Le marché de l’immobilier semble sortir de sa léthargie. Dans certaines agences de la capitale, si la reprise n’est pas complètement confirmée, il n’en demeure pas moins que le marché de l’immobilier donne des signes encourageants. Des gérants d’agences sont unanimes à dire que ce n’est pas l’embellie souhaitée, mais une bouffée d’oxygène qui permet, dans une certaine mesure, de sortir de la crise actuelle. Beaucoup de ces d’agences, en effet, sont sollicitées ces jours-ci pour des transactions, même si elles ne sont pas assez suffisantes pour une reprise soutenue.
Par Réda Hadi
Le secteur de l’immobilier est fortement impacté par la pandémie de la Covid-19. Locations, ventes, promotions… les professionnels et particuliers ont du mal à s’y retrouver dans un marché qui subit une perte de valeur appréciable. La crise économique provoquée par la baisse des prix des hydrocarbures, conjuguée à celles sanitaire et sociopolitique, a aggravé la situation. Les professionnels de l’immobilier ont perdu leurs marques. Depuis le début de la crise sanitaire, plus personne n’est capable de déterminer la valeur d’un bien. Et c’est valable, tant pour la location que pour la vente. Beaucoup d’agents immobiliers disent n’avoir jamais assisté à une crise de cette envergure.
Sur cette timide reprise, le président de la Fnai (Fédération nationale des agences immobilières), Noureddine Menaceri tout en appréciant ce bol d’air tient tout de même a tempérer les ardeurs : « C’est vrai, un léger frémissement est constaté, mais il ne s’agit nullement d’une reprise. Notre secteur a été littéralement mis à bas par la conjoncture économique et politique du pays. Economiquement d’abord, car la chute du prix du pétrole a lourdement impacté les achats de biens. Politiquement, ensuite, car avec le Hirak, c’est l’incertitude qui nous pénalise. Les gens ont peur de s’engager à long terme dans un investissement, au regard des doutes qui planaient sur la situation du pays, ce qui a fait reculer les intentions d’achat. Certes, l’élection du Président Tebboune a quelque peu rassuré, mais la joie fut de courte durée, avec l’arrivée de la pandémie. Et maintenant avec les appels au boycott des Législatives, l’immobilier est dans le wait and see», nous a-t-il affirmé.
Effet Ramadhan
En ce qui concerne la location, la situation est tellement confuse que certains propriétaires préfèrent temporiser plutôt que de louer à perte. M Menaceri nous précise à ce sujet que «d’autres tentent d’imposer des tarifs assez élevés en faisant en sorte d’accepter une avance de loyer de six mois au lieu d’une année, l’objectif des propriétaires étant de perdre le moins d’argent possible», indique-t-il.
Placements en stand-by
Il est vrai que les effets de la crise ont commencé à se faire sentir dès 2018. «Les choses se sont compliquées en 2019 –avec l’instabilité politique–, en 2020 –avec le Coronavirus– et la chute brutale des prix des hydrocarbures, plus importante ressource du pays, aggrave la situation. Les chefs d’entreprises et les commerçants, principaux clients du secteur de l’immobilier, préfèrent garder leur trésorerie pour faire face aux contrecoups de la Covid-19: les placements dans l’immobilier sont donc reportés» conclut le président de la Fnai.
R. H.