Investissement, progrès technologiques et formations dans le domaine énergétique: Les ambitions africaines de Sonatrach

Siège de la Sonatrach à Alger

Son statut sur l’échiquier économique international étant déjà confirmé, avec son classement de 12ème compagnie pétrolière dans le monde, Sonatrach se projette de plus en plus sur le continent africain, dont elle est, à juste titre, la première entreprise économique. Après avoir renforcé sa position et ses performances dans le domaine de la production et la commercialisation du pétrole et du gaz, la compagnie nationale vise désormais le rôle d’acteur majeur de l’intégration du secteur africain des hydrocarbures, en vue de fédérer les efforts et permettre aux pays du continent d’optimiser leurs ressources énergétiques.

Par Mourad Allal

Cet objectif vient en tout cas d’être dévoilé par le PDG du groupe pétrolier algérien, Toufik Hakkar, lors du premier forum des directeurs des institutions de formation pétrolière et gazière de l’APPO (Organisation africaine des pays producteurs de pétrole), qui s’est tenue la fin de la semaine dernière à Skikda, en soulignant, dans son intervention à l’ouverture des travaux, « la nécessité d’unifier les visions et de partager les rôles entre pays africains pour répondre aux exigences imposées par les marchés mondiaux ».

De leur côté, les représentants des pays africains membres de l’APPO présents à ladite réunion, ont exprimé à l’unanimité leur volonté à tirer profit de l’expertise de l’Algérie dans le domaine de l’exploitation des ressources en hydrocarbures, notamment des performances atteintes par la compagnie publique Sonatrach.

Dans une conjoncture marquée ces deux dernières années par la multiplication des efforts par plusieurs pays africains, comme le Sénégal et la Mauritanie entre autres, dans l’exploration et l’exploitation de leurs potentiels en gaz, d’importantes opportunités s’offrent à l’entreprise nationale pour investir le secteur énergétique africain.

Face aux mutations accélérées qu’observe le marché mondial de l’énergie, le premier responsable de Sonatrach a appelé les représentants sectoriels du continent à intensifier les efforts « pour consolider le rôle de l’Afrique et sa capacité à tirer parti de ses ressources naturelles, renforcer l’intégration économique, exhausser le sens de la responsabilité collective et faciliter l’échange d’expertise et de technologies dans le domaine de l’énergie entre ses pays, ce qui profitera à ses peuples ».

Expliquant aux représentants des quinze pays membres de l’APPO, dont l’Afrique du Sud, l’Algérie, l’Angola, le Bénin, le Cameroun, le Congo, la Côte d’Ivoire, le Gabon, le Niger, le Nigéria, l’Egypte, la Guinée équatoriale, la Libye et le Tchad, la stratégie adoptée pour aller vers l’excellence, M. Hekkar a précisé que Sonatrach, qui est « la locomotive de l’économie et de l’industrie algériennes, cherche, à travers ses plans de développement, à maîtriser les technologies modernes utilisées à toutes les étapes des activités du secteur des hydrocarbures, de l’exploration à l’exploitation, en passant par la transformation, le transport, le raffinage et la transformation ».

L’IAP, un modèle pour l’Afrique

En plus des performances technologiques dont jouit Sonatrach, les participants au forum en question ont exprimé un grand intérêt à l’expertise de l’Algérie dans le volet relatif à la formation dans les domaines pétrolier et gazier.

Les capacités et les niveaux de compétence atteints par l’Institut algérien du pétrole (IAP), à  travers ses différents établissements, ses installations et ses cadres, qualifiés du niveau mondial, ont été ainsi mis en exergue par le secrétaire général de l’APPO, Omar Farouk Ibrahim, affirmant que « l’APPO attend, à travers ce forum, davantage de coopération et de partenariats entre les directeurs des institutions de formation des pays membres afin d’obtenir d’excellents résultats ».

De ce fait, le forum de Skikda a été une occasion pour les participants d’aborder des questions liées à « la formation des ingénieurs africains en Algérie », compte tenu de la haute qualité des enseignements dispensés par l’IAP, ce qui amène les pays africains à consolider davantage la coopération avec l’Algérie dans ce domaine pour atteindre les objectifs et les niveaux escomptés.

A titre indicatif, disposant de 27 laboratoires, l’IAP jouit de capacités d’accueil totales de 1 600 places pédagogiques, réparties respectivement sur l’école de Boumerdes, avec 600 places, couvrant toute la chaîne de valeur, l’école d’Arzew, avec 400 places et spécialisée dans le GNL et le transport du gaz, l’école de Skikda, avec 400 places aussi et spécialisée dans le raffinage et la pétrochimie. Enfin, l’école de Hassi Messaoud, ayant des capacités d’accueil de 200 places et spécialisée dans les opérations de l’amont pétrolier.

Par ailleurs, outre la formation, Sonatrach est un acteur majeur du développement du secteur des hydrocarbures sur le continent africain, opérant notamment au Mali et Niger, où elle mène des activités d’exploration, et en Tunisie où elle participe à hauteur de 50% au projet d’exploration Kaboudia.

M. A.

Quitter la version mobile