Le ministère du Tourisme et de l’Artisanat entend élaborer une liste répertoriant les activités artisanales en voie de disparition en Algérie en vue de les relancer et d’assurer leur préservation. Qu’il s’agisse de la dinanderie, la tapisserie, la maroquinerie, la joaillerie, la poterie, ou la vannerie, ces métiers font partie de notre patrimoine culturel et économique, que l’on doit à tout prix préserver et mettre en valeur. Situés au point de rencontre de l’économie et de la culture, ces métiers d’art, ont été importants dans la vie de nos cités et l’essor de l’économie locale. Reste, qu’au-delà de l’’établissement d’une nomenclature qui attesterait de leur existence, le renouveau de ces métiers ne peut avoir lieu qu’à travers tune plus grande résilience.
Si cette initiative a été favorablement accueillie par les gens du métier, elle n’en demeure pas moins, assujettie, selon le directeur général de l’Artisanat au ministère, Djamel Eddine Bouâme, à plus de «modernité et de créativité, pour être au diapason des exigences du marché et du progrès technologique», car, a-t-il précisé «cette opération menée en coordination avec les différentes chambres de l’artisanat et des métiers, vient renforcer le programme de réhabilitation de ces métiers qui constituent le patrimoine civilisationnel et historique du pays».
Selon M. Bouâme, les artisans sont désormais accompagnés dans la création de leur propre micro-entreprise, la découverte des besoins du marché et des modes de promotion, par des sessions de formation, l’offre de matières premières et l’assistance aux dispositifs d’aide, tels que, l’Agence nationale du micro-crédit (ANMC), la Caisse nationale des Assurances chômage (CNAC), ou encore, l’Agence nationale de développement de l’entrepreneuriat (ANDE- Ex Ansej)
Propositions d’experts
Pour Billel Aouali, Economiste et consultant, «établir une nomenclature, est déjà un pas vers la reconnaissance de ces métiers qui sont aussi assimilés à des métiers d’Art. Or, de ce point de vue, la principale difficulté consiste en leur pérennisation, par une formation et une incitation pécuniaire, de la relève, en premier lieu».
L’économiste précise aussi que «ces métiers, pour continuer à exister, doivent s’agglomérer en coopératives, car, en dehors des conséquences sur le secteur, de l’évolution des modes de consommation et de production (obsolescence de certains produits, mondialisation de la concurrence), les caractéristiques même de l’offre, constituent des causes de difficultés structurelles, et la coopérative peut en être une réponse».
Par ailleurs, M Aouali estime que «la création de villages dédiés, contribuerait à faire connaitre les produits de terroir de ces métiers, et surtout, éviter leur atomisation, leur isolement et leur difficulté à se regrouper. Ce qui permettra, également, d’établir une concertation étroite et permanente entre les différents corps de métiers, pour étudier toutes les questions afférentes à la formation et à la promotion de ces métiers, et d’envisager toute action, en vue d’en favoriser le développement».
Le ministère du Tourisme et de l’Artisanat, a annoncé, dans ce sens, que les autorités compétentes œuvrent à améliorer le niveau de formation des artisans et à mettre en place de nouveaux mécanismes pour une meilleure commercialisation des produits de terroir, à travers, de nouvelles conceptions respectant le goût des clients, et des campagnes de sensibilisation quant à l’impératif de préserver ces activités ancestrales.
R. H.