Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste
Lors d’un entretien qu’il nous a accordé, Messaoud Boudiba, porte-parole du Cnapeste, a qualifié le maintien des examens et particulièrement celui du BEM, d’erreur stratégique n’ayant pas pris en compte l’état psychologique des élèves ainsi que celui de leurs parents.
Eco Times : Le Cnapeste a revendiqué le report des examens, or s’agissant du BEM, il sera facultatif, pour ceux dont le passage au niveau supérieur est assuré, mais obligatoire pour le baccalauréat. Le Cnapeste est-il satisfait de cette mesure ?
Messaoud Boudiba : Absolument pas ! Le Cnapeste estime que cette mesure va à l’encontre du bien-être des élèves et par extension celui de leurs parents s’agissant du BEM. En effet, si un élève est assuré de son passage, quelle raison le motiverait à passer un examen qui n’aura aucune répercussion sur son cursus. De plus, ceux qui se porteront volontaires n’iront que dans le but de s’amuser ou d’essayer d’aider d’autres élèves à frauder. Il serait judicieux que ce ne soient que les élèves dont la moyenne est inférieure à 4,5 qui devraient être autorisés à concourir. De plus, pourquoi engorger des classes d’examens inutilement ? Les règles sanitaires sont difficiles à observer, particulièrement avec des adolescents. Au lieu de réserver les forces pour le bac, on va les disperser pour deux examens. La session de septembre devrait être réservée exclusivement aux recalés.
Justement, et à propos des gestes barrières, le Cnapeste a fait des propositions au ministère de tutelles. Avez-vous été entendu ?
Effectivement, le Cnapeste a transmis au ministère de l’éducation toute une série de recommandations, au vu de la situation particulière que nous traversons. Notre but, vu notre expérience et notre savoir pédagogique, est de maximaliser au mieux les conditions pour passer les examens et particulièrement le Bac, dans les meilleures des conditions.
S’agissant du baccalauréat, le Cnapeste estime que les conditions ne sont pas toutes réunies. N’étant pas associé à sa préparation, le Cnapeste estime que beaucoup de lacunes sont d’ores et déjà observées.
Certains lieux ne se prêtent pas, ou alors difficilement, au respect des gestes barrières. De plus, nous n’avons aucune assurance sur le fait que le gel de désinfection soit disponible en quantités suffisantes, ni que le personnel réquisitionné soit adéquat.
L’association des syndicats à la préparation de cet examen, sera un gage pour les élèves et les parents, pour une sécurité sanitaire maximale. Pour le Cnapeste, on doit bien réfléchir pour assurer la sécurité des élevés face à la Covid-19 et assurer les règles barrières, telles que la disponibilité en quantités suffisantes des thermomètres, de gels hydro-alcooliques, bavettes et autres.
Propos recueillis par Hadi Réda