Le groupe Sonatrach intensifie ses efforts pour le développement de nouveaux partenariats avec les plus grandes compagnies pétrolières du monde. En effet, après les majors américaines, en l’occurrence, ExxonMobil et Chevron, ayant manifesté leur intérêt pour investir en Algérie, dont des contrats de partenariats seront signés avant fin 2024, les premiers champs gaziers devant être développés l’année prochaine, les Russes avec leur compagnie «Gazprom», veulent, à leur tour, investir en Algérie.
Par Akrem R.
Les discussions entre les deux parties sont à un stade avancé. Selon le président de l’Autorité de régulation des hydrocarbures (ARH), Rachid Nadil, Sonatrach et Gazprom sont sur le point de parapher un accord pour le développement d’un champ gazier important à Hassi Messaoud.
Dans une interview à Russia Today (RT), en marge de sa participation au Forum « Semaine russe de l’énergie» à Moscou, Nadil a déclaré : « Nous sommes en contact avec Gazprom, qui est le plus grand groupe en Russie. Nous avons eu des négociations, et aujourd’hui nous sommes presque sur le point de signer l’accord».
L’intervenant a fait savoir que le secteur pétrolier algérien utilise beaucoup d’équipements russes dans ses installations pétrolières.
D’ailleurs, ajoute-t-il, «nous sommes en contact avec l’Institut russe des initiatives technologiques pour le pétrole et le gaz. Nous sommes presque prêts en ce qui concerne les normes et les standards russes, afin de pouvoir importer les équipements ».
L’accord avec Gazprom bientôt signé
En parlant de la coopération avec Gazprom, ainsi que du nouveau champ gazier et des étapes de son développement sur le terrain, le président de l’ARH a indiqué : « Nous menions des négociations depuis un certain temps, et aujourd’hui nous sommes arrivés à la phase de développement. Il ne reste presque plus qu’à conclure le contrat. Tout est prêt, il ne reste plus qu’à commencer l’extraction du gaz».
Interrogé sur l’importance de ce champ gazier pour l’Algérie, M. Nadil a répondu : « Ce champ est très important. S’il ne l’était pas, Gazprom n’aurait pas décidé d’y travailler. »
Rachid Nadil n’a pas fourni de détails ni sur le champ gazier qui sera développé avec Gazprom ni sur la date précise de la signature de l’accord. Une chose est sûre, c’est que le champ gazier en question est considéré comme une étape importante vers le développement du secteur gazier en Algérie.
Le nouveau champ contribuera à renforcer la production locale de gaz, ce qui renforcera la capacité de l’Algérie à répondre à ses besoins internes et également à exporter du gaz vers les marchés mondiaux.
Les deux compagnies, rappelle-ton, avaient signé un Protocol d’accord pour le développement de deux gisements importants, découverts dans le périmètre d’Oum El Assel, à environ 140 km au sud-est de Hassi Messaoud.
Sonatrach et Gazprom ont mis en place un plan de développement finalisé en juillet 2022 et soumis à l’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (Alnaft) pour adoption.
Cet investissement, estimé à 950 millions de dollars, se déploiera en deux phases. Il prévoit la production de 2 millions de m3 de gaz naturel par jour, ainsi que plus de 1000 tonnes de condensats et 220 tonnes de Gaz de pétrole liquéfié (GPL) par jour.
La première production est prévue pour 2028, marquant ainsi une nouvelle ère dans la production nationale de gaz naturel.
Sonatrach vise une production de 160 milliards m3/an
Lors d’une récente déclaration à la presse internationale, le PDG de Sonatrach, Rachid Hachichi a déclaré que son groupe vise une production de 160 milliards de mètres cubes d’ici 2060.
Actuellement la production de Sonatrach est chiffrée à 130 milliards m3/an, dont la moitié est consommé localement.
Le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, avait ordonné aux cadres de Sonatrach d’augmenter les exportations de l’Algérie à 100 milliards m3/an.
C’est un véritable défi à relever par la compagnie publique, dont le recours à des partenariats est plus que nécessaire pour atteindre cet objectif ambitieux.
L’arrivée de compagnies telles que Gazprom, le géant russe dans le gaz, va certainement contribuer efficacement au développement de l’industrie gazière en Algérie, en apportant de nouvelles techniques pour l’exploitation optimale de nos gisements.
Pour le Pdg de Sonatrach, « nous devons réaliser les explorations nécessaires et développer la production pour maintenir le niveau de production actuelle et l’augmenter à l’avenir», a-t-il expliqué, ajoutant que le plan consiste en l’exploration continue.
Le domaine minier des hydrocarbures en Algérie regorge encore d’importantes ressources, dira-t-il encore.
Cet engouement d’investisseurs étrangers pour le domaine des hydrocarbures témoigne de l’amélioration du climat des affaires et de l’attractivité de l’Algérie d’une manière générale, après plusieurs années d’absence d’investisseurs étrangers.
Durant cette période, de nombreux appels d’offres internationaux avaient été, tout simplement, annulés, faute d’investisseurs. Suite à cela, l’Algérie avait lancé des réformes profondes dans le domaine législatif régissant les hydrocarbures.
Une nouvelle loi a été, donc, mise en place depuis 2019, avec des mesures incitatives importantes accordées aux investisseurs désirant s’implanter en Algérie. Les premiers fruits de cette loi sont déjà là.
Plusieurs contrats ont été déjà signés et d’autres sont à venir pour le développement de tous les types d’hydrocarbures en Algérie.
En somme, l’implantation sur le marché algérien de grandes compagnies comme Sinopec (Chine), Eni (Italie), Total (France), Midad (Arabie Saoudite), Tethys (Suède) et prochainement avec ExxonMobil et Chevron (Etats-Unis) et également avec Gazprom est un bon signe pour l’avenir de l’économie nationale, contribuant à l’amélioration de l’image de l’Algérie sur la scène internationale.
A. R.
