette idée de localiser et de produire ici en Algérie dans plusieurs secteurs, le volume des échanges va certainement augmenter. D’ailleurs, nous sommes déjà très heureux de constater que des produits algériens sont exportés vers le marché américain, à l’instar du ciment, le rond à béton et quelques produits agroalimentaires et autres», a indiqué, M. Chikhoune. 

Ainsi, le partenariat algéro-américain est en passe de prendre une nouvelle forme. Mais la partie algérienne est appelée à accélérer certaines procédures, en lien avec le foncier économique, notamment industriel et agricole. «Le blocage du foncier est un frein à l’investissement», indique le président du Conseil d’affaires algéro-américain, Smail Chikhoune, en appelant également à consentir plus d’efforts pour éliminer la bureaucratie.  Il est à noter, dans ce cadre, que des décisions importantes ont été prises par le gouvernement. 

Des instructions fermes ont été données par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, afin de combattre ces pratiques anciennes surtout dans le traitement des dossiers de l’investissement. Le processus d’études des demandes d’investissements est désormais numérisé. C’est l’une des nouveautés apportées par le nouveau Code de l’investissement. En outre, il y a la création de la haute commission nationale des recours liés à l’investissement.  Toutes ces mesures sont considérées comme étant des garanties en plus pour les investisseurs, étrangers, notamment.

Aux yeux des Américains, l’Algérie est, par excellence, un terrain pour l’investissement, surtout avec son positionnement géostratégique et son adhésion à la Zone arabe de libre échange et à la Zone africaine de libre échange (ZlecaF). Maintenant, dira-t-il, les Américains ont très bien compris qu’il est intéressant de venir s’installer en Algérie. Les opportunités d’affaires sont immenses  et porteuses.

Un consortium agricole américain prospecte l’Algérie  

L’intervenant a annoncé qu’un consortium américain composé de plusieurs sociétés leaders dans le domaine agricole  a été constitué. Il va entamer incessamment des discussions  avec des entreprises algériennes  pour la réalisation de projets dans le Sud algérien. Des visites sont prévues dans les prochains jours  en Algérie dans le but de développer des partenariats entre les deux pays dans le domaine agricole. Selon lui, les Américains iront là où il y a toujours du business. Or, «ces conditions sont réunies en Algérie qui est un pays non endetté et attractif », affirme-t-il.

Selon Smail Chikoune, il n’y a que les Américains qui peuvent apporter un plus à l’Algérie en matière de développement de l’agriculture saharienne. Ils sont leaders dans ce domaine et investissent beaucoup dans la recherche et l’innovation.

Toujours dans le cadre de cette approche de partenariat, M. Chikhoune a précisé que des discussions ont été entamées avec des responsables de l’Etat du Maryland, notamment les services du ministère du Commerce américain, pour réaliser des projets dans le domaine agricole, relevant que cette région agricole proche de Washington dispose d’un port pouvant contribuer au développement des échanges commerciaux avec l’Algérie.

Les discussions entamées avec cet Etat portent sur l’invitation des hommes d’affaires américains dans le domaine de l’agriculture nouvelle et des représentants d’instituts agricoles et des universités à effectuer une visite en Algérie dans les prochains mois en vue de discuter avec leurs homologues des instituts algériens. «L’objectif de ces échanges vise à produire sur place des fertilisants organiques et de ramener les dernières technologies exploitées dans les surfaces des grandes cultures américaines», a-t-il fait observer.

Par ailleurs, une visite d’une délégation d’affaires algérienne aux Etats-Unis sera également organisée durant le 1er trimestre 2024, a-t-il annoncé, mentionnant que cette mission  se rendra dans les Etats du Michigan, de Chicago et de Boston en vue de visiter des sites de l’industrie automobile, des nouvelles technologies de construction et de l’industrie pharmaceutique.

Les mines et les EnR au menu du forum algéro-américain de l’énergie 

S’agissant du forum d’affaires alégro-américain de l’énergie, le  président du Conseil d’affaires algéro-américain, Smail Chikhoune  a annoncé qu’il aura lieu du 7 au 9 novembre prochain à Washington, aux Etats-Unis, avec la participation d’une importante délégation des cadres des compagnies nationales ainsi que de représentants du ministère de l’Energie et des Mines.

Le Forum verra la participation d’une importante délégation algérienne, composée de hauts cadres des compagnies publiques Sonatrach et Sonelgaz, ainsi que de l’agence Alnaft et filiales.

Du côté américain, de grandes compagnies, à l’exemple de Chevron, d’Exxon Mobil et d’Occidental Petroleum seront présentes lors de ce forum pour engager des discussions sur les énergies conventionnelles et la transition énergétique, de projets d’énergies renouvelables, notamment l’hydrogène vert, a précisé M. Chikhoune.

Il est question aussi, a-t-il ajouté, de discussions sur le secteur des mines, assurant que «c’est le moment d’explorer ce secteur, puisque l’Algérie recèle énormément de ressources naturelles particulièrement dans le domaine minier et que la partie américaine a toute l’expertise et l’expérience requise dans ce domaine» et avait «déjà manifesté son intérêt à investir dans l’exploration minière».

Durant les travaux de ce forum, la partie américaine sera représentée aussi par des experts qui vont parler de tous types de minéraux recherchés dans le monde, tels que les métaux rares, le zinc, le phosphate et l’or, ce qui va générer de la valeur ajoutée et créer de l’emploi, a-t-il fait savoir. L’autre aspect qui sera abordé lors cette rencontre est la coopération dans le domaine de la formation, pour permettre à la partie algérienne de bénéficier de cette expérience américaine, a souligné M. Chikhoune.

 A. R.

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