Après trois années marquées par des hausses soutenues du niveau général des prix, l’Algérie renouait avec la stabilité dès 2024. Grâce à une stratégie économique rigoureuse et à des mesures ciblées, le gouvernement, sous la conduite du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, est parvenu à limiter l’inflation à 4,1 %. En mai 2025, le rythme d’inflation annuel (juin 2024 à mai 2025 / juin 2023 à mai 2024) est de +4,0 %.
Par Akrem R.
Ce résultat confirme à la fois l’efficacité des orientations économiques mises en œuvre en faveur du pouvoir d’achat et de la stabilité du marché, ainsi que la résilience de l’économie nationale, et ce, en dépit d’un contexte mondial toujours marqué par de fortes tensions inflationnistes. En effet, les dernières données publiées par l’Office national des statistiques (ONS), indice des prix à la consommation pour la période 2015-2024, mettent en évidence un recul significatif des prix, notamment dans les secteurs des produits alimentaires, de la santé et de l’éducation. Alors que l’indice des prix avait enregistré des hausses conséquentes de +7,2 % en 2021, +9,3 % en 2022, et +9,3 % en 2023, l’année 2024 marque un net ralentissement, ramenant le taux d’inflation en dessous de 5 % pour la première fois depuis 2020. « Cette décélération concerne l’ensemble des biens et services, avec des résultats particulièrement notables pour les produits alimentaires, la santé, l’éducation et le logement », souligne le rapport de l’ONS.
Les produits alimentaires : un recul spectaculaire
S’agissant des biens alimentaires, composante majeure du panier de consommation des ménages, ils affichent une hausse contenue de 3,3 % en 2024, contre +13,3 % l’année précédente. Ce résultat est le fruit d’une baisse significative des prix de plusieurs produits essentiels, dont notamment les fruits frais, de 31,6 % en 2023 à -19,2 % en 2024 ; les légumes frais, passés de +15,8 % à -4,7 % ; et enfin les œufs, de +21,7 % à -17,3 %, après quatre années consécutives de hausse, marquant ainsi leurs plus fortes baisses depuis 2015. Quant à la viande de poulet et aux légumes frais, leurs prix ont basculé d’une hausse à une baisse entre 2023 et 2024, passant respectivement de +26,0 % à -8,9 % et de +15,8 % à -4,7 %. Entre 2023 et 2024, les prix des pommes de terre ont connu une évolution marquée, passant de -22,0 % à +36,2 %, témoignant ainsi d’une forte hausse après une période de baisse.
Par ailleurs, les produits alimentaires industriels voient leur rythme de hausse fortement ralenti, avec +1,9 % seulement en 2024, contre +4,5 % en 2023. À noter également une première baisse depuis 2015 sur les prix du lait, du fromage et de leurs dérivés (-1,0 %), ainsi qu’une diminution de -2,1 % sur les huiles et graisses.
Des mesures concrètes pour contenir la flambée des prix
Cette dynamique reflète la volonté claire des autorités algériennes de préserver le pouvoir d’achat, notamment à travers la rationalisation des subventions ciblées ; un encadrement accru du marché, notamment pour les produits agricoles ; le soutien à la production locale ; et une politique d’importation maîtrisée des produits de première nécessité. « Ces résultats positifs sont le fruit de réformes économiques profondes et d’un pilotage rigoureux des équilibres du marché », affirment des experts.
Au-delà de l’alimentaire, d’autres secteurs stratégiques ont vu leur rythme de hausse infléchir. Il s’agit notamment de la santé et hygiène (+5,3 % en 2024 contre +10 % en 2023) ; de l’éducation, culture et loisirs : un ralentissement spectaculaire de +10,7 % à +0,2 % ; du logement et charges : progression modérée de +1,3 % ; et enfin des transports et communication avec une stabilité quasi parfaite, à +0,8 %. Même les hausses les plus sensibles, comme celles des meubles, des équipements ménagers ou des articles de beauté, restent dans des marges raisonnables par rapport aux niveaux enregistrés les années précédentes.
Après une hausse de +8,5 % enregistrée en 2023, le groupe Habillement-Chaussures connaît, pour sa part, une nouvelle augmentation de +6,5 % en 2024, mais à un rythme moins soutenu que l’année précédente.
« Tous les produits dépendants de ce groupe ont été affectés par ce résultat avec des évolutions plus ou moins importantes. À l’exception des tissus, de la couture et de la mercerie, dont les hausses s’accélèrent en passant respectivement de 5,9 % et 6,1 % en 2023 à 8,6 % et 12,7 % en 2024, les autres produits de cette catégorie connaissent un certain ralentissement, notamment le cas de l’habillement pour hommes et femmes, dont les augmentations, après avoir atteint 10,4 % et 9,1 % en 2023, se modèrent à 6,1 % et 7,7 % en 2024 », selon l’ONS.
Par ailleurs, les prix des bijoux et montres connaissent, depuis 2020, des hausses significatives, atteignant +22,5 % en 2024. Les articles et produits de beauté enregistrent une hausse de 11,2 % contre 10,5 % en 2023. Après une année de stagnation en 2023, les prix des boissons alcoolisées enregistrent une flambée en 2024, affichant une hausse de 81,3 %.
Une tendance qui renforce la crédibilité économique du pays
Le maintien de l’inflation sous la barre des 5 % positionne l’Algérie parmi les rares pays de la région ayant su contenir les pressions inflationnistes, à une époque où l’instabilité des prix affecte lourdement les économies de nombreux pays voisins et partenaires.
Ce résultat renforce également la crédibilité des institutions économiques nationales et constitue un signal fort adressé aux investisseurs, en particulier dans le contexte de l’ouverture progressive du marché et de la mise en œuvre de la nouvelle loi sur l’investissement.
Toutefois, un grand travail reste encore à faire pour la préservation du pouvoir d’achat des ménages, d’autant plus que les prix des divers produits, alimentaires notamment, ont été triplés durant les quinze dernières années. La promotion de la production nationale, avec des taux d’intégration appréciables, est le seul moyen pour stabiliser le marché et faire baisser encore les prix.
A.R.





