L’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft) adopte une approche renouvelée pour son prochain appel d’offres pétrolier, attendu au quatrième trimestre 2025.
Dans un souci d’efficacité et d’attractivité, l’Agence prévoit de lancer un «processus de nomination» impliquant directement les entreprises pétrolières internationales, avant la publication officielle de l’appel d’offres. Cette initiative, inédite dans les précédents cycles, a été annoncée par Samir Bekhti, le nouveau président d’Alnaft, dans une déclaration accordée au média spécialisé «Argus».
«Nous sommes ouverts à tous : les règles du tour, les conditions économiques, les critères de qualification… Nous sommes prêts à écouter et, sans aucun doute, à ajuster», a affirmé M. Bekhti.
Une déclaration qui témoigne de la volonté de réussir le prochain appel d’offres international et surtout d’attirer davantage de compagnies étrangères.
En effet, ce processus de nomination permettra aux soumissionnaires potentiels de suggérer les blocs qu’ils jugent stratégiques, en amont du lancement formel de l’appel d’offres. Il s’agit d’une démarche participative visant à aligner l’offre sur la demande réelle du marché, et à maximiser la concurrence lors de la mise en adjudication.
Cette décision fait suite aux enseignements tirés du premier appel d’offres du cycle 2023–2028, clos en juin dernier. Ce round, centré sur des blocs gaziers, avait vu l’attribution de 5 blocs sur 6, à des majors telles que TotalEnergies, Eni et Sinopec, pour un engagement d’investissement initial de 553 millions de dollars.
Mais malgré le taux de réussite élevé, la compétition était faible : un seul bloc, Zerafa II, a reçu plus d’une offre. «Nous n’avons pas suffisamment écouté l’industrie, ni analysé l’attractivité des blocs ou du thème avant de les proposer», a reconnu Samir Bekhti.
Le prochain tour, deuxième d’un cycle de cinq rounds prévus jusqu’en 2028, s’inscrit dans un contexte énergétique global sous tension, dira-t-il.
L’Algérie cherche à attirer davantage d’investissements étrangers dans son secteur amont et à stimuler sa production de pétrole et de gaz, en particulier pour répondre à la demande européenne, accentuée depuis la guerre en Ukraine.
Des accords avec ExxonMobil et Chevron d’ici fin 2025 ?
En parallèle des appels d’offres, l’Algérie mène des négociations bilatérales avec des majors américaines. ExxonMobil et Chevron ont effectué plusieurs visites en Algérie ces dernières semaines, dans le cadre de discussions autour du potentiel pétrolier et gazier algérien, y compris les ressources non conventionnelles.
«Des accords concrets sont en cours de finalisation. Nous les attendons d’ici la fin de l’année. Nous anticipons des investissements massifs. Ces entreprises apporteront toute leur technologie», a confié le président d’Alnaft.
Le calendrier envisagé fixe le lancement du prochain appel d’offres à octobre 2025, avec une possible extension au premier trimestre 2026 selon les retours du processus de nomination.
Cette démarche proactive marque une évolution dans la gouvernance pétrolière algérienne : elle privilégie désormais l’écoute du marché, la flexibilité réglementaire et l’adaptation stratégique, pour positionner l’Algérie comme un acteur attractif et compétitif dans un environnement énergétique en pleine mutation.
Synthèse A. R.