Grâce au rétablissement de la situation économique à travers le monde et le retour de la consommation énergétique à des niveaux d’après Covid-19, les prix de pétrole ont enregistré une nette amélioration pour se stabiliser à hauteur de 80 dollars/baril.
Akrem R.
Ceci, dira le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab, a permis à l’Algérie d’engranger plus de 24 milliards de dollars à fin septembre 2021, soit une hausse de 62% en valeur par rapport à 2020 où nos exportations ne dépassaient pas les 15 milliards de dollars.
Ces chiffres ont été communiqués, hier, par Arkab devant la commission des finances et du budget de l’APN. Ainsi, il a expliqué que les exportations d’Hydrocarbures durant les 9 premiers mois de 2021 ont enregistré une hausse de 28% en volume, soit l’exportation de 72 millions de tonnes équivalent pétrole (Tep) et 30 milliards m3 en gaz naturel avec une hausse de 94% par rapport à la même période de 2020 (16 milliards m3).
En somme, l’Algérie a tiré profit de la hausse des prix et de la demande sur ces deux produits énergétiques sur le marché international. «La moyenne des prix de pétrole est de 69 dollars/baril en 2021 contre 41 dollars/baril en 2020 et le gaz, lui aussi, a connu une hausse de 28% de son prix», a détaillé le ministre, en affirmant que son département compte poursuivre ses efforts durant l’exercice prochain, afin de soutenir les équilibres budgétaires internes et externes de l’économie nationale et également, améliorer l’équilibre de la balance commerciale et des paiements. En effet, le maintien des prix au niveau actuel, permettra à l’Algérie d’engranger plus de 30 milliards de dollars, soit, couvrir la totalité de nos importations sans recourir aux réserves de changes.
S’agissant des exportations du phosphate, le ministre de l’Energie et des mines a indiqué qu’elles ont connu une hausse de 80% (1,4 millions de tonnes). Arkab a fait savoir, également, que la fiscalité pétrolière a enregistré pour sa part une augmentation de 29% (1857 milliards de DA) et la réalisation des objectifs tracés dans la LFC 2021 de 96% (1920 milliards de DA). Sur un autre registre, la production nationale d’hydrocarbures a connu une amélioration de 15% pour atteindre 121 millions de tonnes Tep durant les 9 mois de 2021, par rapport à la même période de l’année précédente et 77 milliards de m3 en gaz naturel.
Hausse inquiétante de la consommation interne
Toutefois, la hausse de la production nationale en la matière, a été confrontée à une augmentation sans précédent de la demande locale, notamment en matière de gaz. Actuellement, plus de 45 milliards de m3 en gaz sont consommés en interne et 47 millions de tonnes en pétrole. Le ministre Arkab s’est montré inquiet face à cette situation qui pèse «lourdement» sur nos exportations, en particulier en gaz, et risque même de mettre en péril notre pays vis-à-vis de ses clients.
Le maintien de ce rythme de consommation, presque à deux chiffres durant les années à venir et sans le développement de nouveaux gisements gaziers, fera que l’Algérie sera contrainte d’orienter sa production seulement vers le marché interne ! Le gouvernent qui se dit conscient de l’ampleur de cette situation, dira d’emblée Arkab, a mis en place une stratégie visant à la rationalisation de la consommation, en s’orientant vers le mix énergétique et le développement des énergies renouvelables (EnR). Outre la rationalisation de la consommation, le ministère de l’Energie œuvre au renouvellement de nos réserves pétrolières et gazières et l’augmentation de la production nationale en la matière, l’élargissement de la base minière à travers le pays, le développement des industries de transformations minière et pétrolière.
A.R.