Après l’identification et la confirmation des potentialités, tant en ressources naturelles que financières et en compétences, le secteur de l’agriculture cherche à franchir désormais un nouveau cap, celui de l’innovation en l’occurrence. C’est le nouveau challenge que vient d’affirmer le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune, à l’inauguration de la 53ème Foire internationale d’Alger, lors de sa visite au pavillon des Etats Unis, ayant la qualité d’invité d’honneur de l’édition de cette année.
Par Mohamed Naïli
Ainsi, avec les Etats Unis, dont une grande partie des 40 entreprises participantes activent dans les domaines de l’agriculture et l’agro-industrie, le président Tebboune a émis des souhaits pour intensifier les partenariats entre les acteurs algériens et américains activant dans le domaine agricole. A ce propos, le chef de l’Etat a annoncé une superficie de deux millions d’hectares à mettre en valeur et destinés à l’agriculture dans le grand sud, en invitant les entreprises américaines à déployer leur savoir-faire et prendre part à ce mégaprojet.
« Nous avons un programme très ambitieux dans le domaine de la mise en valeur de terres sahariennes. Nous voulons partir sur une superficie de deux millions d’hectares à répartir en lots de 50 hectares », a déclaré M. Tebboune, pour qui, cette démarche permettra donc de faire bénéficier des dizaines de milliers d’investisseurs dans le domaine agricole.
Le lancement depuis 2020 d’une agriculture à dimension industrielle dans le Sahara, dans le cadre de la stratégie de développement conçue et menée à travers l’ODAS (Office de développement de l’agriculture industrielle en terres sahariennes), faut-il souligner, a augmenté d’une manière significative l’attrait du secteur agricole qui intéresse de plus en plus d’opérateurs étrangers, particulièrement les entreprises américaines. Ces dernières ont effet exprimée en mars dernier déjà leur ambition lors du forum algéro-américain sur l’économie verte à Alger, à l’occasion duquel, des firmes US, comme la holding AgRi US ou Atlas Group Compagnies, ont manifesté cet intérêt à développer des projets agricoles de grande envergure dans le Sahara algérien en partenariat avec des opérateurs nationaux.
S’appuyer sur une approche innovante dans la mise en œuvre d’une nouvelle stratégie de mise en valeur des terres s’impose donc comme une alternative incontournable. C’est ce que vient de suggérer aussi, de son côté, Abdelkader Khelifa, expert en gestion durable des terres et ancien cadre au ministère de l’Agriculture et du développement rural, hier lors de son intervention à la chaîne 3 de la radio nationale. « Il nous faut des études pour avoir des données fiables sur la base desquelles nous pourrons construire une stratégie de mise en valeur », a-t-il précisé, tout en insistant sur la nécessité d’asseoir des mécanismes qui permettront d’éviter les échecs sur lesquels ont buté les programmes de mise en valeur menés par le passé.
Des start-up agricoles
Pour faire profiter les entreprises nationales de l’innovation et de la maîtrise technologique dont jouissent les entreprises américaines, le président de la république a sollicité les Etats Unis pour l’organisation d’un forum pour les start-up algériennes. « Ce que je souhaite, c’est d’organiser un forum pour nos start-up pour les aider à se rapprocher des standards américains », a-t-il déclaré.
L’ambition du secteur de l’agriculture à entrer dans cette nouvelle ère basée sur l’innovation, à l’instar de tous les autres secteurs économiques, vient de se confirmer aussi à travers la signature ce dimanche d’une convention-cadre entre le ministère de tutelle et le ministère délégué auprès du Premier ministre, chargé de l’Economie de la connaissance et des Start-up. A travers cette convention, qui a pour objectif d’encourager et promouvoir l’innovation et les start-up dans les domaines de l’agriculture, du développement rural et forestier, il est prévu de mettre en place des mécanismes qui permettront d’inciter les start-up à introduire des solutions innovantes dans les secteurs de l’agriculture et des forêts en y développant de nouvelles applications et pratiques à même de moderniser les systèmes de production et améliorer les rendements.
Aux termes de cette convention, le ministère de l’Agriculture s’est engagé à mettre à la disposition les moyens techniques et la maîtrise dont jouit le secteur à la disposition des start-up à travers les instituts techniques sous sa tutelle et, de son côté, le ministère délégué chargé de l’Economie de la connaissance et des start-up s’est engagé à accompagner les porteurs de projets innovants et les incubateurs relevant du secteur agricole pour obtenir le label « start-up ».
M. N.