Ancrées dans l’histoire, les relations bilatérales entre les deux pays sont toujours en perpétuelle évolution, mais le temps est venu d’aspirer à aller encore plus de l’avant et mettre les bouchées doubles. La visite de Tebboune est doublement significative, tant du point de vue diplomatique qu’économique. Le Président Tebboune a clairement évoqué, lors de sa visite, le souhait partagé avec Kaïs Saïed de parvenir à des perspectives unifiées, unies et communes traduisant l’orientation stratégique à laquelle aspirent les deux pays et qui émane d’une ferme volonté commune.
Par Réda Hadi
«La Tunisie est un prolongement de l’Algérie, de même que l’Algérie constitue un prolongement de la Tunisie et l’Algérie n’épargnera aucun effort pour la soutenir», a déclaré le Président algérien lors de sa visité, confirmant de par ses paroles, les solides relations entre les deux pays qui ont, à travers l’histoire, fait face aux mêmes défis et aux mêmes crises, notamment, durant les années de braises, marquées par la flambée du terrorisme.
Lors d’une conférence de presse conjointe avec le président tunisien, Kaïs Saïed, le Président Tebboune a précisé que ses entretiens avec son homologue tunisien avaient été axés sur les moyens de renforcer la coopération bilatérale et l’intégration économique entre les deux pays. Le Président Tebboune a fait état d’«une orientation stratégique pour tirer parti des points de rapprochement entre les deux pays», évoquant «le grand nombre d’accords de coopération» signés lors de cette visite.
Kaïs Saïed a quant à lui, qualifié cette visite d’historique à tous les niveaux et a rappelé que sa première visite officielle l’avait conduit à ce pays comme il l’avait promis lors de sa campagne électorale. Le locataire de Carthage a le regard tourné vers un partenariat durable susceptible de concrétiser les attentes et aspirations des deux peuples. Le message des deux présidents est on ne peut plus clair à ce sujet. Il est primordial d’être unis et accorder ses violons en vue de faire face aux défis internes et régionaux qui se profilent. «Nous devons nous unir pour pouvoir faire face à l’avenir et être capables de concrétiser les accords conclus», a souligné le président tunisien à cette occasion.
Rentabiliser une relation historique
En effet, l’Algérie et la Tunisie ont conclu mercredi à Tunis, 27 accords de coopération portant sur plusieurs secteurs, notamment la Justice, l’Intérieur et les Collectivités locales, l’Énergie et les Mines, les PME et les startups, l’Industrie pharmaceutique, l’Environnement, les Affaires religieuses, l’Éducation, la Formation professionnelle, la Pêche, l’Information et la Culture.
Des accords qui tombent à point nommé. Le contexte général de la Tunisie, est marqué par une grave crise sur le plan économique.
Billel Aouali, économiste et consultant, nous a donné son appréciation sur les relations algéro-tunisiennes «L’aide de l’Algérie envers son voisin Tunisien a toujours été marquée d‘une solidarité indéfectible. Avant la visite du président Tebboune à Tunis, Alger a annoncé un prêt de 300 millions de dollars à la Tunisie. Une bouffée d’oxygène pour les finances publiques. L’Algérie et la Tunisie souhaitent multiplier leurs échanges commerciaux limités pour l’instant à environ 1,2 milliard de dollars. Il est à rappeler qu’un dépôt de 150 millions de dollars a été effectué par la Banque centrale d’Algérie en 2020 au profit de la Banque centrale de Tunisie à titre de garantie. C’est la quatrième fois que la BCA effectue ce type de transfert depuis la Révolution du « Jasmin », à savoir 50 millions de dollars en 2011, 100 en 2014 et 100 en 2015».et de préciser: «Aussi, l’Algérie a affiché sa solidarité et sa disponibilité à aider la Tunisie dans trois épreuves que cette dernière a traversé pendant cette période : la crise économique, la pandémie de Covid-19 et la crise politique actuelle.»
Aux termes de cette visite et selon la «Déclaration de Carthage» postée, ce jeudi, sur le portail électronique de la présidence de la République Tunisienne, à l’occasion de la fin de cette visite, les Présidents Saïed et Tebboune ont convenu de mettre en place une approche différente des cadres traditionnels de coopération, afin de jeter de nouveaux fondements pour le partenariat bilatéral, vers une intégration plus «stratégique» et «solidaire» «et un développement intégré»
R. H.