Le nombre de cas de contamination par la Covid-19 ne cesse d’augmenter ces derniers jours, et ce, parallèlement àun relâchement total de la population quant aux mesures barrières requises. La distanciation sociale et le port de la bavette sont pratiquement abandonnés.
Par Akrem R
Rares sont les personnes qui respectent encore ces mesures essentielles et uniques pour stopper la propagation de la pandémie.
D’ailleurs, c’est ce qui explique le rebond des cas de coronavirus à travers certaines wilayas, notamment à Blida, Alger, Sétif et autres. Rien que durant la dernière semaine, le nombre de personnes contaminées sur le territoire national a augmenté de 369 à 475 par jour.
Selon chef de service des maladies infectieuses à l’hôpital Boufarik, Pr. Mohamed Yousfi, la situation est vraiment inquiétante et même catastrophique. Il a indiqué que son service reçoit de plus en plus de malades atteints de Covid-19. Les moyens humains mis en place sont insuffisants et n’arrivent pas à faire face aux flux des malades. « Nous pouvons dire que nous sommes en face d’une troisième vague de ce virus», a-t-il souligné, en déplorant la faible adhésion des citoyens à la campagne de vaccination et le retour à l’organisation des fêtes de mariages. «Les gens ont pratiquement oublié les gestes barrières. C’est vraiment inquiétant», a-t-il indiqué.
La situation est pratiquement la même au niveau de la capitale. Les lits réservés aux malades covid-19 sont pratiquement saturés. À titre d’exemple, le CHU Mustapha d’Alger a décidé de mettre le paquet en mobilisant 300 lits. Dans une note adressée aux professeurs chefs de service concernés par l’hospitalisation des malades covid-19, la direction a décidé de revenir au dispositif de «mobilisation maximale » avec une capacité de 300 lits à partir de journée d’hier, samedi.
«Nous sommes plus que jamais interpellés par cette nouvelle vague et nous appelons tout le monde à suivre le protocole et à se faire vacciner », a alerté le Professeur Salah Sofiane, Chef de service immunologie à l’hôpital Mustapha Pacha.
Les immunologistes tirent la sonnette d’alarme
L’apparition de nouveaux variants de la Covid19 inquiète particulièrement ces immunologistes. Belguendouz Houda, professeur en Chimie-biologie à l’université de Bab-Ezzouar prévient sur les « formes sévères » et surtout, sur les séquelles que peuvent engendrer « les formes légères et modérées». «On ignore toujours quelles sont les retombées de ces contaminations à moyen terme», a-t-elle indiqué en augurant qu’une personne « peut attraper le virus et ce n’est qu’après une année qu’elle se rendra compte des séquelles dont des problèmes musculaires et articulaires».
Tout ce qu’on peut en dire, c’est que la pandémie n’est pas derrière nous et le virus sévit toujours. Dans certains pays, le nouveau variant « Delta » fait des ravages avec un nombre de morts important. L’OMS avertit et parle d’une recrudescence à «un rythme alarmant» en Afrique, causée par ce variant. Les chefs d’entreprises et experts en économies n’ont pas caché leur inquiétude devant la détérioration de la situation sanitaire. Pour eux, l’éventuel retour à un reconfinement partiel ou total, ne pourrait être que catastrophique pour notre économie déjà plombée par le premier confinement de l’année précédente, en 2020. C’est inquiétant, a résumé Lamine Belbachir, un chef d’entreprise. Des milliers d’emplois supprimés, des entreprises activant dans les secteurs des services, du bâtiment et de l’industrie, sont à peine en train de reprendre leur activité, dira pour sa part, Ahmed Souahlia, enseignant universitaire et expert en économie. «Déjà notre économie n’est pas encore rétablie du premier confinement, dont l’activité économique avait été sévèrement impactée. Un retour aux mesures radicales (confinement total) sera catastrophique», a-t-il alerté, en appelant les Algériens aux respects des mesures barrières.
Prime Covid-19 : La quatrième tranche versée avant l’Aid El Adha
Le ministère de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière a annoncé, vendredi dernier, que la quatrième tranche de la prime Covid-19 sera versée avant la fête de l’Aid El Adha.
«La quatrième tranche de la prime Covid-19 sera versée avant la fête de l’Aid El Adha», a, en effet, annoncé le ministère de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière dans un communiqué, précisant que «les établissements publics de santé recevront les affectations financières consacrées à cette prime à partir de dimanche 4 juillet 2021». A.R.