Cela fait déjà plusieurs années depuis que l’on parle de modernisation du système financier, et c’est maintenant, que les résultats commencent à apparaitre, et ce depuis que les pouvoirs publics, et les hautes autorités du pays, ont décidé, ces trois dernières années de donner un bon coup de starter aux réformes du secteur. Des réformes bancaires et financières sont en cours de concrétisations par l’Etat. L’objectif principal de ces changements profonds, est de développer un nouveau système financier inclusif, dont tous les citoyens auront un accès «rapide» et surtout sans barrière aux différents produits financiers mis sur le marché.
Par Akrem R.
La célébration de la journée arabe de l’inclusion financière, jeudi dernier, était une occasion pour le premier argentier du pays, en l’occurrence, M. Laziz Faïd, de mettre en avant les avancées enregistrées par l’Algérie en la matière et les perspectives.
Le ministre des finances a rappelé que les pouvoirs publics ont adopté une démarché claire pour la réalisation de l’inclusion financière, en décidant une série de mesures.
Il s’agit en premier lieu de procéder, dira-t-il, à la numérisation des banques et de leurs systèmes d’informations (la digitalisation), la densification et l’élargissement du réseau des agences bancaires de proximité et numériques ainsi que le renforcement des prestations du paiement électronique (e-paiement).
En second lieu, ajoute le ministre, assurer la disponibilité des produits de la finance islamique et classique en fonction des besoins du citoyen.
Evoquant ces démarches, M. Faïd a cité, entre autres, l’actualisation de la loi monétaire et bancaire qui permettra le lancement de la monnaie numérique nationale et l’ouverture d’agences à l’étranger pour accompagner les investisseurs à l’exportation, l’objectif étant de «parvenir à des prestations financières innovantes permettant au citoyen de bénéficier de produits de qualité et sans entraves».
A ce propos, il a fait savoir que le ministère a décidé, dans le cadre de la contribution au soutien à l’inclusion financière, nombre de réformes en vue de promouvoir les indicateurs d’obtention de financement notamment pour les jeunes afin de soutenir les petits et moyens projets. Actuellement, notre système bancaire dominé jusqu’à présent par le secteur public à hauteur de 85% reste «faible» et loin des aspirations des opérateurs économiques et particuliers notamment.
Le taux de bancarisation ne dépasse pas les 50%
Selon les résultats d’une étude publiée en mars dernier par le Cread sous le thème: «Analyse du secteur bancaire algérien: un secteur mal-développé, dans une économie à fort besoin de financement», le ratio d’activité bancaire représente 85% du PIB qui demeure faible par rapport à nos voisins, avec des ratios qui s’élèvent respectivement à 137% et 110%. Le taux de bancarisation, en Algérie, ne dépasse pas 50%, il demeure aussi faible par rapport à nos voisins Tunisiens, avec un taux de 85%. Ceci dit, un grand travail reste encore à faire dans ce cadre, en privilégiant la sensibilisation des citoyens pour l’abondant de certaines pratiques.
En effet, si les banques ont portefeuille de 20 millions de comptes bancaires, dont 12 millions sont des comptes d’épargnes, 27 millions autres comptes postaux et 14 millions de cartes interbancaires (CIB et Edahabia), le cash demeure le meilleur moyen de paiement des Algériens. Malgré l’amélioration des chiffres et nombres de transactions électroniques, il demeure que l’e-paiement reste loin des résultats escomptés, tenant compte des potentialités existantes.
Selon les chiffres récents, le nombre de transaction e-paiement est passé de 65.000 en 2016 à 12 millions en 2022.
Hausse de nombre d’opérations d’e-paiement
Par ailleurs, le nombre d’opérations e-paiement est passé de 7300 opérations en 2016 à 7,5 millions, avec plus de 340 commerçants en ligne inscrits dans le système de paiement interbancaire. Une évolution presque à deux chiffres qui appelée à progresser davantage afin de réduire l’argent liquide circulant hors circuit bancaire estimée à 90 milliards de dollars.
Cette évolution dans l’e-paiement n’a pas freiné, en outre, le recours au «cash». Les chiffres du Groupement d’intérêt économique monétique (GIE Monétique) font foi. Durant le premier trimestre de 2023, 40 millions de transactions effectuées d’une valeur de près de 770 milliards de DA ! En clair, l’Algérie ne souffre pas du problème de bancarisation mais de l’adhésion des populations aux nouveaux moyens de paiement.
C’est dans ce cadre que s’inscrit le projet du gouvernement visant au lancement des banques numériques de nouvelle génération. Le ministre a fait savoir que les banques s’emploient à commercialiser plusieurs produits et services en coordination avec les start-up, citant entre autres produits: le téléphone portable et la e-wallet, outre le lancement des banques numériques de nouvelle génération.
A. R.