Inflation, indices des prix, niveau de consommation des ménages, activités commerciales…: Ce que disent les chiffres

Au mois de juin 2023 et par rapport au mois précédent, l’indice général des prix à la consommation, au niveau national, se caractérise par une baisse de 0,4%. Les prix des biens alimentaires enregistrent un taux de -1,3%, selon les chiffres de l’ONS. En dépit de cette légère baisse, les prix de produits alimentaires demeurent élévés.  Il suffit d’effectuer une virée dans un marché des fruits et légumes pour constater de près cette réalité.

Par Akrem R.

En effet, hormis, les légumes de saison (pompe de terre (50 DA), ail (80 DA), oignon (40 DA), haricot vert (100 DA), tomate 70 DA), les prix sont hors de portée des ménages. À titre d’exemple, le prix de la courgette frôle les 200 DA/kg. En revanche,  les prix des produits agricoles frais affichent une baisse de 3%. Pour les prix des fruits, ces derniers sont également en hausse par rapport à l’année dernière. 

Le raisin, un fruit de saison, par excellence, voit son prix varier entre 200 à 350 DA/kg. La pomme est proposée quant à elle à 260 DA/kg. Ces jours-ci, et par l’effet de la canicule, le prix de la banane s’est effondré. Elle est proposée sur le marché de détail entre 250 à 350 DA/kg. Pour les autres fruits (pastèque, meulon et autres)  leur prix reste élevé par rapport à la même période de juin 2022.

Selon les chiffres de l’ONS, les fruits ont observé une décroissance relativement modérée de 2,7% en juin 2023 par rapport au mois précédent, la viande de poulet, les légumes et les poissons marquent des taux de baisse plus élevés, soit -11,6%, -12,0% et -12,6% respectivement. 

Toutefois, en dépit de la baisse, les prix affichés chez les détaillants sont considérés élevés par les ménages. À titre d’exemple, le poulet est cédé à 410 DA/Kg et la viande rouge à plus de 1800 DA/kg. D’ailleurs, le commerce de ces deux filières est en net recul, déclarent les vendeurs. 

«La hausse des prix des viandes blanches et rouges, nous a impactés sévèrement. Notre chiffre d’affaires est en net baisse. Nous avons de moins en moins de clients», témoigne un vendeur dans une boucherie à Larbaa (Blida). Ces vendeurs et commerçants parlent même d’une baisse de l’activité commerciale engendrée principalement par l’inflation qui avoisine les 9,3% en juin.

« Corrigé des variations saisonnières, l’indice des prix à la consommation enregistre, pour ce mois de juin 2023, une stagnation par rapport au mois précédent. Au mois de juin 2023 et par rapport au même mois de l’année 2022, la variation des prix à la consommation est de +9,1%», lit-on dans la dernière note de l’ONS sur l’indice des prix à la consommation. 

La consommation en baisse 

En effet, la consommation des ménages connait une baisse depuis plusieurs mois.  Les consommateurs se contentent seulement des produits nécessaires. Leurs budgets n’arrivent pas à suivre le cours de la vie, et ce, en dépit des efforts consentis par l’Etat, en matière de revalorisation des salaires et du maintien des subventions. Sans cette politique sociale « salutaire» de l’Etat, les choses seraient catastrophiques pour les ménages.

Selon l’opinion des commerçants grossistes ayant répondu à l’enquête de l’ONS, l’activité commerciale reste stable au quatrième trimestre 2022. Par contre, elle a reculé selon les commerçants détaillants, notamment ceux de la droguerie, quincaillerie, appareils électro ménagers et parfumerie (D.Q.A.E.M.P) ainsi que ceux des machines et matériels d’équipements.

la même enquête ajoute que près de 10% des grossistes et plus de 25% des détaillants jugent les prix d’acquisition des produits plus élevés comparativement à ceux du trimestre précédent, dont ceux de la matière première et des demi- produits, de la (D.Q.A.E.M.P), ainsi que ceux des machines et matériels d’équipements.

Hausse de 12,4% des prix des biens alimentaires 

En revanche, les prix des produits alimentaires industriels enregistrent une croissance de 1,4%, émanant principalement de la hausse des prix d’un ensemble de produits, dont notamment, le café qui affiche une variation de +6,5%.

 En juin 2023 et par rapport à juin 2022, l’évolution des prix des biens alimentaires enregistrait un taux de +12,4%. En effet, les prix des produits agricoles frais inscrivent une variation de +20,9% avec un taux de +39,8% pour les fruits. 

Toutefois, les prix des produits alimentaires industriels affichent certes, une augmentation mais de moindre ampleur, soit +4,1% avec une variation de +14,5% pour le café thé et infusion.

Pour la wilaya d’Alger, l’indice brut des prix à la consommation enregistre une baisse de 0,2% en juin 2023 par rapport au mois précédent. Il est à rappeler que le même mois de l’année précédente s’est caractérisé par une hausse de 0,7% (juin 2022 par rapport à mai 2022). Cette tendance à la baisse, qui intervient pour le deuxième mois consécutif (-0,3% en mai), se traduit par des variations de prix selon les catégories de produits. 

En revanche, des hausses de prix sont relevées, notamment pour la viande rouge (+2,1%). Par ailleurs, les prix des biens alimentaires industriels affichent une hausse de 1,4%. Ce résultat découle principalement de l’augmentation des prix du café (+6,5%) et à un degré moindre, de celle du pain et céréales (+0,5%). Les prix des produits manufacturés accusent une hausse modérée de 0,7% et ceux des services marquent une relative stabilité de 0,1%. 

En juin 2023 et par rapport au mois précédent, les prix des produits manufacturés accusent une augmentation de 0,7% et ceux des services une légère variation de +0,1%. En juin 2023 et par rapport au même mois de l’année précédente, l’évolution des prix des produits manufacturés est de +7,2% et celle des services de +4,1%.

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