Le président de l’Anpe (Association nationale des parents d’élèves) a soulevé le caractère désorganisé de la rentrée scolaire, affirmant que le protocole sanitaire n’est pas respecté dans son ensemble, et que certains problèmes se sont même aggravés.
Eco Times : Comment jugez-vous les conditions dans lesquelles a eu lieu la rentrée scolaire ?
Ahmed Khaled : Cette rentrée scolaire est la pire que nous ayons connue. Aggravée par une maladie ont on ne connaît pas encore le remède, elle a été signifiée aux élèves avec une certaine précipitation.
Le premier problème rencontré est le non-respect des règles sanitaires. Certaines écoles ne disposent pas d’espaces assez grands pour la distanciation sociale. De plus, dans la capitale, par exemple, certains établissements, du fait du partage des élèves en groupes, se retrouvent en surcharge. Une situation très difficile à maîtriser.
Il y a aussi le problème des cantines. Il est aberrant, par exemple, de servir des repas froids aux enfants en plein mois de novembre. Il faut souligner aussi que le partage en groupes des élèves a perturbé le transport scolaire. Déjà qu’auparavant, il n’était pas performant, la pandémie a encore aggravé le problème.
Par ailleurs, il est important de souligner que l’établissement scolaire ne met pas à la disposition des élèves ni le gel hydro-alcoolique, et encore moins les bavettes. Et de fait, ceux-ci sont à la charge des parents. Encore une dépense de plus.
Comment expliquez-vous la non-disponibilité du gel, par exemple ?
A mon sens, il y a comme une mésentente (le plus souvent) entre le chef de l’établissement et l’économe.
C’est-à-dire ? Le chef de l’établissement est bien l’ordonnateur, pourtant…
Absolument. Sauf que, dans beaucoup d’établissements, et je ne sais pour quelle raison, les ordres ne sont pas exécutés. Les directeurs rejettent la responsabilité sur l’économe. Ce dysfonctionnement est relevé dans plusieurs établissements, mais, en fin de compte, cette guerre de clochers pénalise en premier lieu les élèves et leur sécurité sanitaire, et, par extension, celle des enseignants.
A ce sujet, les premiers responsables sont les APC pour le primaire, et le département ministériel de tutelle, pour le secondaire.
Les APC sont les responsables en premiers, pour satisfaire les besoins en règles sanitaires. Le ministère de l’Education doit répondre, aussi, à ces besoins par des enveloppes conséquentes. A mon avis, c’est tout le système qui est à revoir.
Propos recueillis par Réda Hadi