Hydrocarbures en Algérie : Cap sur l’augmentation de la production

L’Algérie veut augmenter sa production en hydrocarbures et pour ce faire, des efforts ont été déployés ses trois dernières années sur le terrain. Entre autres importantes mesures,  l’introduction de la nouvelle loi des hydrocarbures en 2019, visant à capter de nouvelles compagnies pétrolières à investir en Algérie. Une loi qui, d’ailleurs, commence à donner ses fruits. 

Par Akrem R

Plusieurs projets pour le développement de puits de pétrole et gaz sont en cours d’exploitation. Ceci marque une nouvelle dynamique de l’investissement dans le domaine des hydrocarbures dans notre pays, et ce, après plusieurs années d’«inertie».

Lors de cette époque, les compagnies étrangères  avaient qualifié l’ancienne loi sur les hydrocarbures de «restreinte» ne leur accordant pas d’avantages suffisants. 

Un message que les dirigeants et les cadres de la Sonatrach avaient bien compris, notamment face au recul drastique de nos réserves. Ils ont, par conséquent, pris l’initiative de la mise en place d’une nouvelle loi, tout en accordant des avantages aux investisseurs, notamment dans la prospection. Il est à noter dans ce cadre que 60% du potentiel en hydrocarbures dans notre pays sont sous-exploités ou carrément non-exploités. Donc, des efforts et des investissements sont à consentir dans ce domaine afin de développer de nouveaux gisements. Cette lourde mission est confiée à l’Agence ALNAFT.

Elle a été créée en vertu des dispositions de l’article 12 de la loi sur les hydrocarbures de 2002, dans l’objectif de promouvoir les investissements dans la recherche et l’exploitation des hydrocarbures et évaluer le secteur minier relatif aux activités en amont, notamment en réalisant des études de bassin et en acquérant des données. 

Le ministre de l’Energie et des Mines, Mohamed Arkab a procédé, hier, dimanche à l’installation d’un nouveau  président à la tête d’Alnaft, dont le but est de donner une nouvelle dynamique aux activités de l’Agence, en fournissant plus d’efforts pour capter de  nouveaux investissements en la matière. C’est Mourad Beldjehem, ancien directeur de la division associations Sonatrach EP, qui prendra les affaires de l’Agence, en tant que président d’ALNAFT. 

Intervenant à cette occasion, le ministre Arkab a assuré que l’Algérie table sur le développement de la production des hydrocarbures, et ce, à travers la prospection et la modernisation de l’exploitation, du transport et de l’exploitation de ses ressources. 

«  À travers notre programme de développement des hydrocarbures, nous œuvrons à  l’intensification et le renforcement de la production nationale», souligne-t-il devant les cadres de l’Agence. 

Intensifier les découvertes 

Enchaînant, M. Arkab indique que parmi les missions d’Alnaft figure le développement des hydrocarbures à la source (en amont). Une démarche qui figure parmi les stratégies de l’Etat. En collaboration avec le groupe Sonatrach, le ministre appelle les responsables d’Alnaft à renforcer la production nationale des hydrocarbures. 

En plus de Sonatrach, le ministre recommande de travailler également avec les autres grandes compagnies présentes en Algérie et également les nouvelles compagnies qui comptent investir en Algérie. Ces efforts, rappelle-t-il, s’inscrivent dans l’objectif d’améliorer le niveau de production gazière et pétrolière.

À travers cette démarche, l’Algérie veut maintenir ses niveaux d’exportations, notamment en GNLc et également faire face à la consommation locale. Cette dernière ne cesse d’augmenter, avec une croissance presque à deux chiffres (8% annuellement). 

C’est une pression en plus sur le gouvernement qui est appelé à mettre les bouchés doubles pour l’augmentation de la production nationale en hydrocarbures, et maintenir la manne pétrolière pour la poursuite des réformes économiques, visant à la mise en place d’un nouveau modèle économique diversifié. Cette phase de transition doit être appuyée par les exportations des hydrocarbures, en attendant la mise en marche de nouveaux créneaux.

L’Algérie s’emploie « à développer et augmenter ses réserves à travers sa compagnie pétrolière nationale Sonatrach et des joint-ventures avec des compagnies pétrolières et des investisseurs internationaux, selon ALNAFT, tout en relevant « qu’en termes de réserves potentielles, l’Algérie possède la dixième plus grande réserve de gaz naturel prouvée au monde avec la troisième plus grande réserve de gaz non conventionnel.

Mise en place d’une plateforme numérique par Alnaft

Par ailleurs, et afin de faciliter l’investissement dans les hydrocarbures, l’Agence nationale algérienne pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft) avait lancé en 2022 d’une plateforme numérique permettant l’accès aux données du sous-sol algérien.

Cette plateforme numérique « entièrement intégrée », développée par SLB, une entreprise de solutions technologiques dans le secteur de l’énergie, « permet un accès mondial fluide, à tout moment et n’importe où, à l’ensemble des données du sous-sol algérien et des produits durables ».

Selon l’agence Alnaft, la plateforme « Exalt » constitue « une opportunité sans précédent, dans l’histoire du marché énergétique algérien, qui permet aux investisseurs d’explorer de nouveaux gisements, de prospecter et d’évaluer le potentiel du domaine national des hydrocarbures ».

Elle permet également de démontrer « la valeur des opportunités nationales en amont et de promouvoir les ressources en hydrocarbures de l’Algérie dans le monde entier, y compris, à travers de futurs appels d’offres », est-il souligné dans le communiqué.

La plateforme Exalt est déployée en adéquation avec la loi 19-13 régissant les activités d’hydrocarbures et qui vise à encourager les partenariats internationaux dans ce secteur en introduisant notamment un régime fiscal simplifié et compétitif.

Il est à noter que la Sonatrach a réalisé un chiffre d’affaires à l’exportation de 60 milliards de dollars, pour un volume exporté de 91,6 millions de TEP, contre des ventes de 66,7 millions de TEP sur le marché national. La production primaire s’est quant à elle élevée à 189,6 millions de TEP en 2022. Selon un bilan du groupe pétro-gazier «Sonatrach»,  huit (8) nouvelles découvertes réalisées et plusieurs accords signés, durant les cinq premiers mois 2023,  dont 7 en effort propre.

Ces découvertes, illustrent la pertinence des efforts consentis par Sonatrach en matière d’exploration et de renouvellement des réserves d’hydrocarbures et démontrent l’attractivité du domaine minier en Algérie.

A. R.

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