Après une année morose, l’activité économique et commerciale en Algérie reprend quelques couleurs. Les données chiffrées du commerce extérieur, révélées, hier, par la direction des Douanes, en font foi. Durant les 10 premiers mois de 2021, l’Algérie a exporté pour 30,67 milliards de dollars, contre 19,25 milliards à la même période en 2020, soit une hausse de 11 milliards de dollars, a indiqué Toufik Saci, directeur du recouvrement à la direction générale des douanes (DGD).
Akrem R
Et ce, même si les importations, elles aussi, ont, certes, connu une légère hausse, de 8,86%, en passant de 28,3 milliards de dollars en 2020 à 30,81 milliards actuellement, soit une hausse de 2 milliards de dollars. Le représentant des Douanes qui s’exprimait sur un plateau d’une chaine de télévision privée, a expliqué cette hausse par la reprise de l’activité économique dans le pays, notamment dans le domaine industriel, où la facture destinée à l’acquisition de machines et autres matériels pour l’industrie, a enregistré une importante augmentation. Une hausse, due, par ailleurs, à la celle de la facture alimentaire portée par la flambée des prix sur le marché international, mais aussi, du fret maritime. Toutefois, la balance commerciale de l’Algérie durant ces 10 premiers mois, se dirige vers un équilibre après plusieurs années de déficits, dont celui de cette année qui a baissé de 140 millions de dollars.
Un chiffre qui devrait encore baisser d’ici la fin de l’année, notamment avec la percée des exportations hors hydrocarbures. le recettes de ces dernières ont a déjà atteint les 3,5 milliards dollars et devraient s’accroitre encore. « Grâce à la relance économique, et aux efforts des opérateurs économiques dans le domaine de l’exportation, on va réaliser un excédant de la balance commerciale d’ici la fin de l’année», a soutenu Toufik Saci.
Il a noté, par ailleurs, que les exportations hors hydrocarbures ont enregistré un bon quantitatif important, mais qui reste tout de même «marginal». Toutefois, les signes d’une nouvelle dynamique dans ce domaine sont bonnes et le gouvernement a pris une série de mesures visant la promotion des ces exportations. Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune a fixé, pour rappel, l’objectif d’atteindre entre 4 à 5 milliards de dollars d’exportations, au courant de 2021.
Les exportations de fruits et légumes toujours à la traine
« Si nous continuons à travailler à cette allure, l’Algérie réalisera des résultats encourageants durant les prochaines années», assurera, donc, le directeur du recouvrement à la DGD.
S’agissant de la structure des exportations hors hydrocarbures, les produits de la pétrochimie (32%) représentent la part du lion, en avoisinant les 2 milliards de dollars, suivis par le rond à béton et ciment (20%) et du sucre (8,57%). Quant aux exportations agricoles (fruits et légumes), ces dernières restent minimes et ne reflètent pas le potentiel que recèle l’Algérie. Il y a certes une évolution, dira l’intervenant, mais qui reste minime. Des contraintes de logistique et de stockage bloquent nos exportations agricoles. Les services agricoles avec l’appui d’autres départements, tentent de remédier à cette situation, rappelle l’intervenant, en citant l’octroi d’une aide financière pour le transport de marchandises. Ceci donnera, ajoute-t-il, plus de compétitivité à nos produits sur les marchés à l’international. Les Douanes accordent toutes les facilitations aux exportateurs, en réservant un couloir vert au niveau des ports et aéroports, et également le contrôle de marchandises destinées à l’export au niveau des usines.
A. R.
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Douanes
846,62 milliards de DA de recettes en 10 mois
Les recettes douanières engrangées durant les 10 premiers mois de l’année en cours, ont atteint 846,62 milliards de DA, en enregistrant une légère hausse de 0,59% comparativement à la même période de 2020. Selon directeur du recouvrement à la DGD, Toufik Saci, l’objectif d’atteindre 1000 milliards de DA de recettes douanières en 2021 est «réalisable».
Ce responsable a précisé que le but de la fiscalité douanière n’est pas seulement le financement du Trésor public, mais également, de protéger l’environnement en imposant des taxes sur les sachets en plastique et autres produits. Ainsi, les Douanes participent au développement des collectivités locales, en attribuant 15% de la TVA douanières à la Caisse de solidarité et de garantie des collectivités. Pas moins de 68,9 milliards de DA ont été déjà injectés dans cette Caisse. A cela, s’ajoute l’affectation également de 691 millions de DA pour les communes frontalières.
Par ailleurs, le représentant des Douanes a fait savoir que l’Algérie a ratifié l’accord d’adhésion à la Zone africaine de libre échange (Zlecaf), au début de l’année 2021, mais qui n’est pas encore en vigueur. Un démantèlement tarifaire progressif de 5 années sera mis en oeuvre, dès la mise en application de l’accord. En effet, les produits importés de l’Afrique bénéficieront d’une réduction de 40% de taxes douanières durant la première année, avant d’arrivée à 0% dans la cinquième année (à partir de 2027). Ces exonérations permettront aux producteurs nationaux d’avoir de la matière première, notamment dans le domaine agroalimentaire à des prix concurrentiels. L’exportation de ces produits finis après transformation, sera bénéfique pour l’économie nationale.
A. R.
