Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a prêté serment, hier, lors d’une cérémonie officielle au Palais des nations (Alger), en présence de hauts responsables de l’Etat et de représentants des hautes instances de la Nation. Il est donc réélu pour un mandat de cinq ans, durant lequel les questions socioéconomiques seront prédominantes. En effet, après avoir remercié les Algériens pour lui avoir renouvelé leur confiance, le Président Tebboune a tracé sa feuille de route pour ce mandat présidentiel, dont des défis importants sont encore à relever.
Par Nadia B.
Selon les dires du Chef de l’Etat, en effet, ce quinquennat sera une suite du travail déjà accompli durant le premier mandat, dont le contexte général difficile, a été marqué par une pandémie sanitaire et un contexte économique, social et politique, également difficile.
Toutefois, en dépit, de cette situation défavorable, des progrès remarquables ont été réalisés, dira le chef de l’Etat dans son discours après son investiture.
Des projets structurants dans le domaine minier, à l’instar de celui de Gara Djebilet (Tindouf), du Zinc et Plomb à Amizour (Bejaïa) et celui du phosphate de Tébessa, ont été lancés durant le premier mandat, dont l’exploitation industrielle sera lancée incessamment.
Ceci va permettra à l’Algérie de diversifier son économie, en engrangeant des devises en plus, nécessaires pour la poursuite du développement économique du pays.
Le Président Tebboune a réitéré son engagement pour la réalisation également d’un mégaprojet dans le domaine ferroviaire, consistant en une ligne de chemin de fer reliant le Nord du pays au Sud (Tamanrasset).
Un projet qui permettra de désenclaver plusieurs régions à travers le pays et la redynamisation du développement local dans ces régions.
Pas de zones d’ombre à partir de 2025
D’ailleurs, le dossier des zones d’ombre, dont l’avancement des programmes complémentaires avoisinant les 85%, sera finalisé durant la première année de ce quinquennat.
« Nous allons en finir définitivement avec le dossier des zones d’ombre à partir de la première année de ce deuxième mandat, soit en 2025 », s’engage-t-il, rappelant au passage que 8 millions d’Algériens vivaient dans des conditions déplorables, délaissés pendant des années. Grâce au programme spécifique lancé dans ces zones, le niveau de vie s’est nettement amélioré maintenant.
Évoquant le secteur de l’Agriculture, le Chef de l’Etat a fait savoir que des avancées considérables ont été réalisées en matière de production, faisant que la facture des importations a nettement reculé, à des niveaux très bas.
Durant ce deuxième mandat, l’Etat poursuivra ses efforts pour le développement davantage du secteur agricole, en nouant des partenariats stratégiques avec des pays « amis», similaires à celui de Baladna avec les Qataris pour la production de la poudre de lait et avec les Italiens pour la production du blé dur et des légumineuses.
Selon le Chef de l’Etat, l’Algérie atteindra son autosuffisance en blé dur en 2025 et l’année d’après en 2026, «on atteindra notre autosuffisance en maïs et en orge».
Il s’est également engagé à poursuivre les efforts pour l’augmentation des superficies irriguées d’un million d’hectares.
Dans le domaine de l’emploi, le président Tebboune a annoncé la création de 450 000 nouveaux postes d’emploi durant ce mandat, et la création de pas moins de 20 000 nouvelles sociétés émergentes (startups), en rappelant qu’en 2020, le nombre de startups ne dépassait pas les 200. Idem pour l’auto-entrepreneur.
20 000 projets d’investissements d’ici 2029
L’investissement considéré comme le poumon de l’économie nationale, aura sa part dans ce prochain mandat. Dans sa feuille de route, le Président table sur l’enregistrement de 20 000 projets d’investissements au niveau de l’Agence Algérienne de la promotion de l’investissement (AAPI).
En effet, la stabilité politique et juridique du pays a influé positivement sur l’amélioration de l’attractivité de notre pays. L’engouement des investissements en témoigne.
D’ailleurs, près de 9000 projets sont enregistrés actuellement au niveau de l’AAPI, indique le Président Tebboune, dont un nombre important est en cours de réalisation et d’autres en attente du foncier industriel.
L’entrée en exploitation de ces projets créera de l’emploi, de la valeur ajoutée et l’augmentation significative de la production nationale. Ainsi, avec ce nombre de projets, le taux de croissance variera entre 3,4 à 4% durant les prochaines années.
Le Chef de l’Etat s’est engagé également à la relance de notre industrie et l’industrialisation du pays d’une manière générale, tout en s’inspirant de l’époque de l’ancien président de la République, feu, Houari Boumediene, dont la contribution à l’Industrie était entre 18 à 19% au PIB. Après des années difficiles, le tissu industriel avait été détruit, réduisant sa contribution à 3%.
Les efforts consentis durant le premier mandat ont fait augmenter son taux à 5%, avec l’ambition d’atteindre les 12% d’ici la fin de ce deuxième mandat. « Lorsque nous atteindrons ce taux, ce jour là, l’Algérie sera devenu un pays industriel», souligne-til.
Des grands transferts d’eau et interconnections des barrages dès 2025
Le secteur hydraulique aura lui aussi sa part dans le prochain mandat. Des projets importants seront lancés durant ce quinquennat. Les efforts seront déployés pour garantir la sécurité hydrique du pays.
Tebboune a annoncé que cinq nouvelles stations de dessalement de l’eau de mer seront réceptionnées d’ici décembre 2024, avec une capacité de production de 300 000 litres/jour chacune, tout en mettant en avant que la réalisation de ce genre de projet est assurée par une main-d’œuvre algérienne et un taux d’intégration de 75%.
Il a assuré que l’Etat poursuivra ses investissements dans le domaine hydraulique pour assurer la sécurité hydrique du pays, en annonçant le lancement de projets de grands transferts d’eau et une interconnexion des barrages, à partir de 2025.
Dans le domaine de l’Habitat, le Chef de l’Etat s’est engagé pour la réalisation de deux millions de logements de différents types, en faisant savoir que 1,7 million d’unités de logements ont été réalisées durant le premier mandat outre, que la réalisation d’un logement en Algérie est à 100 % en produits locaux, annonçant l’augmentation de l’aide de l’Etat pour l’auto-construction à un million de DA.
Évoquant la croissance économique de l’Algérie, Tebboune a rappelé que le taux réalisé en 2024 était le plus élevé à l’échelle du bassin méditerranéen avec 4,1%. Un taux reconnu par les différentes institutions mondiales, dira-t-il.
« Nous allons poursuivre nos efforts pour le maintenir à ce niveau et à plus de 3,9%», souligne-t-il, en s’engageant également à l’augmentation du PIB à 400 milliards de dollars, permettant à l’Algérie d’être un pays émergent. Actuellement le PIB est estimé à 280 milliards de dollars.
Un bilan détaillé du premier mandat sera présenté devant l’APN
Quant à la préservation du pouvoir d’achat des citoyens, Tebboune a étalé sa stratégie sur trois paliers : premièrement, la poursuite des efforts de lutte contre l’inflation pour le stabiliser dans un premier temps entre 4 et 4,5% ; deuxièmement, la maitrise des prix et troisièmement, l’augmentation des pensions et des salaires qui seront doublées d’ici la fin du mandat ».
Par ailleurs, le président Tebboune a indiqué qu’il poursuivra ses efforts pour la diversification de l’économie nationale et également des exportations hors hydrocarbures.
« Nous tablons sur l’augmentations de nos exportations hors hydrocarbures à 15 milliards de dollars d’ici 2026. On ne peut pas continuer à miser sur les hydrocarbures, dont les prix sont volatiles»
Dans son programme, le gouvernement table sur l’augmentation des exportations hors hydrocarbures à 29 milliards de dollars d’ici 2030.
Enfin, le président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, s’est engagé, hier, mardi, à Alger, à présenter le bilan de son premier mandat devant les deux chambres du Parlement avant fin 2024, ainsi que «tous les détails » relatifs au second mandat.
Il a précisé que, perpétuant la «bonne tradition» qu’il a instituée, «il prononcera, avant la fin de l’année, un discours à la Nation devant les deux chambres du Parlement réunies en session extraordinaire», lors duquel il présentera «tous les détails relatifs au second mandat, ainsi que le bilan économique et financier du premier mandat».
N. B.