En dépit des potentiels existants, la production et la consommation de l’huile d’olive en Algérie est loin des standards de la région de la Méditerranée. En effet, l’Algérien consomme en moyenne 6 litres/an soit 30 litres par foyer, avec un pic de consommation de 11,1 litres/ an dans la région de la Kabylie (54 litres par foyer/an), selon les chiffres dévoilés par une étude de marché sur la consommation de l’huile d’olive.
Par Akrem R.
Réalisée par l’Institut National de la Recherche Agronomique d’Algérie (INRAA) dans le cadre du Programme d’appui du secteur de l’Agriculture (PASA), financé par l’UE, cette étude a montré également que 99% des consommateurs d’huile d’olive consomment d’autres huiles végétales, parmi lesquelles se trouvent Elio, Afia et Fleurial dans le top 3. Ainsi, 51% des répondants sur un échantillon 1737 personnes, estiment consommer plus d’huile végétale que d’huile d’olive.
Le consommateur consacre un budget mensuel de 845 de DA pour l’achat de l’huile végétale. Avec cette moyenne de consommation, l’Algérie se positionne parmi les petits consommateurs selon les standards de consommation méditerranéens.
S’agissant des raisons de la consommation, 66 % des répondants affirment qu’ils consomment de l’huile d’olive pour ses bienfaits pour la santé, principalement en assaisonnement des salades/couscous ou crue. Cela avant le goût, les habitudes alimentaires et la beauté. En outre, la fréquence d’achat est annuelle, généralement après la période de production (de novembre à janvier), conditionnée dans des bouteilles en plastique de 1 à 5 litres.
Quand aux critères d’achat et circuits d’approvisionnement, les consommateurs interrogés jugent l’huile d’olive qu’ils consomment d’excellente qualité et déclarent qu’elle répond parfaitement à leurs exigences, avec une moyenne de 4,43 sur 5. «Les trois principaux critères de choix sont le goût, l’odeur et surtout la confiance ; cela explique pourquoi 62% des répondant ont la famille et les amis comme principale source d’approvisionnement, et ceux qui achètent dans le commerce le font à 74% par appoint», résume l’étude. En effet, la majorité des consommateurs d’huile d’olive privilégient l’approvisionnement en huile d’olive de Kabylie via une relation à proximité des lieux de production
Le prix d’achat moyen calculé d’un litre d’huile d’olive dans le bassin de production Bejaia, Bouira et Tizi-Ouzou est de 705 DZD contre un prix compris entre 781 et 813 DZD/litre dans les régions des hauts plateaux-Sud et les pôles urbains. En outre, le prix ne joue plus son rôle de signal en raison de l’asymétrie de l’information du secteur ainsi qu’à l’importance de la confiance dans l’achat de l’huile.
Les consommateurs producteurs représentent 27% du total des consommateurs. Ils se trouvent à 81% dans la région de Béjaïa, Bouira et Tizi Ouzou et sont majoritairement des grands consommateurs produisant en moyenne 160 litres par an. Ils consomment un peu plus d’un tiers de leur production. Le reste est dédié à la vente et/ou don principalement pour la famille et les amis.
Enfin, les conclusions de cette étude sont capitales pour le programme et plus généralement pour la stratégie nationale concernant l’oléiculture. «Elles nous permettent de mieux cerner les leviers de changement pour les professionnels, à l’amont comme à l’aval de la filière, et d’esquisser des pistes concrètes d’activités sur les problématiques de commercialisation, de marketing et d’export. En 2021 et 2022, le PASA Pôle Soummam continuera de contribuer à ces discussions et soutiendra un certain nombre d’initiatives économiques innovantes alignées sur les constats de cette étude», a indiqué olivier rives, coordinateur du PASA pôle Soummam.
A R.