Pour une réelle et profonde transformation économique en Algérie, il est plus que nécessaire d’adopter un nouveau modèle de croissance durable et résilient. En effet, l’économie nationale qui ambitionne de réaliser un taux de croissance globale de 5% en 2023, et plus de 10% dans le domaine industriel, doit impérativement s’appuyer sur l’intelligence artificielle afin, d’abord, de faire face à une concurrence «féroce» et, ensuite, d’améliorer la compétitivité de l’entreprise.
Par Akrem R.
S’exprimant à l’ouverture de la 2ème édition de la Conférence internationale sur l’Intelligence Economique, le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar, a expliqué que les systèmes d’intelligence économique sont perçus comme « un levier de la relance industrielle », car ils rendent la prise de décision rapide et efficiente. Ils contribuent ainsi aux objectifs du secteur, axés sur l’augmentation de sa quote part au Produit intérieur brut (PIB).
« Ces dernières années, nous avons pris conscience de la difficulté d’accéder à des informations importantes et fiables, en particulier celles considérées comme capitales dans la consolidation et la pérennité des institutions économiques », a-t-il relevé, en enchainant aussitôt sur l’impératif d’engager toutes les mesures requises « pour faire face à une concurrence féroce, qui nécessite de s’appuyer sur une enquête économique fondée sur la veille informationnelle stratégique et efficace et l’exercice d’influence dans la prise de décision ».
A cet effet, l’application du système d’intelligence économique nécessite que les entreprises disposent de systèmes de vigilance et de veille soutenus par un système d’information efficace leur permettant d’identifier les opportunités et les menaces afin de prendre la décision appropriée en temps opportun, dira –t-il.
Il est à noter que beaucoup d’entreprises industrielles, notamment du secteur public, trouvent d’énormes de difficulté à s’imposer sur le marché, en particulier, suite à l’ouverture du commerce extérieur. Durant les deux dernières décennies, notre tissu industriel a été anéanti quant à ses capacités de production, à cause des faiblesses en matière de management et d’innovation.
Le développement de l’intelligence artificielle en trois approches
Dans ce cadre, le ministre de l’Industrie, Ahmed Zeghdar a assuré que l’Algérie a adopté la politique de la diversification de son économie initiée par le Président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune. « L’objectif est d’augmenter la contribution du secteur industriel dans le PIB, notamment, à travers les opérations de transformation et la réhabilitation des entreprises productrices pour augmenter la productivité. Dans ce sens, le ministère de l’Industrie a adopté trois approches pour développer l’utilisation de l’intelligence artificielle dans le secteur économique, dont les contenus promeuvent le recours des entreprises au système d’intelligence économique » a-t-il assuré.
Ahmed Zeghdar a évoqué, entres autres, «Le Livre Blanc de l’Intelligence Economique», qui définit la stratégie du secteur sur les cinq prochaines années et un Guide de mise en place de l’intelligence économique, de telle manière à orienter les entités économiques vers le processus de création de leurs structures internes. En troisième lieu, il a cité le Manuel de formation en intelligence économique, visant l’acquisition des compétences et qualifications pré-requises dans les différents segments d’activités.
« Ces publications, que nous considérons comme une pierre angulaire des différentes actions que notre secteur s’est engagé à prendre en charge, seront distribuées aujourd’hui (hier ndlr) aux différents participants à ce colloque. Elles seront également mises en ligne sur le portail web du ministère », a précisé Ahmed Zeghdar.
Il convient également de noter, ajoute-t-il, « que notre secteur ministériel a pris l’initiative de mettre en place des mécanismes dans ce domaine, puisqu’un groupe de travail a été mis en place. Il est composé de cadres centraux du ministère de l’Industrie et de groupes industriels publics ».
Ce groupe supervise, en effet, le processus de mise en place des cellules de veille stratégique au niveau des groupes industriels. Il a affirmé que des cellules de veille ont été déjà créées dans deux entreprises, en l’occurrence, Agrodiv et Gica. Cette opération sera généralisée, dans une première étape, à tous les groupes industriels, avant d’être élargie au niveau de toutes les entreprises et institutions.
La concrétisation de cette stratégie exige, affirme-t-il, une ressource humaine performante et compétente. « Afin de renforcer les compétences de la ressource humaine dans ce domaine, plus de 200 cadres de groupes industriels, d’organismes sous tutelle et d’administration centrale ont été formés au niveau sectoriel » a fait savoir Ahmed Zeghdar.
A. R.