Hydrocarbures : Des majors américaines s’intéressent à l’Algérie

Hydrocarbures : Des majors américaines s’intéressent à l’Algérie

Les compagnies pétrolières américaines, dont Exxon Mobil et Chevron, s’intéressent, de plus en plus, à l’investissement en Algérie. D’ailleurs, leur arrivée sur le marché algérien des hydrocarbures, s’annonce imminente. En effet, les pourparlers entre le groupe Sonatrach et les majors américaines sont sur la bonne voie et des partenariats prometteurs s’annonce à l’horizon.

Par Akrem R.

Selon le Pdg de Sonatrach, Rachid Hachichi, « nous sommes arrivés à l’étape des négociations sur des contrats d’hydrocarbures avec (ExxonMobil) et (Chevron), et nous avons convenu d’accélérer ces discussions. Il est prévu que les contrats soient prêts à être signés dans quelques mois afin de développer les champs convenus dès l’année prochaine», a-t-il fait savoir dans une déclaration à Al Sharq, en marge de la Conférence mondiale sur l’énergie «Gastech 2024», à Houston aux Etats-Unis.

En effet, l’amélioration du climat des affaires, une infrastructure pétrogazière performante et les opportunités d’affaires dans le domaine énergétique sont autant d’éléments incitant les compagnies américaines à venir s’installer en Algérie. Ainsi, le numéro un en Amérique, ExxonMobil a affirmé sa volonté d’investir à long terme en Algérie.

Lors d’un forum d’affaires algéroaméricain à Houston (Etats-Unis), organisé par le Conseil d’affaires algéro-américain et la Chambre de commerce algéro-américaine, en présence de PDG de grandes sociétés énergétiques telles que ExxonMobil, Chevron et Occidental, le vice-président chargé de l’exploration et des nouvelles opportunités de la société ExxonMobil, John Ardil, s’est dit optimiste quant à travailler avec Sonatrach et a exprimé la volonté d’ExxonMobil d’investir à long terme en Algérie dans le secteur de l’énergie, compte tenu du système fiscal pétrolier incitatif accordé par l’Algérie aux investisseurs.

Il a également insisté sur «l’engagement d’ExxonMobil à adopter les meilleures pratiques en matière de protection de l’environnement et de réduction de l’empreinte carbone dans le cadre de ses opérations».

Un mémorandum d’entente entre les deux compagnies, rappelle-ton, a été signé en mai 2024. Lors d’une réunion entre le Pdg de Sonatrach et les responsables d’ExxonMobil, les deux parties ont évoqué le plan de développement d’intérêt commun sur les gisements, à même de développer les ressources énergétiques tout en mettant l’accent sur l’excellence opérationnelle, l’innovation technologique et le respect de l’environnement ainsi que les meilleures pratiques en matière de durabilité.

De son côté, la vice-présidente chargée de l’exploration internationale chez Chevron, Liz Schwarze, a salué la loi algérienne sur les hydrocarbures en vigueur, qui offre plusieurs avantages aux investisseurs, selon le communiqué.

«L’investissement en Algérie très incitatif »

La même responsable a qualifié l’investissement dans les hydrocarbures en Algérie de très incitatif en raison de l’existence d’une infrastructure solide, notamment le réseau de pipelines transcontinentaux et les usines de gaz naturel liquéfié, facilitant ainsi la commercialisation du gaz vers l’Europe.

L’arrivée des géants pétroliers et gaziers américains sur le marché algérien constitue à la fois un signe positif pour les marchés en mettant en avant l’attractivité et la stabilité du marché algérien, mais aussi, un excellent appui pour Sonatrach qui travaille à la mise en valeur des richesses du pays en encourageant l’investissement étranger dans l’amont gazier avec la finalité de porter à la hausse la production, indiquent des experts.

En clair, l’atterrissage de majors américaines disposant d’une compétence avérée dans le domaine gazier, ne pouvait qu’être bénéfique pour l’Algérie qui veut consolider son rôle de fournisseur fiable et de leader notamment pour le Vieux continent.

Les compagnies américaines telles qu’ExxonMobil et Chevron détiennent la technologie et les financements nécessaires pour développer davantage le domaine pétrolier et gazier en Algérie.

Le 28 avril dernier, en marge de la Conférence ministérielle du G7 sur le climat, l’énergie et l’environnement, le ministre de l’énergie et des mines, Mohamed Arkab, a appelé le géant américain de l’énergie Baker Hughes à renforcer ses activités dans le pays et à pénétrer le marché africain avec Sonatrach.

Arkab avait discuté avec les représentants de la société américaine Baker Hughes des opportunités de renforcer la coopération et les investissements dans le domaine des hydrocarbures en Algérie, outre l’exploitation et le développement de gisements avec Sonatrach, comme le projet Posting Gas Compression à Hassi R’Mel.

Depuis l’enclenchement de la guerre en Ukraine, les pays de l’UE se sont orientés vers l’Algérie afin de réduire leur dépendance au gaz russe.

Donc l’investissement en Algérie est bénéfique et porteur. Un marché de proximité s’offre aux compagnies activant en Algérie Dans son allocution à cette occasion, le Pdg de Sonatrach a mis en avant «l’engagement permanent de Sonatrach à explorer de nouveaux horizons d’investissement, notamment, dans les domaines des hydrocarbures, des énergies renouvelables, de l’hydrogène et de l’efficacité énergétique», rappelant «les avantages et les mesures incitatives présentés par la loi algérienne sur les hydrocarbures aux investisseurs».

En fait, l’amélioration du climat des affaires, l’adoption d’un texte législatif souple et encourageant pour l’investissement étranger en plus de l’amélioration constante des infrastructures de base dans le domaine pétrolier et gazier, Sonatrach vise le développement de l’activité exploration qui figure aujourd’hui au centre de sa nouvelle politique énergétique.

Une activité nécessitant d’importants investissements et des partenariats avec des groupes étrangers performants.

Dans son plan de développement, Sonatrach prévoit l’investissement de 50 milliards de dollars durant la période 2024-2028, tout en accordant un intérêt particulier pour la valorisation de produits en local.

Un investissement nécessaire pour atteindre les objectifs fixés par les pouvoirs publics, consistant en l’augmentation de la production nationale, notamment, en gaz, et parvenir à l’exportation de 100 milliards m3 du gaz/an dans les cinq prochaines années.

Le groupe vise à atteindre une production annuelle de 160 milliards de mètres cubes de gaz naturel d’ici 2060.

«Nous produisons actuellement environ 130 milliards de mètres cubes par an. Notre objectif est d’atteindre 160 milliards de mètres cubes par an de gaz naturel, avec une production stable à l’horizon 2060 et 2065 », a-t-il déclaré.

Pour cela, Sonatrach a adopté une nouvelle stratégie en matière d’investissement, en favorisant les partenariats gagnant-gagnant.

D’ailleurs, depuis le début de l’année en cours, plusieurs contrats ont été attribués à des compagnies étrangères pour l’exploration et l’exploitation de nouveaux gisements gaziers.

Le groupe public pétro-gazier a mis en place également une nouvelle stratégie pour le développement des énergies renouvelables (EnR), notamment le solaire dans le sud du pays, l’éolienne dans les hauts-Plateaux et le Sud du pays, ainsi que le programme ambitieux de développement de l’hydrogène vert à moyen et à long termes.

A. R.

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