Il n’a fallu que quelques heures de pluie pour que la capitale se noie. Les réseaux sociaux ont été submergés de photos en direct, montrant l’état lamentable de la capitale qui n’a pas su faire face à quelques gouttes de pluie, en cette fin d‘après-midi du samedi 23 octobre, et qui, de surcroit étaient annoncées par Météo Algérie par un BMS (Bulletin météo spécial). Une situation qui a mis hors d’elle la population algéroise (et celles des wilayas touchées par ce phénomène).
Par Réda Hadi
Et bis répétita. Il y a un mois déjà, la capitale a connu le même évènement. Des torrents d’eau qui dévalent les pentes d’Alger. Circulation bloquée et maisons inondées. Le standard de la protection civile est submergé par les appels. Les réseaux sociaux très souvent décriés par l’imposture de l’anonymat, ont cette fois servi à relever l’incapacité que nous avons de présager l’avenir, et de retenir quelque chose des expériences passées.
Les rues d’Alger se sont retrouvées comme face à une crue de rivière et pourtant nous n’en n’avons pas.
L’eau qui dévalait le boulevard Mohamed 5 était impressionnante, et a même renversé quelques piétons. Plusieurs axes routiers et quartiers ont été inondés. La circulation automobile a été fortement perturbée dans plusieurs tronçons autoroutiers, notamment au niveau de la rocade nord.
Ces fortes pluies ont causé le blocage de la ligne de tramway à Hussein Dey, et cela n’est pas une nouveauté, car à chaque forte pluie, le tramway est arrêté pour cause d’inondation. Les inondations ont également causé quelques dégâts matériels et deux véhicules ont été emportés par les eaux à Draria à l’ouest d’Alger. Fort heureusement, les éléments de la protection civile sont parvenus à repêcher les deux véhicules emportés, suite au débordement de l’oued Boudjemâa Temim, entre les communes de Baba Hassen et Draria.
La redondance de ces évènements, irrite, au plus haut point, les citoyens touchés. Bloqués dans le tramway, les usagers ont donné libre cours à leur exaspération. «On se moque de qui ?», s’est exclamé un quadragénaire pressé de retrouver son chez soi, «ce n’est pas la première fois que ça arrive, si les responsables concernés étaient sanctionnés, cela aurait servi de leçon». Et comme à chaque fois, ce sont les élus qui, a tort ou à raison, encaissent le courroux des citoyens. Une femme inquiète de renter tard chez elle, a laissé sa colère exploser : «On nous bloquent dans le tramway en plein milieu d’itinéraire, et on ne peut même pas sortir. On nous prend pour des animaux, aucune considération. Si les APC avaient fait leur travail, ce n’est pas une goutte d’eau qui aurait paralyser Alger. A chaque pluie, le tramway s’arrête, on ne comprend plus rien. La première fois ça passe, mais ça fait des années que ça dure».
Un jeune usager sur les réseaux sociaux, s’est écrié et a informé les présents : «Sur Facebook je viens de voir que même à Mazouna ( Relizane) ils sont comme nous. La ville est sous les flots. L’incompétence est partout, c’est pire que la coronavirus !».
Une fin de journée catastrophique, car selon nos informations, Oran a subi aussi les contrecoups de ces pluies diluviennes, et la route nationale n° 11 située dans la commune de Hassi Mafsoukh a été complètement coupée à la circulation, et les agents de la protection civile sont intervenus afin de dégager cet axe routier.
R. H.