Le ministère du Commerce et de la Promotion des exportations a informé les opérateurs économiques activant dans le domaine de l’importation de matières premières et de marchandises destinées à la revente en l’état, que le dossier d’importation doit comporter, à partir d’aujourd’hui, dimanche, des documents supplémentaires. Une décision qui a irrité nombre d‘opérateurs, qui considèrent qu’on alourdit davantage des procédures déjà contraignantes.
Par Réda Hadi
En effet, et selon le communiqué du ministre , il faut désormais fournir trois (3) documents supplémentaires, à savoir, «une copie du certificat de conformité aux conditions et modalités d’exercice de l’activité d’importation des matières premières, les produits et les marchandises destinés à la vente en l’état, une copie de la facture domiciliée, ainsi qu’une copie de la liste de colisage en cas d’importation de cargaisons non-homogènes».
Le même communiqué n’a pas manqué de souligner que ces nouvelles mesures interviennent dans «le but d’encadrer les importations et d’assainir l’activité du commerce extérieur des pratiques illégales». C‘est donc dans un contexte difficile d’amenuisement de ses réserves de change, entre autres, que l’Algérie donne un nouveau tour de vis pour lutter contre les importations anarchiques
Selon la même source, les importateurs doivent présenter un programme d’importation annuel et «justifier du recrutement d’au moins, deux employés», outre que leur activité devra, «disposer de moyens de transport adéquats, en toute propriété ou en location, compatibles avec la nature et la spécificité des produits et marchandises importés.»
De plus, ces sociétés doivent «fournir aux directions du commerce de wilayas territorialement compétentes, un programme annuel prévisionnel d’importation», et «fournir, tous les six mois, aux services des directions du commerce de wilayas territorialement compétentes, les statistiques concernant l’état des ventes et les quantités en stocks.» Ainsi, les importateurs «doivent veiller à ce que les mesures nécessaires soient prises pour contrôler la conformité des produits et marchandises importés, afin qu’elles soient conformes aux spécifications techniques ou réglementaires et aux normes algériennes en vigueur ou, à défaut, aux normes internationales. En cas d’absence de normes internationales, il est fait recours aux normes du pays d’origine ou, à défaut, du pays de provenance»
Pour M. Sayoud Mohamed, qui gère un bureau d ‘investissement, la mesure est louable en soi, mais trop contraignante, car elle peut impacté les activités. «A l‘heure où nos entreprises doivent répondre avec réactivité aux marché, on alourdit davantage les contions d‘importation. Certes, il existe des importateurs véreux, mais ce n’est pas pour autant que l‘on doit pénaliser des sociétés sérieuses»
Pour M. Sayoud, «la solution ne réside pas dans plus de bureaucratie, mais bel et bien dans des contrôles permanents et des sanctions exemplaires en cas d‘infractions», et de préciser : «Il serait bienvenu de créer un fichier national, pour bannir les importateurs véreux. Certaines PMI PME, sont parfois dans l’obligation d‘avoir recours à une importation immédiate».
R. H.