L’investissement dans le domaine des hydrocarbures est en plein essor. Le Groupe Sonatrach, qui est en négociations avancées avec plusieurs grandes compagnies mondiales, devrait signer des contrats importants durant ce début de l’année 2025.
Par Akrem R.
Selon le président de l’Autorité de Régulation des Hydrocarbures (ARH), Rachid Nadil, des accords pourraient être conclus dans un délai d’un mois avec de grandes entreprises leaders dans le domaine des hydrocarbures, telles qu’« ExxonMobil», « Chevron », la chinoise « Sinopec », l’italienne ENI, la russe Gazprom et une entreprise saoudienne, en l’occurrence Midad Energy North Africa.
De son côté, la compagnie française Total prévoit, elle aussi, d’élargir sa présence dans le pays. L’engouement pour l’investissement de telles compagnies témoigne de l’amélioration du climat des affaires et de l’attractivité de l’Algérie.
En effet, la mise en place de la nouvelle loi sur les hydrocarbures depuis 2019, qui accorde une série de facilités et d’avantages aux investisseurs, commence à donner des résultats sur le terrain.
Des projets stratégiques seront donc réalisés dans les domaines de l’exploration, de la production et de la transformation des hydrocarbures.
Des créneaux que l’Algérie veut développer davantage afin de répondre à la demande locale en forte croissance et augmenter ses parts sur les marchés internationaux.
Le défi est énorme, nécessitant la mobilisation de grands moyens financiers et surtout techniques pour atteindre les objectifs ambitieux affichés par les pouvoirs publics, à savoir l’augmentation des exportations de gaz à 100 milliards de m³ et la production nationale de gaz d’ici 2027, ainsi que le développement d’une véritable industrie pétrochimique.
«Nous sommes convaincus que ces accords seront un catalyseur pour renforcer notre capacité à maximiser les ressources nationales et pour consolider la place de l’Algérie en tant que fournisseur fiable d’énergie», a souligné Rachid Nadil dans une déclaration à la radio nationale «Chaîne I».
Au cours de l’année 2024, le groupe Sonatrach a signé de nombreux accords de coopération avec des sociétés et compagnies étrangères afin de développer des projets gaziers à travers le pays et ainsi lancer d’autres projets d’exploration de nouveaux gisements, d’autant que 60 % du domaine minier n’a pas encore été exploré.
C’est une superficie énorme, nécessitant des investissements colossaux pour la prospection et la recherche de nouveaux gisements pétroliers et gaziers, dont le partenariat est plus que nécessaire.
En effet, ces géants mondiaux dans le domaine de l’énergie ont manifesté leurs intérêts de renforcer leurs investissements en Algérie. C’est le cas de l’entreprise pétrolière chinoise SINOPEC International Energy Investment, représentée par sa filiale SooglAlgérie.
De nombreux projets de pétrochimie lancés
Cette dernière a manifesté sa volonté de développer une coopération pratique avec l’Algérie en matière d’exploitation des hydrocarbures (Pétrole et Gaz) et d’y élargir ses investissements dans les filières pétrolière, gazière et pétrochimique.
Son représentant officiel en Algérie, Wu Xiuli, a souligné la semaine dernière depuis la wilaya d’Adrar, la volonté de SINOPEC, qui a réalisé un chiffre d’affaires avoisinant les 500 milliards de dollars US en 2023, d’élargir ses investissements en illimité en Algérie dans les filières pétrolière, gazière et pétrochimique.
«Depuis la promulgation de la loi sur les hydrocarbures, ouvrant le champ pétrolier en Algérie à la concurrence pour l’obtention des contrats, élargis aux sociétés étrangères, en offrant des avantages fiscaux à celles-ci, SINOPEC a manifesté cette volonté de développement d’une coopération réelle avec l’Algérie», a-t-il précisé.
Par ailleurs, le président de l’ARH a affirmé que de nombreux projets sont en cours de réalisation dans le domaine de la pétrochimie, saluant au passage la stratégie du gouvernement pour promouvoir les hydrocarbures et l’industrie de transformation énergétique en Algérie.
L’invité de la radio a annoncé le lancement de projets prometteurs dans le domaine de la transition énergétique, ce qui devrait contribuer à augmenter les capacités nationales en hydrocarbures.
Indiquant que la transition énergétique est désormais l’une des priorités du gouvernement, Rachid Nadil a fait savoir que plusieurs projets pétrochimiques et énergétiques ont été lancés dans ce cadre, dont le projet de construction de la raffinerie de Hassi Messaoud, avec une capacité de production estimée à 5 millions de tonnes, un projet qui devrait entrer en service en 2027.
D’autres grands projets sont également en cours de réalisation, tels que le projet de l’éthylène à Skikda, l’usine de polypropylène à Arzew, l’usine d’ammoniac et d’urée à Mers El Hadjadj (Arzew), le projet de polyéthylène à Arzew, l’usine de « méthanol » à Arzew, le projet de « caoutchouc industriel » à Bordj Bou Arreridj, en plus du lancement de projets dans les énergies renouvelables et l’énergie solaire.
Hausse de la consommation nationale
Questionné sur la consommation nationale de produits pétroliers, Rachid Nadil a confirmé qu’elle augmenté de 4,7 % en 2023, avec une consommation de 10 millions 380 000 tonnes de gasoil, tandis qu’en 2024, cette consommation a atteint 10 millions 900 000 tonnes, enregistrant une hausse de 5 %.
Concernant l’essence, la consommation a passé de 3 millions 360 000 tonnes en 2023, à 3 millions 570 000 tonnes en 2024, soit une augmentation de 6 %, ajoute-t-il, précisant que ce produit n’a été importé depuis quatre ans.
Quant au gaz de pétrole liquéfié (GPLc), dont la consommation a fortement augmenté, elle a atteint 1 million 740 000 tonnes en 2023, et 1 million 800 000 tonnes en 2024, soit une hausse de 4 %.
Quant au gaz butane et le propane ont été consommés à hauteur de 1 million 290 000 tonnes en 2023, avant de chuter à 270 000 tonnes en 2024, enregistrant une baisse de 1,5 %.
Enfin, la consommation de carburant maritime et aérien a atteint 1 million de tonnes, avec une augmentation de 7 %.
Concernant la consommation des huiles, Nadil a révélé une augmentation notable en 2024, atteignant 148 000 tonnes, soit une hausse de 14 %, ce qui l’a amené à insister sur la nécessité de promouvoir des projets de recyclage des huiles en Algérie afin de protéger l’environnement.
Il a également annoncé le lancement d’un projet conjoint entre Sonatrach et Naftal pour créer une usine spécialisée dans le recyclage des huiles usagées. Actuallment, entre 80 000 à 90 000 tonnes sont jetés dans la nature, déplore l’intervenant soulignant la nécessité d’investir dans ce créneau pour préserver environnement.
A. R.
Sommet libyen de l’énergie et de l’économie : Participation de Sonatrach
Les travaux de la troisième édition du Sommet libyen de l’énergie et de l’économie ont débuté hier à Tripoli, avec une participation importante de représentants des secteurs du pétrole et de l’énergie à l’échelle régionale et internationale.
Considéré comme l’une des plateformes internationales les plus prestigieuses dans le domaine des hydrocarbures, cet événement a réuni environ 1 500 experts et spécialistes en énergie et économie, ainsi que des représentants de 250 entreprises mondiales et des délégations officielles de 30 pays.
Un haut responsable de Sonatrach a pris part à ce sommet, en présence de Son Excellence l’ambassadeur d’Algérie en Libye, Slimane Chenine.
La délégation algérienne était conduite par M. Youssef Khenfer, directeur central des énergies vertes et renouvelables de Sonatrach. À travers cette participation, Sonatrach réaffirme son engagement en faveur
de la coopération et des partenariats régionaux, comme en témoigne la reprise de ses activités avec la Compagnie nationale libyenne de pétrole dans le bassin de Ghadamès, visant à renforcer sa présence dans le marché libyen, un secteur stratégique pour ses investissements actuels.Dans une allocution prononcée au nom du président-directeur général de Sonatrach, M. Rachid Hachichi, M. Youssef Khenfer a souligné que ce sommet se déroule dans un contexte de demande énergétique mondiale croissante, ce qui représente un défi majeur pour le secteur tout en offrant des opportunités d’innovation et de développement durable.
Il a également mis en exergue le rôle essentiel du gaz naturel, qui constitue une solution clé pour répondre aux besoins énergétiques mondiaux grâce à sa propreté environnementale et à son coût compétitif. Ce dernier
devrait jouer un rôle central dans la transition vers une énergie propre et durable.Abordant le contexte africain, M. Khenfer a rappelé que le continent dispose d’un potentiel immense en matière d’énergies renouvelables, ce qui le positionne comme un fournisseur mondial d’énergie propre et un moteur de développement économique durable.
Les activités du Sommet libyen de l’énergie et de l’économie se poursuivront jusqu’au 19 janvier 2025, avec des sessions scientifiques et des ateliers spécialisés réunissant un parterre d’experts et de chercheurs pour débattre des principaux défis et opportunités du secteur énergétique.
R. N.