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Inventaire forestier en Algérie : Gestion durable

Un décret exécutif en fixe les modalités : L’inventaire, outil d’une gestion durable des forêts

Un décret exécutif en fixe les modalités : L’inventaire, outil d’une gestion durable des forêts

Le patrimoine forestier algérien, qui représente environ 11 % du territoire du nord du pays-allant des Hauts Plateaux à la côte méditerranéenne- et moins de 3% de l’ensemble du territoire national, a subi de grands bouleversements depuis la guerre de Libération, où il avait servi de refuge aux combattants de l’ALN et de grand théâtre d’opération, jusqu’aux changements climatiques de ces dernières années, qui commencent à produire leurs effets sur la forêt sur le plan de l’intensité des incendies et de l’hypothèque qui pèse sur la biodiversité de manière générale.

Par Amar Naït Messaoud

Un besoin pressant se fait sentir chez les gestionnaires des espaces forestiers et les techniciens du terrain sur le plan de la connaissance exacte des changements qui ont ainsi affecté la forêt algérienne- en superficie, en composition floristique, etc.-, et ce, afin d’orienter et d’adapter la gestion de la forêt selon les nouvelles données du terrain. 

Le décret exécutif n° 25-200 du 13 juillet 2025, relatif à l’inventaire des richesses forestières nationales, à leur gestion durable et au développement forestier, publié dans le journal officiel du 3 août dernier, vient à point nommé pour asseoir les mécanismes réglementaires et techniques d’établissement des nouvelles statistiques forestières de notre pays. 

Les éléments constitutifs du décret portant sur les opérations de l’inventaire des richesses forestières nationales ont été discutés au cours de la réunion du gouvernement du 15 janvier 2025. 

Le communiqué ayant sanctionné cette réunion a souligné que cette dernière a été consacrée à « l’examen du cadre réglementaire relatif à l’inventaire des richesses forestières nationales et des différents plans de développement, d’aménagement et de gestion, qui en découlent, devant permettre d’assurer une meilleure gestion et une exploitation durable du patrimoine forestier national, et ce, conformément aux dispositions de la loi 23-21 du 23 décembre 2023 relative aux forêts et aux richesses forestières ».

En effet, la connaissance de l’étendue et de la composition exacte de la forêt demeure une condition sine qua non pour sa gestion, de son aménagement et de son développement, d’autant plus que les incendies et les  pressions naturelles sur l’espace forestier-changements climatiques-, avec les pressions anthropiques (défrichements, coupes, carbonisation, occupations illicites,…) ont fini par reconfigurer la forêt dans ses superficies, sa composition floristique et faunistique et son état sanitaire. 

L’administration des forêts a consenti de grands efforts en matière de programmes de développement et de mobilisation de ressources humaines et matérielles pour la protection, la gestion et l’extension du patrimoine forestier. 

Ces programmes ont été renforcés par les projets de développement rural ciblant les populations vivant dans l’espace forestier ou dans le domaine péri-forestier de façon à réduire la pression sur la forêt elle-même par la diversification des revenus des ménages ruraux, la création d’emplois, l’augmentation de leur niveau de vie et leur intégration dans la politique générale de développement forestier. 

Des moyens d’intervention modernes 

De la connaissance de la composition de l’espace forestier- à l’échelle de la commune et de la wilaya, puis à l’échelle nationale-, dépendront les méthodes et les outils de gestion et d’aménagement à mettre en œuvre pour la mise en place d’une politique forestière adaptée aux données techniques du terrain, aux besoins de l’économie nationale et aux changements climatiques qui imposent des réajustements obligatoires dans la conduite de la gestion de la forêt. 

«La gestion durable du patrimoine forestier national nécessite la connaissance des richesses forestières qui le constituent, un plan pour son développement et des plans d’aménagement forestier pour sa gestion. La connaissance, le développement et la gestion du patrimoine

forestier reposent sur les instruments suivants : l’inventaire des richesses forestières nationales, le plan national de développement forestier et le plan d’aménagement forestier ou le plan de gestion forestière», précise le décret dans son article 4.

Les inventaires du matériel végétal- espèces, stades d’évolution, densité, volumes de bois et de liège, produits forestiers non ligneux (PNLF)- et de la faune sauvage, à but cynégétique ou de conservation, constituent l’outil idéal de gestion et d’aménagement, en donnant un « photographie » en temps « T » du patrimoine forestier. 

Ces opérations d’inventaire sont d’autant plus importantes que, actuellement, les procédés de la technologie numérique-photos satellites, logiciels de traitement, outils cartographiques- permettent d’affiner les résultats et de les obtenir dans des délais autrement plus rapides que par les méthodes des années 1990. 

Le décret exécutif signé le 13 juillet dernier, relatif à l’inventaire des richesses forestières nationales, à leur gestion durable et au développement forestier, dispose dans son premier article : «le présent décret a pour objet de fixer les modalités d’établissement de l’inventaire des richesses forestières nationales, de leur gestion durable et du développement forestier»

Il explique, dans son article 2 : «les dispositions du présent décret s’appliquent aux richesses forestières nationales, se trouvant dans le patrimoine forestier national, composé par les forêts, les bois, les terres à vocation forestière, les dunes continentales et côtières végétalisées, les aires protégées, les zones humides à intérêt écologique, les nappes alfatières et les terres à vocation alfatière, quelle que soit leur nature juridique».

Instrument idéal de la planification forestière

Comme on le constate, la connaissance du patrimoine forestier par le procédé de l’inventaire s’étend à toutes les entités écologiques, forestières et para-forestières. La nouvelle législation précise dans son article 3 : «la gestion durable du patrimoine forestier national vise à garantir la pérennité des services écosystémiques fournis par les écosystèmes qui le constituent. Ces services écosystémiques sont indispensables à l’équilibre écologique des territoires et à un environnement sain ; ils concourent à la régulation des inondations, de la sécheresse, de la dégradation des sols, de la qualité de l’air et du climat et fournissent de nombreux produits forestiers, mais aussi des possibilités de loisirs, du bien-être et d’autres services». 

Les objectifs fixés aux opérations d’inventaire sont nombreux et concourent tous à une meilleure prise en charge des espaces forestiers sur les plans écologiques, économiques, sociaux, touristique et de cadre de vie. 

L’article 7 du décret exécutif  du 13 juillet les énumère ainsi : «L’inventaire des richesses forestières nationales a pour objectif :d’évaluer divers produits et services forestiers ainsi que leur évolution dans le temps et dans l’espace ; d’éclairer les décisions pour l’élaboration du plan national de développement forestier ainsi que la stratégie forestière nationale ; d’établir une classification des forêts selon leur réel potentiel et les services écosystémiques qu’elles fournissent ; de mettre à la disposition de l’administration chargée des forêts, des données lui permettant de tracer les axes de gestion durable du patrimoine forestier national conforme à son potentiel réel ; de fournir les informations nécessaires à l’élaboration de la base de données relative à l’inventaire national des émissions et des absorptions de gaz à effet de serre».

Parallèlement aux opérations d’inventaire général prévues dans le nouveau décret exécutif, l’administration des forêts a inscrit en 2024 des opérations d’études d’aménagement de forêts dans certaines wilayas. 

Ces études sont basées, comme première étape, sur un inventaire très précis du matériel végétal et de la biodiversité faunistique et floristique. Les résultats de l’inventaire, renforcée par l’étude des milieux physique et socioéconomique, serviront à la prise de décision en matière d’aménagement des forêts.

Le plan d’aménagement constituera un document de base de la planification dans l’espace et dans le temps en matière d’affectation des parcelles selon leurs vocations respectives, de travaux, de recettes, de dépenses et de budgétisation. 

A.N.M.

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